Texte grec :
[205] Λέων καὶ λύκος καὶ ἀλώπηξ.
Λέων γηράσας ἐνόσει κατακεκλιμένος ἐν ἄντρῳ. Παρῆσαν δ'
ἐπισκεψόμενα τὸν βασιλέα, πλὴν ἀλώπεκος, τἄλλα τῶν ζώων. Ὁ
τοίνυν λύκος λαβόνενος εὐκαιρίας κατηγόρει παρὰ τῷ λέοντι τῆς
ἀλώπεκος, ἅτε δὴ παρ' οὐδὲν τιθέμενης τὸν πάντων αὐτῶν
κρατοῦντα, καὶ διὰ ταῦτα μηδ' εἰς ἐπίσκεψιν ἀφιγμένης. Ἐν τοσούτῳ
δὲ παρῆν καὶ ἡ ἀλώπηξ, καὶ τῶν τελευταίων ἠκροάσατο τοῦ λύκου
ῥημάτων.Ὁ μὲν οὖν λέων κατ' αὐτῆς ἐβρυχᾶτο. Ἡ δ' ἀπολογίας
καιρὸν αἰτήσασα· "Καὶ τίς σε, ἐφη, τῶν συνελθόντων τοσοῦτον
ὠφέλησεν ὅσον ἐγώ, πανταχόσε περινοστήσασα, καὶ θεραπείαν ὑπὲρ
σοῦ παρ' ἰατρῶν ζητήσασα καὶ μαθοῦσα;" Τοῦ δὲ λέοντος εὐθὺς τὴν
θεραπείαν εἰπεῖν κελεύσαντος, ἐκείνη φησίν· ."Εἰ λύκον ζῶντα
ἐκδείρας τὴν αὐτοῦ δορὰν θερμὴν ἀμφιέσῃ." Καὶ τοῦ λύκου αὐτίκα
νεκροῦ κειμένου, ἡ ἀλώπηξ γελῶσα εἶπεν οὕτως· "Οὐ χρὴ τὸν
δεσπότην πρὸς δυσμένειαν παρακινεῖν, ἀλλὰ πρὸς εὐμένειαν." Ὁ
μῦθος δηλοῖ ὅτι ὁ καθ' ἑτέρου μηχανώμενος καθ' ἑαυτοῦ τὴν
μηχανὴν περιτρέπει.
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Traduction française :
[205] LE LION, LE LOUP ET LE RENARD.
Le lion devenu vieux était couché, malade, dans son antre, et tous les animaux
étaient venus rendre visite à leur prince, à l'exception du renard. Alors le
loup, saisissant l'occasion favorable, accusa le renard par-devant le lion : «
il n'avait, disait-il, aucun égard pour celui qui était leur maître à tous, et
c'est pour cela qu'il n'était même pas venu le visiter. » Sur ces entrefaites le
renard arrivait lui aussi, et il entendit les dernières paroles du loup. Alors
le lion poussa un rugissement contre le renard. Mais celui-ci, ayant demandé un
moment pour se justifier : « Et qui, dit-il, parmi tous ceux qui sont ici
réunis, t'a rendu un aussi grand service que moi, qui suis allé partout demander
aux médecins un remède pour te guérir, et qui l'ai trouvé ? » Le lion lui
enjoignit de dire aussitôt quel était ce remède. Le renard répondit : « C'est
d'écorcher vif un loup, et de te revêtir de sa peau toute chaude. » Le loup fut
incontinent mis à mort, et le renard dit en riant : « Il ne faut pas exciter le
maître à la malveillance, mais à la douceur. »
Cette fable montre qu'en dressant des embûches à un autre on se tend un piège à
soi-même.
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