HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHINE, Contre Timarque (discours complet)

Paragraphes 100-109

  Paragraphes 100-109

[100] Ὡς δὲ καὶ ἀργύριόν τισιν ἐδάνεισεν, κομισάμενος οὗτος ἀνήλωκε, μάρτυρα παρέξομαι Μεταγένην ὑμῖν τὸν Σφήττιον, ὃς ὠφείλησε μὲν ἐκείνῳ πλείους τριάκοντα μνᾶς, δἦν ὑπόλοιπον τελευτήσαντος τοῦ πατρός, τούτῳ ἀπέδωκεν ἑπτὰ μνᾶς. καί μοι κάλει Μεταγένην Σφήττιον. πασῶν δὲ πρώτην ἀνάγνωθι τὴν Ναυσικράτους μαρτυρίαν τοῦ τὴν οἰκίαν πριαμένου· καὶ τὰς ἄλλας ἁπάσας λαβὲ περὶ ὧν ἐμνήσθην ἐν τῷ αὐτῷ. (101) Μαρτυρίαι. ὡς τοίνυν ἐκέκτητο πατὴρ αὐτοῦ ἀργύριον οὐκ ὀλίγον, οὗτος ἠφάνικε, τοῦθὑμῖν ἐπιδείξω. φοβηθεὶς γὰρ τὰς λῃτουργίας ἀπέδοτο ἦν αὐτῷ κτήματα ἄνευ τῶν ἀρτίως εἰρημένων, χωρίον Κηφισιᾶσιν, ἕτερον5 Ἀμφιτροπῆσιν, ἐργαστήρια δύο ἐν τοῖς ἀργυρείοις, ἓν μὲν ἐν Αὐλῶνι, ἕτερον δἐπὶ Θρασύλλῳ. (102) ὅθεν δὲ ταῦτηὐπόρησεν, ἐγὼ ἐρῶ. ἦσαν οὗτοι τρεῖς ἀδελφοί, Εὐπόλεμός τε παιδοτρίβης καὶ Ἀρίζηλος τούτου πατὴρ καὶ Ἀρίγνωτος, ὃς ἔτι καὶ νῦν ἔστι, πρεσβύτης διεφθαρμένος τοὺς ὀφθαλμούς. τούτων πρῶτος ἐτελεύτησεν Εὐπόλεμος, ἀνεμήτου τῆς οὐσίας οὔσης, δεύτερος δἈρίζηλος Τιμάρχου πατήρ· ὅτε δἔζη, πᾶσαν τὴν οὐσίαν διεχείριζε διὰ τὴν ἀσθένειαν καὶ τὴν συμφορὰν τὴν περὶ τὰ ὄμματα τοῦ Ἀριγνώτου καὶ διὰ τὸ τετελευτηκέναι τὸν Εὐπόλεμον, καί τι καὶ εἰς τροφὴν συνταξάμενος ἐδίδου τῷ Ἀριγνώτῳ. (103) ἐπεὶ δὲ καὶ Ἀρίζηλος ἐτελεύτησεν Τιμάρχου τουτουὶ πατήρ, τοὺς μὲν πρώτους χρόνους, ἕως παῖς ἦν οὗτος, ἅπαντα τὰ μέτρια ἐγίγνετο παρὰ τῶν ἐπιτρόπων τῷ Ἀριγνώτῳ· ἐπειδὴ δἐνεγράφη Τίμαρχος εἰς τὸ ληξιαρχικὸν γραμματεῖον καὶ κύριος ἐγένετο τῆς οὐσίας, παρωσάμενος ἄνδρα πρεσβύτην καὶ ἠτυχηκότα, θεῖον ἑαυτοῦ, τήν τε οὐσίαν ἠφάνισε, καὶ τῶν ἐπιτηδείων οὐδὲν ἐδίδου τῷ Ἀριγνώτῳ, ἀλλὰ περιεῖδεν ἐκ τοσαύτης οὐσίας ἐν τοῖς ἀδυνάτοις μισθοφοροῦντα. (104) καὶ τὸ τελευταῖον, καὶ δεινότατον, ἀπολειφθέντος τοῦ πρεσβύτου τῆς γιγνομένης τοῖς ἀδυνάτοις δοκιμασίας, καὶ ἱκετηρίαν θέντος εἰς τὴν βουλὴν ὑπὲρ τοῦ μισθοῦ, βουλευτὴς ὢν καὶ προεδρεύων ἐκείνην τὴν ἡμέραν, οὐκ ἠξίωσεν