[21] (Version A) Ἀλεκτρυόνες καὶ πέρδιξ.
Ἀλεκτρυόνας τις ἐπὶ τῆς οἰκίας ἔχων, ὡς περιέτυχε πέρδικι τιθασῷ
πωλουμένῳ, τοῦτον ἀγοράσας ἐκόμισεν οἴκαδε ὡς
συντραφησόμενον. Τῶν δὲ τυπτόντων αὐτὸν καὶ ἐκδιωκόντων, ὁ
πέρδιξ ἐβαρυθύμει, νομίζων διὰ τοῦτο αὐτὸν καταφρονεῖσθαι ὅτι
ἀλλόφυλός ἐστι. Μικρὸν δὲ διαλιπών, ὡς ἐθεάσατο τοὺς ἀλεκτρυόνας
πρὸς ἑαυτοὺς μαχομένους καὶ οὐ πρότερον ἀποστάντας πρὶν ἢ
ἀλλήλους αἱμάξαι, ἔφη πρὸς ἑαυτόν: "Ἀλλ' ἔγωγε οὐκέτι ἄχθομαι ὑπ'
αὐτῶν τυπτόμενος: ὁρῶ γὰρ αὐτοὺς οὐδὲ αὑτῶν ἀπεχομένους." Ὁ
λόγος δηλοῖ ὅτι ρᾴδιον φέρουσι τὰς τῶν πέλας ὕβρεις οἱ φρόνιμοι,
ὅταν ἴδωσιν αὐτοὺς μηδὲ τῶν οἰκείων ἀπεχομένους.
(Version B)
Ἀλεκτρυόνες καὶ πέρδιξ.
Ἀλεκτρυόνας τις ἔχων ἐπὶ τὴς οἰκίας, πριάμενος καὶ πέρδικα, σὺν
ἐκείνοις ἀφῆκε νέμεσθαι. Τῶν δὲ τυπτόντων αὐτὸν καὶ
ἀπελαυνόντων, ἐκεῖνος ἠθύμει σφόδρα, νομίζων ὡς ἀλλόφυλος
ταῦτα πάσχειν ὑπὸ τῶν ἀλεκτρυόνων. Ὡς δὲ μετὰ μικρὸν κἀκείνους
ἑώρακε μαχομένους καὶ ἀλλήλους κόπτοντας, τῆς λύπης ἀπολυθεὶς
εἶπεν· Ἀλλ' ἔγωγε ἀπὸ τοῦ νῦν οὐ λυπήσομαι, ὁρῶν καὶ αὐτοὺς
μαχομένους ἀλλήλοις.
Ὁ μῦθος δηλοῖ ὅτι οἱ φρόνιμοι ῥᾳδίως φέρουσι τὰς παρὰ τῶν
ἀλλοτρίων ὕβρεις, ὅταν αὐτοὺς ἴδωσι μηδὲ τῶν οἰκείων
ἀπεχομένους.
| [21] LES COQS ET LA PERDRIX
Un homme qui avait des coqs dans sa maison, ayant trouvé une perdrix privée à
vendre, l'acheta et la rapporta chez lui pour la nourrir avec les coqs. Mais
ceux-ci la frappant et la pourchassant, elle avait le coeur gros, s'imaginant
qu'on la rebutait, parce qu'elle était de race étrangère. Mais peu de temps
après ayant vu que les coqs se battaient entre eux et ne se séparaient pas
qu'ils ne se fussent mis en sang, elle se dit en elle-même : « Je ne me plains
plus d'être frappée par ces coqs ; car je vois qu'ils ne s'épargnent pas même
entre eux. »
Cette fable montre que les hommes sensés supportent facilement les outrages de
leurs voisins, quand ils voient que ceux-ci n'épargnent même pas leurs parents.
(Version B - traduction DDC) :
Un homme qui avait chez lui des coqs acheta aussi une perdrix qu’il laissa partager leur nourriture. Mais les coqs la frappaient et la chassaient. Désespérée, elle pensait que les coqs la maltraitaient ainsi parce qu’elle était d’une autre race. Or, peu de temps après, elle se rendit compte qu’eux-mêmes se battaient entre eux et échangeaient des coups. Libérée de son chagrin, elle dit : « Moi, je ne pleurerai plus sur mon sort actuel, maintenant que les vois se battre entre eux ».
La fable démontre que les gens sensés endurent facilement les outrages des autres en voyant que ceux-ci n’épargnent même pas leurs proches.
Commentaire DDC :
La version B est moins explicite dans la description de l’acharnement cruel des coqs entre eux, mais insiste davantage sur les états d’âme de la perdrix.
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