[10] Καὶ τοὺς διδασκάλους τὰ διδασκαλεῖα καὶ τοὺς παιδοτρίβας τὰς παλαίστρας ἀνοίγειν μὲν
ἀπαγορεύει μὴ πρότερον πρὶν ἂν ἥλιος ἀνίσχῃ, κλῄειν δὲ προστάττει πρὸ ἡλίου δεδυκότος, τὰς
ἐρημίας καὶ τὸ σκότος ἐν πλείστῃ ὑποψίᾳ ποιούμενος· καὶ τοὺς νεανίσκους τοὺς εἰσφοιτῶντας οὕς
τινας δεῖ εἶναι καὶ ἅς τινας ἡλικίας ἔχοντας, καὶ ἀρχὴν ἥτις ἔσται ἡ τούτων ἐπιμελησομένη, καὶ περὶ
παιδαγωγῶν ἐπιμελείας καὶ περὶ Μουσείων ἐν τοῖς διδασκαλείοις καὶ περὶ Ἑρμαίων ἐν ταῖς
παλαίστραις, καὶ τὸ τελευταῖον περὶ τῆς συμφοιτήσεως τῶν παίδων καὶ τῶν χορῶν τῶν κυκλίων.
(11) κελεύει γὰρ τὸν χορηγὸν τὸν μέλλοντα τὴν οὐσίαν τὴν ἑαυτοῦ εἰς ὑμᾶς ἀναλίσκειν ὑπὲρ
τετταράκοντα ἔτη γεγονότα τοῦτο πράττειν, ἵν᾽ ἤδη ἐν τῇ σωφρονεστάτῃ αὑτοῦ ἡλικίᾳ ὤν, οὕτως
ἐντυγχάνῃ τοῖς ὑμετέροις παισίν.
ἀναγνώσεται οὖν ὑμῖν τούτους τοὺς νόμους, ἵν᾽ εἰδῆτε ὅτι ὁ νομοθέτης ἡγήσατο τὸν καλῶς
τραφέντα παῖδα ἄνδρα γενόμενον χρήσιμον ἔσεσθαι τῇ πόλει· ὅταν δ᾽ ἡ φύσις τοῦ ἀνθρώπου εὐθὺς
πονηρὰν τὴν ἀρχὴν λάβῃ τῆς παιδείας, ἐκ τῶν κακῶς τεθραμμένων παίδων παραπλησίους ἡγήσατο
πολίτας ἔσεσθαι Τιμάρχῳ τουτῳί. λέγε αὐτοῖς τοὺς νόμους τούτους.
(12) Νόμοι.
{Οἱ δὲ τῶν παίδων διδάσκαλοι ἀνοιγέτωσαν μὲν τὰ διδασκαλεῖα μὴ πρότερον ἡλίου
ἀνιόντος, κλειέτωσαν δὲ πρὸ ἡλίου δύνοντος. καὶ μὴ ἐξέστω τοῖς ὑπὲρ τὴν τῶν παίδων
ἡλικίαν οὖσιν εἰσιέναι τῶν παίδων ἔνδον ὄντων, ἐὰν μὴ υἱὸς διδασκάλου ἢ ἀδελφὸς ἢ
θυγατρὸς ἀνήρ· ἐὰν δέ τις παρὰ ταῦτ᾽ εἰσίῃ, θανάτῳ ζημιούσθω. καὶ οἱ γυμνασιάρχαι τοῖς
Ἑρμαίοις μὴ εἄτωσαν συγκαθιέναι μηδένα τῶν ἐν ἡλικίᾳ τρόπῳ μηδενί· ἐὰν δὲ ἐπιτρέπῃ καὶ
μὴ ἐξείργῃ τοῦ γυμνασίου, ἔνοχος ἔστω ὁ γυμνασιάρχης τῷ τῆς ἐλευθέρων φθορᾶς νόμῳ. οἱ
