HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHINE, Contre Timarque (discours complet)

Paragraphes 30-39

  Paragraphes 30-39

[30] Τέταρτον τίσι διαλέγεται; " τὰ πατρῷα," φησί, "κατεδηδοκώς, ὧν ἂν κληρονόμος γένηται·" τὸν γὰρ τὴν ἰδίαν οἰκίαν κακῶς οἰκήσαντα, καὶ τὰ κοινὰ τῆς πόλεως παραπλησίως ἡγήσατο διαθήσειν, καὶ οὐκ ἐδόκει οἷόν τεἶναι τῷ νομοθέτῃ τὸν αὐτὸν ἄνθρωπον ἰδίᾳ μὲν εἶναι πονηρόν, δημοσίᾳ δὲ χρηστόν, οὐδᾤετο δεῖν τὸν ῥήτορα ἥκειν ἐπὶ τὸ βῆμα τῶν λόγων ἐπιμεληθέντα πρότερον, ἀλλοὐ τοῦ βίου. (31) καὶ παρὰ μὲν ἀνδρὸς καλοῦ καὶ ἀγαθοῦ, κἂν πάνυ κακῶς καὶ ἁπλῶς ῥηθῇ, χρήσιμα τὰ λεγόμενα ἡγήσατο εἶναι τοῖς ἀκούουσι· παρὰ δὲ ἀνθρώπου βδελυροῦ, καὶ καταγελάστως μὲν κεχρημένου τῷ ἑαυτοῦ σώματι, αἰσχρῶς δὲ τὴν πατρᾐαν οὐσίαν κατεδηδοκότος, οὐδἂν εὖ πάνυ λεχθῇ συνοίσειν ἡγήσατο τοῖς ἀκούουσι. (32) τούτους οὖν ἐξείργει ἀπὸ τοῦ βήματος, τούτους ἀπαγορεύει μὴ δημηγορεῖν. ἐὰν δέ τις παρὰ ταῦτα μὴ μόνον λέγῃ, ἀλλὰ καὶ συκοφαντῇ καὶ ἀσελγαίνῃ, καὶ μηκέτι τὸν τοιοῦτον ἄνθρωπον δύνηται λέγειν πόλις, "δοκιμασίαν μέν," φησίν, "ἐπαγγειλάτω Ἀθηναίων βουλόμενος, οἷς ἔξεστιν," ὑμᾶς δἤδη κελεύει περὶ τούτων ἐν δῷ δικαστηρίῳ διαγιγνώσκειν· καὶ νῦν ἐγὼ κατὰ τοῦτον τὸν νόμον ἥκω πρὸς ὑμᾶς. (33) ταῦτα μὲν οὖν πάλαι νενομοθέτηται· ὑμεῖς δἔτι προσέθεσθε καινὸν νόμον μετὰ τὸ καλὸν παγκράτιον, οὗτος ἐπαγκρατίασεν ἐν τῇ ἐκκλησίᾳ, ὑπεραισχυνθέντες ἐπὶ τῷ πράγματι, καθἑκάστην ἐκκλησίαν ἀποκληροῦν φυλὴν ἐπὶ τὸ βῆμα, ἥτις προεδρεύσει. καὶ τί προσέταξεν τιθεὶς τὸν νόμον; καθῆσθαι κελεύει τοὺς φυλέτας βοηθοῦντας τοῖς νόμοις καὶ τῇ δημοκρατίᾳ, ὡς εἰ μὴ βοήθειάν ποθεν μεταπεμψόμεθα ἐπὶ τοὺς οὕτω βεβιωκότας, οὐδὲ βουλεύεσθαι δυνησομένους ἡμᾶς περὶ τῶν σπουδαιοτάτων πραγμάτων. (34) ἔστι δοὐδὲν ὄφελος, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ζητεῖν τοὺς τοιούτους ἀνθρώπους ἀπελαύνειν ἀπὸ τοῦ βήματος ταῖς κραυγαῖς· οὐ γὰρ αἰσχύνονται· ἀλλὰ τιμωρίαις τούτους ἀπεθίζειν χρή· μόνως γὰρ ἂν οὕτως ἀνεκτοὶ γένοιντο. ἀναγνώσεται οὖν ὑμῖν τοὺς νόμους τοὺς περὶ τῆς εὐκοσμίας κειμένους τῶν ῥητόρων. τὸν γὰρ περὶ τῆς προεδρίας τῶν φυλῶν νόμον Τίμαρχος οὑτοσὶ καὶ ἕτεροι τοιοῦτοι ῥήτορες συνελθόντες γεγραμμένοι εἰσὶ μὴ ἐπιτήδειον εἶναι, ἔνἐξῇ αὐτοῖς καὶ ζῆν καὶ λέγειν ὡς αὐτοὶ βούλονται. (35) Νόμοι. {Τῶν ῥητόρων ἐάν τις λέγῃ ἐν τῇ βουλῇ ἐν τῷ δήμῳ μὴ περὶ τοῦ εἰσφερομένου, μὴ χωρὶς περὶ ἑκάστου, δὶς περὶ τοῦ αὐτοῦ αὐτὸς τῆς αὐτῆς, λοιδορῆται, κακῶς ἀγορεύῃ τινά, ὑποκρούῃ, χρηματιζόντων μεταξὺ ἀνεστηκὼς λέγῃ περί του μὴ ἐπὶ τοῦ βήματος, παρακελεύηται, ἕλκῃ τὸν ἐπιστάτην, ἀφειμένης τῆς ἐκκλησίας τῆς βουλῆς κυριευέτωσαν οἱ πρόεδροι μέχρι πεντήκοντα δραχμῶν καθἕκαστον ἀδίκημα ἐγγράφειν τοῖς πράκτορσιν. ἐὰν δὲ πλέονος ἄξιος ζημίας, ἐπιβαλόντες μέχρι πεντήκοντα δραχμῶν εἰσφερέτωσαν εἰς τὴν βουλὴν εἰς τὴν πρώτην ἐκκλησίαν. ὅταν δἐξίωσιν αἱ κλήσεις, κρινάτωσαν. καὶ ἐὰν καταγνωσθῇ αὐτοῦ κρύβδην ψηφιζομένων, ἐγγραψάτωσαν οἱ πρόεδροι τοῖς πράκτορσιν.