HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHINE, Contre Timarque (discours complet)

Paragraphes 110-119

  Paragraphes 110-119

[110] Ἐπὶ τοίνυν τοῦ αὐτοῦ ἄρχοντος ὅθοὗτος ἐβούλευεν, ταμίας ἦν τῶν τῆς θεοῦ Ἡγήσανδρος Κρωβύλου ἀδελφός, ἔκλεπτον δὲ τῆς πόλεως κοινῇ καὶ μάλα φιλεταίρως χιλίας δραχμάς. αἰσθόμενος δὲ τὸ πρᾶγμα ἀνὴρ ἐπιεικής, Πάμφιλος Ἀχερδούσιος, προσκρούσας τι τούτῳ καὶ παροξυνθείς, ἐκκλησίας οὔσης εἶπεν ἀναστάς· " ἄνδρες Ἀθηναῖοι, κλέπτουσιν ὑμῶν ἀνὴρ καὶ γυνὴ κοινῇ χιλίας δραχμάς." (111) θαυμασάντων δὑμῶν, πῶς ἀνὴρ καὶ γυνὴ καὶ τίς λόγος, εἶπε μικρὸν διαλιπών· "ἀγνοεῖτε," ἔφη, " τι λέγω; μὲν ἀνήρ ἐστιν Ἡγήσανδρος ἐκεῖνος νυνί," ἔφη, "πρότερον δἦν καὶ αὐτὸς Λεωδάμαντος γυνή· δὲ γυνὴ Τίμαρχος οὑτοσί. ὃν δὲ τρόπον κλέπτεται τὸ ἀργύριον, ἐγὼ ἐρῶ." μετὰ ταῦτα ἤδη διεξῄει περὶ τοῦ πράγματος καὶ μάλα εἰδότως καὶ σαφῶς. διδάξας δὲ ταῦτα, "τί οὖν ἐστιν," ἔφη, " ἄνδρες Ἀθηναῖοι, συμβουλεύω ὑμῖν; ἐὰν μὲν βουλὴ καταγνοῦσα τουτουὶ καὶ ἐκφυλλοφορήσασα δικαστηρίῳ παραδῷ, δότε τὴν δωρεὰν αὐτοῖς, ἐὰν δὲ μὴ κολάσωσι, μὴ δῶτε, ἀλλεἰς ἐκείνην αὐτοῖς τὴν ἡμέραν ἀπομνημονεύσατε." (112) μετὰ ταῦτα ὡς ἐπανῆθεν βουλὴ εἰς τὸ βουλευτήριον, ἐξεφυλλοφόρησε μὲν αὐτόν, ἐν δὲ τῇ ψήφῳ κατεδέξατο. ὅτι δοὐ παρέδωκε δικαστηρίῳ οὐδἐξήλασεν ἐκ τοῦ βουλευτηρίου, ἄχθομαι μὲν λέγων, ἀνάγκη δἐστὶν εἰπεῖν, ὅτι τῆς δωρεᾶς ἀπέτυχε. μὴ τοίνυν φανῆτε, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τῇ μὲν βουλῇ χαλεπήναντες καὶ πεντακοσίους ἄνδρας τῶν πολιτῶν ἀστεφανώτους ποιήσαντες, ὅτι τοῦτον οὐκ ἐτιμωρήσατο, αὐτοὶ δὲ ἀφῆτε, καὶ τὸν τῇ βουλῇ μὴ συνενεγκόντα ῥήτορα, τοῦτον τῷ δήμῳ περιποιήσητε. (113) ἀλλὰ περὶ μὲν τὰς κληρωτὰς ἀρχάς ἐστι τοιοῦτος, περὶ δὲ τὰς χειροτονητὰς βελτίων. καὶ τίς ὑμῶν οὐκ οἶδεν ὡς περιβοήτως ἐξηλέγχθη κλέπτης ὤν; πεμφθεὶς γὰρ ὑφὑμῶν ἐξεταστὴς τῶν ἐν Ἐρετρίᾳ ξένων, μόνος τῶν ἐξεταστῶν ὡμολόγει λαβεῖν ἀργύριον, καὶ οὐ περὶ τοῦ πράγματος ἀπελογεῖτο, ἀλλεὐθὺς περὶ τοῦ τιμήματος ἱκέτευεν ὁμολογῶν ἀδικεῖν. ὑμεῖς δὲ τοῖς μὲν ἐξάρνοις ἐτιμήσατε ταλάντου ἑκάστῳ, τούτῳ δὲ τριάκοντα μνῶν. οἱ δὲ νόμοι κελεύουσι τῶν κλεπτῶν τοὺς μὲν ὁμολογοῦντας θανάτῳ ζημιοῦσθαι, τοὺς δἀρνουμένους κρίνεσθαι. Τοιγάρτοι οὕτως ὑμῶν κατεφρόνησεν, (114) ὥστεὐθὺς ἐπὶ ταῖς διαψηφίσεσι δισχιλίας δραχμὰς ἔλαβε. φήσας γὰρ Φιλωτάδην τὸν Κυδαθηναιᾶ, ἕνα τῶν πολιτῶν. ἀπελεύθερον εἶναι ἑαυτοῦ, καὶ πείσας ἀποψηφίσασθαι τοὺς δημότας, ἐπιστὰς τῇ κατηγορίᾳ ἐπὶ τοῦ δικαστηρίου, καὶ λαβὼν εἰς τὴν ἑαυτοῦ χεῖρα τὰ ἱερά, καὶ ὀμόσας μὴ λαβεῖν δῶρα μηδὲ λήψεσθαι, καὶ ἐπομόσας τοὺς ὁρκίους θεοὺς καὶ ἐξώλειαν ἐπαρασάμενος ἑαυτῷ, (115) εἰληφὼς ἠλέγχθη παρὰ Λευκωνίδου τοῦ Φιλωτάδου κηδεστοῦ διὰ Φιλήμονος τοῦ ὑποκριτοῦ εἴκοσι μνᾶς, ἃς ἐν ὀλίγῳ χρόνῳ πρὸς Φιλοξένην ἀνήλωσε τὴν ἑταίραν, καὶ προὔδωκε τὸν ἀγῶνα, καὶ τὸν ὅρκον ἐπιώρκησεν. ὅτι δἀληθῆ λέγω, κάλει μοι Φιλήμονα τὸν δόντα τὸ ἀργύριον3 καὶ Λευκωνίδην τὸν Φιλωτάδου κηδεστήν, καὶ τῶν συνθηκῶν ἀνάγνωθι τὰ ἀντίγραφα, καθἃς τὴν πρᾶσιν ἐποιήσατο τοῦ ἀγῶνος. (116) Μαρτυρίαι. Συνθῆκαι. περὶ μὲν οὖν τοὺς πολίτας καὶ τοὺς οἰκείους οἷος γεγένηται, καὶ τὴν πατρᾐαν οὐσίαν ὡς αἰσχρῶς ἀνήλωκε, καὶ τὴν ὕβριν τὴν εἰς τὸ ἑαυτοῦ σῶμα ὡς ὑπερεώρακε, συνῇστε μὲν καὶ πρὶν ἐμὲ λέγειν, ἱκανῶς δὑμᾶς ὑπομέμνηκε καὶ παρἐμοῦ λόγος· δύο δέ μοι τῆς κατηγορίας εἴδη λείπεται, ἐφοἷς ἐμαυτόν τεἰπεῖν εὔχομαι τοῖς θεοῖς πᾶσι καὶ πάσαις ὑπὲρ τῆς πόλεως ὡς προῄρημαι, ὑμᾶς τε βουλοίμην ἂν οἷς ἐγὼ μέλλω λέγειν προσέχειν καὶ παρακολουθεῖν εὐμαθῶς. (117) ἔστι δ μὲν πρότερός μοι λόγος προδιήγησις τῆς ἀπολογίας ἧς ἀκούω μέλλειν γίγνεσθαι, ἵνα μὴ τοῦτο ἐμοῦ παραλιπόντος τὰς τῶν λόγων τέχνας κατεπαγγελλόμενος τοὺς νέους διδάσκειν ἀπάτῃ τινὶ παραλογισάμενος ὑμᾶς ἀφέληται τὸ τῆς πόλεως συμφέρον. δὲ δεύτερός ἐστί μοι λόγος παράκλησις τῶν πολιτῶν πρὸς ἀρετήν. ὁρῶ δὲ πολλοὺς μὲν τῶν νεωτέρων προσεστηκότας πρὸς τῷ δικαστηρίῳ, πολλοὺς δὲ τῶν πρεσβυτέρων, οὐκ ἐλαχίστους δὲ ἐκ τῆς ἄλλης Ἑλλάδος συνειλεγμένους ἐπὶ τὴν ἀκρόασιν· (118) οὓς μὴ νομίζετἐμὲ θεωρήσοντας ἥκειν, ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον ὑμᾶς εἰσομένους, εἰ μὴ μόνον εὖ νομοθετεῖν ἐπίστασθε, ἀλλὰ καὶ κρίνειν τὰ καλὰ καὶ τὰ μὴ καλὰ δύνασθε, καὶ εἰ τιμᾶν ἐπίστασθε τοὺς ἀγαθοὺς ἄνδρας, καὶ εἰ θέλετε κολάζειν τοὺς ὀνείδη τὸν ἑαυτῶν βίον τῇ πόλει κατασκευάζοντας. λέξω δὲ πρῶτον πρὸς ὑμᾶς περὶ τῆς ἀπολογίας. (119) γὰρ περιττὸς ἐν τοῖς λόγοις Δημοσθένης τοὺς νόμους φησὶν ὑμᾶς ἐξαλείφειν δεῖν, τοῖς ἐμοῖς λόγοις οὐκ εἶναι προσεκτέον. ἀποθαυμάζει γάρ, εἰ μὴ πάντες μέμνησθὅτι καθἕκαστον ἐνιαυτὸν βουλὴ πωλεῖ τὸ πορνικὸν τέλος· καὶ τοὺς πριαμένους τὸ τέλος οὐκ εἰκάζειν, ἀλλἀκριβῶς εἰδέναι τοὺς ταύτῃ χρωμένους τῇ ἐργασίᾳ. ὁπότε δὴ οὖν τετόλμηκα ἀντιγράψασθαι πεπορνευμένῳ Τιμάρχῳ μὴ ἐξεῖναι δημηγορεῖν, ἀπαιτεῖν φησι Après vous avoir instruits, et vous avoir exposé la chose de la façon la plus claire, quel est donc, dit-il, Athéniens, le conseil que je vous donne ? Si le sénat condamne Timarque comme coupable, et si, l'excluant de son corps, il le livre au tribunal, accordez aux sénateurs la récompense ordinaire. S'ils négligent de le punir, ne la leur accordez pas, mais souvenez-vous de cette faute, quand il sera question de les récompenser.