[150] ὄτοβον ἁρμάτων ἀμφὶ πόλιν κλύω·
ὦ πότνι᾽ Ἥρα.
ἔλακον ἀξόνων βριθομένων χνόαι.
Ἄρτεμι φίλα, ἒ ἒ ἒ ἔ,
155 δοριτίνακτος αἰθὴρ δ᾽ ἐπιμαίνεται.
τί πόλις ἄμμι πάσχει, τί γενήσεται;
ποῖ δ᾽ ἔτι τέλος ἐπάγει θεός;
ἒ ἒ ἒ ἔ,
ἀκροβόλων δ᾽ ἐπάλξεων λιθὰς ἔρχεται·
ὦ φίλ᾽ Ἄπολλον·
160 κόναβος ἐν πύλαις χαλκοδέτων σακέων,
παῖ Διός, ὅθεν
πολεμόκραντον ἁγνὸν τέλος ἐν μάχᾳ.
σύ τε, μάκαιρ᾽ ἄνασσ᾽ Ὄγκα, πρὸ πόλεως
165 ἑπτάπυλον ἕδος ἐπιρρύου.
ἰὼ παναρκεῖς θεοί,
ἰὼ τέλειοι τέλειαί τε γᾶς
τᾶσδε πυργοφύλακες,
πόλιν δορίπονον μὴ προδῶθ᾽
170 ἑτεροφώνῳ στρατῷ.
κλύετε παρθένων κλύετε πανδίκως
χειροτόνους λιτάς.
ἰὼ φίλοι δαίμονες,
175 λυτήριοί <τ᾽> ἀμφιβάντες πόλιν,
δείξαθ᾽ ὡς φιλοπόλεις,
μέλεσθέ θ᾽ ἱερῶν δημίων,
μελόμενοι δ᾽ ἀρήξατε·
φιλοθύτων δέ τοι πόλεος ὀργίων
180 μνήστορες ἐστέ μοι.
(Ἐτεοκλής)
ὑμᾶς ἐρωτῶ, θρέμματ᾽ οὐκ ἀνασχετά,
ἦ ταῦτ᾽ ἄριστα καὶ πόλει σωτήρια,
στρατῷ τε θάρσος τῷδε πυργηρουμένῳ,
185 βρέτη πεσούσας πρὸς πολισσούχων θεῶν
αὔειν, λακάζειν, σωφρόνων μισήματα;
μήτ᾽ ἐν κακοῖσι μήτ᾽ ἐν εὐεστοῖ φίλῃ
ξύνοικος εἴην τῷ γυναικείῳ γένει.
κρατοῦσα μὲν γὰρ οὐχ ὁμιλητὸν θράσος,
190 δείσασα δ᾽ οἴκῳ καὶ πόλει πλέον κακόν.
καὶ νῦν πολίταις τάσδε διαδρόμους φυγὰς
θεῖσαι διερροθήσατ᾽ ἄψυχον κάκην·
τὰ τῶν θύραθεν δ᾽ ὡς ἄριστ᾽ ὀφέλλεται,
αὐτοὶ δ᾽ ὑπ᾽ αὐτῶν ἔνδοθεν πορθούμεθα.
195 τοιαῦτά τἂν γυναιξὶ συνναίων ἔχοις.
κεἰ μή τις ἀρχῆς τῆς ἐμῆς ἀκούσεται,
ἀνὴρ γυνή τε χὤ τι τῶν μεταίχμιον,
ψῆφος κατ᾽ αὐτῶν ὀλεθρία βουλεύσεται,
λευστῆρα δήμου δ᾽ οὔ τι μὴ φύγῃ μόρον.
| [150] Ciel ! ciel! les chars approchent de la ville ! Auguste
Junon! Les essieux crient sous le poids. O favorable
Artémis. O ciel ! ô ciel ! L'air, agité par les armes,
frémit. Que doit souffrir Thèbes! Que deviendra-t-elle !
quel sort lui préparent les Dieux ! hélas! Une grêle de
pierres écrase nos remparts.
Favorable Apollon ! Le son des boucliers d'airain
retentit à nos portes.
Enfant de Jupiter, sainte arbitre de la guerre ! Reine
immortelle de combats, Oneée ! de ton temple en face
de Thèbes, défends la ville aux sept portes!
O divinités toutes-puissantes! O gardiennes, et gardiens
invincibles de ce pays! Ne livrez pas à des barbares
ces remparts déjà fatigués. Écoutez, entendez
des vierges timides, qui, les mains étendues, vous
adressent des voeux équitables. Dieux amis, protecteurs
habituels de cette ville, prouvez que vous l'aimez,
que vous veillez sur vos temples. Veillez-y pour
les défendre. Souvenez-vous des fêtes, où tant de victimes
vous sont immolées.
(ÉTÉOCLE)
Répondez-moi, troupe importune ; est-ce ainsi que
vous servez et sauvez la patrie ; que vous encouragez
nos soldats affligés ; en tombant prosternées aux autels
de ces Dieux tutélaires avec ces plaintes et ces cris!
Sexe haï des sages ! que jamais, soit dans le malheur,
soit dans la prospérité, je n'habite avec toi ! Loin du
danger, ta présomption est insupportable ; dans le
péril, tu es le premier fléau d'une famille et d'un peuple.
En fuyant ainsi devant nos soldats, vous leur
communiquez votre lâche faiblesse; c'est vous qui
servez le mieux nos ennemis ; c'est dans nos murs
qu'on travaille le plus à notre perte. Voilà à quoi nous
sert la société des femmes. Ah! quiconque me désobéira,
femme, enfant, ou homme, l'arrèt de sa mort
est porté : point de grâce ; il sera lapidé par le peuple.
|