} (36) τῶν μὲν οὖν νόμων ἀκηκόατε, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, καὶ εὖ οἶδὅτι δοκοῦσιν ὑμῖν καλῶς ἔχειν. τούτους μέντοι τοὺς νόμους εἶναι χρησίμους ἀχρήστους ἐφὑμῖν ἐστιν· ἐὰν μὲν γὰρ κολάζητε τοὺς ἀδικοῦντας, ἔσονται ὑμῖν οἱ νόμοι καλοὶ καὶ κύριοι, ἐὰν δἀφιῆτε, καλοὶ μέν, κύριοι δὲ οὐκέτι. (37) βούλομαι δέ, ὥσπερ ὑπεθέμην, ἐπειδὴ περὶ τῶν νόμων εἴρηκα, πάλιν τὸ μετὰ τοῦτο ἀντεξετάσαι τοὺς τρόπους τοὺς Τιμάρχου, ἵνεἰδῆτε ὅσον διαφέρουσι τῶν νόμων τῶν ὑμετέρων. δέομαι δὑμῶν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, συγγνώμην ἔχειν, ἐὰν ἀναγκαζόμενος λέγειν περὶ ἐπιτηδευμάτων φύσει μὲν μὴ καλῶν, τούτῳ δὲ πεπραγμένων, ἐξαχθῶ τι ῥῆμα εἰπεῖν ἐστιν ὅμοιον τοῖς ἔργοις τοῖς Τιμάρχου. (38) οὐδὲ γὰρ ἂν δικαίως ἐμοὶ ἐπιτιμήσαιτε, εἴ τι σαφῶς εἴποιμι διδάσκειν ὑμᾶς βουλόμενος, ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον τούτῳ, εἰ αἰσχρῶς οὕτω τυγχάνει βεβιωκώς, ὥστε τὸν τὰ τούτῳ πεπραγμένα διεξιόντα ἀδύνατον εἶναι εἰπεῖν ὡς αὐτὸς βούλεται, ἐὰν μή τι καὶ τῶν τοιούτων φθέγξηται ῥημάτων. εὐλαβήσομαι δαὐτὸ ποιεῖν ὡς ἂν δύνωμαι μάλιστα. (39) σκέψασθε δέ, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ὡς μετρίως μέλλω προσφέρεσθαι Τιμάρχῳ τουτῳί. ἐγὼ γάρ, ὅσα μὲν παῖς ὢν εἰς τὸ σῶμα τὸ ἑαυτοῦ ἡμάρτηκεν, ἀφίημι, καὶ ἔστω ταῦτα ὥσπερ τὰ ἐπὶ τῶν τριάκοντα τὰ πρὸ Εὐκλείδου, εἴ τις ἄλλη πώποτε τοιαύτη ἐγένετο προθεσμία· δὲ ἤδη φρονῶν καὶ μειράκιον ὢν καὶ τοὺς νόμους ἐπιστάμενος τοὺς τῆς πόλεως διαπέπρακται, περὶ τούτων ἐγώ τε τὰς κατηγορίας ποιήσομαι, καὶ ὑμᾶς ἐπαὐτοῖς ἀξιῶ σπουδάζειν. [30] A qui s'adresse-t-il enfin ? celui, dit-il, qui a dissipé les biens qui lui ont été laissés par son père eu qui lui sont échus par héritage. Quiconque, selon lui, aurait mal gouverné sa maison, administrerait de même les affaires de l'état ; il jugeait impossible que le même homme fût un mauvais particulier et un bon ministre. Il voulait donc qu'un orateur vînt à la tribune, non après avoir arrangé des paroles, mais après avoir réglé sa conduite, <31> persuadé que les discours d'un homme vertueux, qui parlerait simplement et sans art, seraient utiles aux auditeurs ; mais que ces mêmes auditeurs ne tireraient aucun avantage des harangues les plus belles et les plus étudiées d'un homme pervers qui se serait déshonoré indignement lui-même, qui aurait dissipé honteusement son patrimoine. <32> Ce sont là les hommes qu'il exclut de la tribune et auxquels il défend de parler en public. Celui qui parlera malgré cette défense, à plus forte raison celui qui calomniera, qui se conduira avec une indécence dont l'excès ne sera plus supportable, pourra être accusé, dit le législateur, par celui qui le voudra des Athéniens qui n'en ont pas d'empêchement ; et les juges siégeant au tribunal prononceront sur ce qui le concerne. C'est d'après cette loi que je poursuis Timarque en justice. <33> Voilà ce qui avait été réglé anciennement. Qu'aviez-vous ajouté ? Rougissant de l'indécence avec laquelle Timarque s'était exercé nu, comme un athlète, en pleine assemblée, vous aviez porté une loi nouvelle, vous vouliez que, dans chaque assemblée, on choisît une tribu pour présider au bon ordre parmi les orateurs. Et que prescrivait l'auteur de la loi ? Les citoyens de la tribu, disait-il, siégeront pour défendre les lois de la démocratie. Il sentait que, si nous ne tirions de quelque part des secours contre les hommes qui ont vécu comme Timarque nous ne pourrions même délibérer sur les affaires les plus sérieuses. <34> Et inutilement, chercherait-on, par des