<112> Les sénateurs, s'étant donc assemblés, exclurent Timarque dans un premier scrutin, et le rétablirent dans un second : et, parce qu'ils ne l'avaient pas chassé de la compagnie, parce qu'ils ne l'avaient pas livré au tribunal (je ne le dis qu'avec peine et parce que je m'y trouve forcé), ils furent privés de leur récompense. Mais, Athéniens, après avoir sévi contre tout le sénat et avoir privé d'une couronne cinq cents d'entre vous pour avoir négligé de punir Timargne ne le renvoyez pas absous lui-même; et un orateur qui a été nuisible au sénat, ne le conservez pas pour le peuple. <113> S'il est tel que je viens de le dire dans les charges conférées par le sort, se comporte-t-il mieux dans celles qui sont données par élection ? Qui de vous ignore avec quelle infamie il a été convaincu de péculat dans une de ces dernières ? On l'avait envoyé avec d'autres à Érétrie pour lever des soldats étrangers; seul de ses collègues, il avouait qu'il avait revu de l'argent, et, sans penser à se justifier il sollicitait pour faire adoucir la peine : toutefois vous n'avez condamné Timarque qu'à trente mines et les autres qui niaient la malversation, vous les avez condamnés à une amende plus forte du double, quoique les lois ordonnent de punir de mort le voleur qui avoue, et de citer seulement en justice celui qui nie. <114> Timarque, en conséquence, vous brava tellement, qu'aussitôt après, il se fit donner deux mille drachmes dans un recensement de citoyens. On l'avait vu affirmer que Philotade, de Cydathénée, un de vos citoyens, était son affranchi ; un l'avait vu engager ceux du bourg à le rejeter, l'accuser avec chaleur devant les juges, mettre la main sur les chaises saintes, protester avec serment qu'il n'avait pas reçu et ne recevrait pas de présents, enfin jurer par tous les dieux et faire sur lui-même des imprécations horribles ; <115> cependant il a été convaincu d'avoir reçu de Leuconide, allié de Philotade, par les mains du comédien Philémon, vingt mines qu'il a dépensées en peu de jours avec la courtisane Philoxèné ; il a trahi sa cause et s'est parjuré. Pour preuve que je dis vrai, greffier, faites paraître Philémon qui a donné de l'argent à Timarque, et Leuconide, allié de Philotade ; lisez l'accord en vertu duquel