δὲ χορηγοὶ οἱ καθιστάμενοι ὑπὸ τοῦ δήμου ἔστωσαν τὴν ἡλικίαν ὑπὲρ τετταράκοντα ἔτη.}
(13) μετὰ ταῦτα τοίνυν, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, νομοθετεῖ περὶ ἀδικημάτων μεγάλων μέν, γιγνομένων
δ᾽ οἶμαι ἐν τῇ πόλει· ἐκ γὰρ τοῦ πράττεσθαί τιν᾽ ὧν οὐ προσῆκεν, ἐκ τούτου τοὺς νόμους ἔθεντο οἱ
παλαιοί. διαρρήδην γοῦν λέγει ὁ νόμος, ἐάν τινα ἐκμισθώσῃ ἑταιρεῖν πατὴρ ἢ ἀδελφὸς ἢ θεῖος ἢ
ἐπίτροπος ἢ ὅλως τῶν κυρίων τις, κατ᾽ αὐτοῦ μὲν τοῦ παιδὸς οὐκ ἐᾷ γραφὴν εἶναι, κατὰ δὲ τοῦ
μισθώσαντος καὶ τοῦ μισθωσαμένου, τοῦ μὲν ὅτι ἐξεμίσθωσε, τοῦ δὲ ὅτι, φησίν, ἐμισθώσατο. καὶ ἴσα
τὰ ἐπιτίμια ἑκατέρῳ πεποίηκε, καὶ μὴ ἐπάναγκες εἶναι τῷ παιδὶ ἡβήσαντι τρέφειν τὸν πατέρα μηδὲ
οἴκησιν παρέχειν, ὃς ἂν ἐκμισθωθῇ ἑταιρεῖν· ἀποθανόντα δὲ θαπτέτω καὶ τἆλλα ποιείτω τὰ νομιζόμενα.
(14) σκέψασθε δή, ὡς καλῶς, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι. ζῶντος μὲν αὐτοῦ ἀφαιρεῖται τὴν
ὄνησιν τῆς παιδοποιίας, ὥσπερ ἐκεῖνος ἐκείνου τὴν παρρησίαν, τελευτήσαντα δὲ αὐτόν, ἡνίκα ὁ μὲν
εὐεργετούμενος οὐκ αἰσθάνεται ὧν εὖ πάσχει, τιμᾶται δὲ ὁ νόμος καὶ τὸ θεῖον, θάπτειν ἤδη κελεύει
καὶ τἆλλα ποιεῖν τὰ νομιζόμενα. Καὶ τίνα ἕτερον νόμον ἔθηκε φύλακα τῶν ὑμετέρων παίδων; τὸν
τῆς προαγωγείας, τὰ μέγιστα ἐπιτίμια ἐπιγράψας, ἐάν τις ἐλεύθερον παῖδα ἢ γυναῖκα προαγωγεύῃ.
Καὶ ποῖον ἄλλον;
(15) τὸν τῆς ὕβρεως, ὃς ἑνὶ κεφαλαίῳ ἅπαντα τὰ τοιαῦτα συλλαβὼν ἔχει· ἐν ᾧ διαρρήδην γέγραπται,
ἐάν τις ὑβρίζῃ εἰς παῖδα (ὑβρίζει δὲ δή που ὁ μισθούμενος) ἢ ἄνδρα ἢ γυναῖκα, ἢ τῶν ἐλευθέρων τινὰ
ἢ τῶν δούλων, ἢ ἐὰν παράνομόν τι ποιῇ εἰς τούτων τινά, γραφὰς ὕβρεως εἶναι πεποίηκεν καὶ τίμημα
ἐπέθηκεν, ὅ τι χρὴ παθεῖν ἢ ἀποτεῖσαι. λέγε τὸν νόμον.
(16) Νόμος.