clameurs, à éloigner de la tribune de tels personnages qui ne savent pas rougir; il faut les réprimer par des punitions, seules capables de les réduire au point qu'ils puissent être supportés. On va vous lire les lois concernant la discipline des orateurs ; quant à celle qui regarde la présidence des tribus, Timarque et d'autres orateurs pareils s'étant ligués, ont persuadé qu'elle n'était pas utile, afin qu'il leur soit permis d'agir, de parler, de vivre comme ils veulent. <35> Lois concernant la discipline des orateurs. « Si un orateur parle devant le sénat, ou devant le peuple, sur un autre objet que sur celui de la délibération ; s'il parle deux fois sur la même matière devant les mêmes auditeurs ; s'il emploie des invectives et des injures : s'il cherche à supplanter son adversaire; si, lorsqu'on traite d'affaires sérieuses, il ne cesse de fatiguer les citoyens de discours étrangers à la tribune ; si, lorsque l'assemblée du sénat ou du peuple sera séparée, il sollicite l'épistate, il lui fait violence : les proèdres, pour chaque faute, pourront lui imposer une amende de cinquante drachmes et la faire inscrire sur les registres des amendes publiques. S'il mérite une punition plus considérable, après lui avoir imposé l'amende de cinquante drachmes, ils le citeront devant le sénat à la première assemblée, exposeront les griefs, le feront juger par scrutin, et s'il est condamné, le feront inscrire sur les registres pour une amende plus forte. » <36> Vous venez d'entendre les lois, ô Athéniens ! vous trouvez sans doute, que ce sont de bonnes lois. Il dépend de vous qu'elles aient de la force ou qu'elles n'en aient pas. Si vous punissez ceux qui ne craignent point de les enfreindre, elles réuniront pour vous la force et la bonté ; si vous épargnez les coupables, elles n'auront que de la bonté sans force. <37> Après avoir parlé des lois, je vais maintenant, comme je l'ai annoncé d'abord, leur opposer les mœurs de Timarque, afin qu'on sente mieux le contraste. Je vous prie, Athéniens, de me pardonner, si, obligé de parler de vices peu honnêtes dont cet homme s'est souillé, il m'échappe quelque parole qui ressemble à ses actions. <38> Non, si je parle un peu clairement pour vous instruire, ce n'est pas à moi que vous devez en vouloir, mais beaucoup plus à Timarque lui-même, qui a vécu d'une manière si dissolue, qu'en exposant ce qu'il a fait, il est impossible de dire ce que l'on veut, sans employer des expressions qui aient quelque rapport avec sa vie. Je tâcherai néanmoins de m'exprimer avec le plus de décence que je pourrai. <39> Voyez, ô Athéniens! quelle va être ma modération envers cet homme. Enfant, il a abusé de son corps ! eh bien, je n'en dirai rien. Oui, effaçons ces premières turpitudes; qu'elles soient mises au néant, comme les actes de la domination des Trente, antérieurs à l'archontat d'Euclide, comme toute autre abrogation ou prescription. Mais ce qu'il fit après que le discernement moral et la connaissance de nos lois furent venus avec l'adolescence, voilà ce que doit exprimer son accusateur, voilà sur quoi j'appelle votre attention.


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Dernière mise à jour : 20/12/2006