Timarque a vendu sa cause. On lit la déposition et l'accord. <116> Voilà comment Timarque s'est comporté à l'égard de ses concitoyens et de ses proches, voilà avec quelle honte il a dissipé son patrimoine, avec quelle facilité il a souffert qu'on l'outrageât lui-même; vous le saviez déjà avant que je vous en eusse dit un mot et je vous l'ai rappelé suffisamment dans mon discours. Il me reste deux parties de l'accusation, dans lesquelles je demande aux dieux qu'ils me fassent parler, comme je souhaite, pour l'avantage de l'état, et qu'ils vous inspirent de me suivre avec toute l'attention dont vous êtes capables. <117> Dans la première partie, je préviendrai les raisons par lesquelles j'apprends que nos adversaires doivent tâcher de vous en imposer. Si je ne les réfutais pas, je craindrais que cet habile sophiste, qui se pique d'apprendre aux jeunes gens des tours de rhéteurs, ne vous séduisît par des discours artificieux; et ne vous fit prendre le change sur les vrais intérêts d'Athènes. Dans la seconde, j'exhorterai les citoyens à la vertu ; et je vois ici présents une grande multitude de jeunes gens et de vieillards, que l'importance de la cause a rassemblés, et de cette ville, et de tous des pays de la Grèce. <118> Or, ne croyez pas qu'ils soient venus simplement pour m'entendre, mais principalement pour voir si vous, qui savez porter des lois sages, vous savez aussi juger de ce qui est honnête et de ce qui ne l'est pas; si volis avez et assez de discernement pour estimer les gens vertueux, et assez de vigueur pour punir ces infâmes, dont la conduite est l'opprobre de leur ville. Je vais parler d'abord des raisons que les adversaires doivent apporter pour leur défense. <119> Démosthène, cet orateur fécond, prétend que vous devez supprimer vos lois, ou refuser d'entendre mes discours. Il est surpris que vous ne vous rappeliez pas que le sénat, chaque année, afferme l'impôt des prostitués ; et que les particuliers qui prennent cette ferme, connaissent, non par conjecture, mais avec certitude, tous ceux qui font trafic de leur personne. Puis donc, ajoute-t-il, que j'ai eu la hardiesse de dénoncer Timarque, comme s'étant prostitué, et ne pouvant plus dès lors parler en public, il n'est pas besoin, dans cette affaire, des preuves de l'accusateur, il suffit de la déposition du fermier qui a levé l'impôt sur Timarque.


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Dernière mise à jour : 20/12/2006