{Ἄν τις Ἀθηναίων ἐλεύθερον παῖδα ὑβρίσῃ, γραφέσθω ὁ κύριος τοῦ παιδὸς πρὸς τοὺς
θεσμοθέτας, τίμημα ἐπιγραψάμενος. οὗ δ᾽ ἂν τὸ δικαστήριον καταψηφίσηται, παραδοθεὶς
τοῖς ἕνδεκα τεθνάτω αὐθημερόν. ἐὰν δὲ εἰς ἀργύριον καταψηφισθῇ, ἀποτεισάτω ἐν ἕνδεκα
ἡμέραις μετὰ τὴν δίκην, ἐὰν μὴ παραχρῆμα δύνηται ἀποτίνειν· ἕως δὲ τοῦ ἀποτεῖσαι
εἱρχθήτω. ἔνοχοι δὲ ἔστασαν ταῖσδε ταῖς αἰτίαις καὶ οἱ εἰς τὰ οἰκετικὰ σώματα
ἐξαμαρτάνοντες.}
(17) ἴσως ἂν οὖν τις θαυμάσειεν ἐξαίφνης ἀκούσας, τί δή ποτ᾽ ἐν τῷ νόμῳ τῷ τῆς ὕβρεως
προσεγράφη τοῦτο τὸ ῥῆμα, τὸ τῶν δούλων. τοῦτο δὲ ἐὰν σκοπῆτε, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, εὑρήσετε ὅτι
πάντων ἄριστα ἔχει· οὐ γὰρ ὑπὲρ τῶν οἰκετῶν ἐσπούδασεν ὁ νομοθέτης, ἀλλὰ βουλόμενος ὑμᾶς
ἐθίσαι πολὺ ἀπέχειν τῆς τῶν ἐλευθέρων ὕβρεως, προσέγραψε μηδ᾽ εἰς τοὺς δούλους ὑβρίζειν. ὅλως
δὲ ἐν δημοκρατίᾳ τὸν εἰς ὁντινοῦν ὑβριστήν, τοῦτον οὐκ ἐπιτήδειον ἡγήσατο εἶναι συμπολιτεύεσθαι.
(18) κἀκεῖνο δέ μοι συνδιαμνημονεύσατε, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ὅτι ἐνταῦθ᾽ ὁ νομοθέτης οὔπω
διαλέγεται αὐτῷ τῷ σώματι τοῦ παιδός, ἀλλὰ τοῖς περὶ τὸν παῖδα, πατρί, ἀδελφῷ, ἐπιτρόπῳ,
διδασκάλοις, καὶ ὅλως τοῖς κυρίοις· ἐπειδὰν δ᾽ ἐγγραφῇ τις εἰς τὸ ληξιαρχικὸν γραμματεῖον, καὶ τοὺς
νόμους εἰδῇ τοὺς τῆς πόλεως, καὶ ἤδη δύνηται διαλογίζεσθαι τὰ καλὰ καὶ τὰ μή, οὐκέτι ἑτέρῳ
δ | [10] il défend aux maîtres des écoles et aux chefs des gymnases,
de les ouvrir avant le soleil levé, et il leur ordonne de les
fermer avant le soleil couché, tenant pour suspectes la
solitude et les ténèbres. Il marque encore quels sont les
jeunes gens qui peuvent y entrer, à quel âge ils le
peuvent, et quel est le magistrat qui doit tenir la main à
l'exécution de ces lois. Il donne des règles sur l'attention
que doivent apporter ceux qui conduisent les enfants
aux écoles et aux gymnases, sur les salles qu'on y a
consacrées aux muses et à Mercure ; enfin, sur les
jeunes citoyens qui forment les troupes de danseurs
pour les fêtes de Bacchus. <11> Il veut que le chorège
qui les emploie, et qui se dispose à dépenser son
bien pour vos fêtes, ait passé quarante ans, afin qu'il
n'ait de liaison avec vos enfants que dans un âge mûr.
Le greffier va vous lire les lois mêmes. Vous verrez
que, suivant le législateur, un enfant bien élevé,
parvenu à l'âge d'homme, pourrait être utile à sa patrie :
mais que, si le naturel était gâté d'abord par une
mauvaise éducation, des enfants mal instruits ne
pourraient donner que des citoyens semblables à
Timarque. Greffier, lisez les lois.
<12> LOIS. «Les maîtres des écoles ne les
ouvriront pas avant le soleil levé ; ils les
fermeront avant le soleil couché. Ceux
qui ont passé l'âge de l'enfance, ne
pourront entrer où sont les enfants,
excepté le fils du maître, son beau-frère
ou son gendre ; si d'autres se permettent
d'y entrer, qu'ils soient punis de mort. -
Les chefs des gymnases ne permettront
aux jeunes gens, pour aucune raison,
d'entrer dans les salles consacrées à
Mercure. S'ils y en laissent entrer
quelques-uns, ou s'ils ne les en font pas
sortir, ils encourront les peines portées
contre ceux qui corrompent les enfants.
Les chorèges, nommés par le peuple,
doivent avoir passé l'âge de quarante ans.»
