Texte grec :
[214] Λῃστὴς καὶ συκάμινος.
Λῃστὴς ἐν ὁδῷ τινα ἀποκτείνας, ἐπειδὴ ὑπὸ τῶν παρατυχόντων
ἐδιώκετο, καταλιπὼν αὐτὸν ᾑμαγμένον, ἔφευγε. Τῶν δὲ ἀντικρὺς
ὁδευόντων πυνθανομένων αὐτοῦ τίνι μεμελυσμένας ἔχει τὰς χεῖρας,
ἔλεγεν ἀπὸ συκαμίνου νεωστὶ καταβεβηκέναι. Καὶ ὡς ταῦτα ἔλεγεν,
οἱ διώκοντες αὐτὸν ἐπελθόντες καὶ συλλαβόντες ἀπό τινος
συκαμίνου ἀνεσταύρωσαν. Ἡ δὲ ἔφη πρὸς αὐτόν· "Ἀλλ' ἔγωγε οὐκ
ἄχθομαι πρὸς τὸν σὸν θάνατον ὑπηρετοῦσα· καὶ γὰρ ὃν αὐτὸς φόνον
ἀπειργάσω, τοῦτον εἰς ἐμὲ ἀπεμάττου."
Οὕτω πολλάκις καὶ οἱ φύσει χρηστοί, ὅταν ὑπ' ἐνίων ὡς φαῦλοι
διαβάλλωνται, κατ' αὐτῶν πονηρεύεσθαι οὐκ ὀκνοῦσιν.
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Traduction française :
[214] LE BRIGAND ET LE MÛRIER
Un brigand, ayant assassiné un homme sur une route, et se voyant poursuivi par
ceux qui se trouvaient là, abandonna sa victime ensanglantée et s'enfuit. Mais
des voyageurs qui venaient en sens inverse, lui demandèrent ce qui lui avait
souillé les mains; il répondit qu'il venait de descendre d'un mûrier. Comme il
disait cela, ceux qui le poursuivaient le rejoignirent, le saisirent et le
pendirent à un mûrier. Et le mûrier lui dit : « Je ne suis pas fâché de servir à
ton supplice : c'est toi en effet qui as commis le meurtre, et c'est sur moi que
tu en as essuyé le sang. »
Il arrive souvent ainsi que des hommes naturellement bons, quand ils se voient
dénigrer par des calomniateurs, n'hésitent pas à se montrer méchants à leur
égard.
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