<13> Le législateur parle ensuite de délits graves, mais
qui, sans doute, se commettant dans la villes car nos
anciens n'ont porté des lois, que pour opposer des
digues à des excès réels. La loi dit donc, en termes
formels, que, si un père, un frère, un oncle, un tuteur
enfin quelqu'un de ceux qui ont autorité sur un enfant,
le vendent et le livrent aux plaisirs d'autrui, on ne
pourra pas accuser l'enfant, mais celui qui l'a acheté et
celui qui l'a vendu ; l'un, dit-elle, pour l'avoir acheté, et
l'autre pour l'avoir vendu : elle a établi les mêmes
peines contre tous les deux. Lorsque l'enfant sera
parvenu à l'âge d'homme, il ne sera pas obligé de
nourrir ni de loger son père, par qui il aura été vendu et
livré aux plaisirs d'autrui ; seulement il l'inhumera,
quand il sera mort, et s'acquittera envers lui des derniers
devoirs. <14> Et voyez, Athéniens, la sagesse de la loi.
Lorsque le père vit, elle le prive de tout secours de la
part de son enfant, commue il a privé son enfant de la
liberté de parler en public. Mais, lorsqu'il est mort, qu'il
qu'il n'est plus en état de sentir un bon office, et que
l'honneur est rendu à la loi et à la divinité, elle ordonne
de l'inhumer, et de s'acquitter envers lui des derniers devoirs.
Le législateur a encore porté une autre loi pour la sûreté
de vos enfants, la loi de la prostitution: il établit les
dernières peines contre quiconque prostituera un enfant
libre ou une femme. Quelle autre loi a-t-il encore
portée? la loi concernant l'outrage, qui renferme, dans
un seul mot, tous les délits de cette nature. <15> Elle dit
expressément que quiconque outragera un enfant (or,
on l'outrage, quand on l'achète pour ses plaisirs), ou un
homme, ou une femme, soit libre, soit esclave;
quiconque se portera, contre quelqu'une de ces
personnes, à des excès criminels, pourra être accusé
pour crime d'outrage. Elle marque la peine corporelle
ou pécuniaire qui lui sera infligée. Greffier, lisez la loi.
<16> LOI. « Quiconque outragera un enfant libre,
sera accusé devant les thesmothètes par le
tuteur de d'enfant qui prendra contre lui
des conclusions. S'il est condamné à mort
par le tribunal, il sera livré aux
ondécemvirs, qui le feront mourir le
jour même. S'il est condamné à une
amende, il paiera dans l'espace de onze
jours après la sentence. S'il ne peut payer
à ce terme, il sera enfermé jusqu'à ce qu'il
ait payé. Ceux qui auront outragé des
esclaves, subiront le même jugement. »
<17> On sera peut-être surpris, d'abord que le législateur
parle aussi des esclaves dans la loi concernant l'outrage:
mais, pour peu qu'on y réfléchisse, on verra que c'est un
grand trait de sagesse. En effet, si le législateur parle
des esclaves ce n'est pas qu'il s'intéresse pour eux; mais
voulant nous accoutumer à nous abstenir, surtout,
d'outrager des personnes libres, il a ajouté qu'on ne
pourrait même outrager des esclaves. Et, en général,
tout homme qui, dans une démocratie, outrage quelque
personne que ce soit, on n'a pas cru qu'il fût propre pour
ce gouvernement.
<18> Faites attention, Athéniens, qu'ici le législateur ne
parle pas encore à la personne même de l'enfant, mais à
ceux qui sont chargés de l'enfant, à son père, à son
frère, à son tuteur, à ses maîtres, et généralement à ceux
qui ont autorité sur lui. Mais, lorsqu'il est inscrit sur le
registre des citoyens, qu'il connaît les lois de la ville,
qu'il peut discerner ce qui est honnête et ce qui ne l'est
pas, ce n'est plus à un autre que la loi parle, mais à
Timarque lui-même. <19> Et comment s'exprime-t-elle?
le voici : Quiconque des Athéniens se prostituera aux
plaisirs d'autrui, ne pourra être choisi parmi les neuf
archontes; sans doute parce que c'est une des
principales charges de la ville; il ne pourra être nommé
à un sacerdoce, car la loi parle d'un homme qui n'est
pas même pur; il ne pourra, dit-elle, plaider pour le
peuple, ni obtenir aucune magistrature dans la ville, ou
hors de la ville, par le sort ou par élection;
|