αὐτῷ συνειπεῖν, ἀλλὰ περιεῖδεν ἀπολέσαντα τὸν τῆς πρυτανείας μισθόν. ὅτι δἀληθῆ λέγω, κάλει μοι Ἀρίγνωτον Σφήττιον, καὶ τὴν μαρτυρίαν ἀναγίγνωσκε. (105) Μαρτυρία. ἀλλἴσως ἄν τις εἴποι, ὡς ἀποδόμενος τὴν πατρᾐαν οἰκίαν ἑτέραν ἄλλοθί του τοῦ ἄστεως ἐκτήσατο, ἀντὶ δὲ τῆς ἐσχατιᾶς καὶ τοῦ χωρίου τοῦ Ἀλωπεκῆσι καὶ τῶν δημιουργῶν καὶ τῶν ἄλλων εἰς τἀργύρειά τι κατεσκευάσατο, ὥσπερ καὶ πατὴρ αὐτοῦ πρότερον. ἀλλοὐκ ἔστι τούτῳ λοιπὸν οὐκ οἰκία, οὐ συνοικία, οὐ συνοικία, οὐ χωρίον, οὐκ οἰκέται, οὐ δάνεισμα, οὐκ ἄλλοὐδὲν ἀφὧν ἄνθρωποι μὴ κακοῦργοι ζῶσιν. ἀλλὰ τούτῳ ἀντὶ τῶν πατρᾐων περίεστι βδελυρία, συκοφαντία, θράσος, τρυφή, δειλία, ἀναίδεια, τὸ μὴ ἐπίστασθαι ἐρυθριᾶν ἐπὶ τοῖς αἰσχροῖς· ἐξ ὧν ἂν κάκιστος καὶ ἀλυσιτελέστατος πολίτης γένοιτο. (106) οὐ τοίνυν μόνον τὰ πατρῷα κατεδήδοκεν, ἀλλὰ καὶ τὰ κοινὰ τὰ ὑμέτερα, ὅσων πώποτε κύριος γέγονεν. οὗτος γὰρ ταύτην τὴν ἡλικίαν ἔχων ἣν ὑμεῖς ὁρᾶτε, οὐκ ἔστιν ἥντινα οὐκ ἧρξεν ἀρχήν, οὐδεμίαν λαχὼν οὐδὲ χειροτονηθείς, ἀλλὰ πάσας παρὰ τοὺς νόμους πριάμενος. ὧν τὰς μὲν πλείστας παρήσω, δυοῖν δ τριῶν μόνον μνησθήσομαι. (107) λογιστὴς γὰρ γενόμενος πλεῖστα μὲν τὴν πόλιν ἔβλαψε δῶρα λαμβάνων παρὰ τῶν μὴ δικαίως ἀρξάντων, μάλιστα δἐσυκοφάντησε τῶν ὑπευθύνων τοὺς μηδὲν ἠδικηκότας. ἦρξε δἐν Ἄνδρῳ πριάμενος τριάκοντα μνῶν τὴν ἀρχήν, δανεισάμενος ἐπἐννέα ὀβολοῖς τὴν μνᾶν, εὐπορίαν τῇ βδελυρίᾳ τῇ ἑαυτοῦ τοὺς συμμάχους τοὺς ὑμετέρους ποιούμενος· καὶ τοσαύτην ἀσέλγειαν ἐπεδείξατο εἰς ἐλευθέρων ἀνθρώπων γυναῖκας ἡλίκην οὐδεὶς πώποθἕτερος. ὧν οὐδένα ἐγὼ παρακαλῶ δεῦρο τὴν αὑτοῦ συμφοράν, ἣν εἵλετο σιγᾶν, εἰς πολλοὺς ἐκμαρτυρήσοντα, ἀλλὑμῖν τοῦτο καταλείπω σκοπεῖν. (108) τί δὲ προσδοκᾶτε; τὸν Ἀθήνησιν ὑβριστὴν οὐκ εἰς τοὺς ἄλλους μόνον, ἀλλὰ καὶ εἰς τὸ σῶμα τὸ ἑαυτοῦ, νόμων ὄντων, ὑμῶν ὁρώντων, ἐχθρῶν ἐφεστηκότων, τοῦτον τὸν αὐτὸν λαβόντα ἄδειαν καὶ ἐξουσίαν καὶ ἀρχήν, τίς ἂν ἐλπίσειεν ἀπολελοιπέναι τι τῶν ἀσελγεστάτων ἔργων; ἤδη νὴ τὸν Δία καὶ τὸν Ἀπόλλω πολλάκις ἐνεθυμήθην τὴν εὐτυχίαν τὴν τῆς ὑμετέρας πόλεως, κατὰ πολλὰ μὲν καὶ ἄλλα, οὐχ ἥκιστα δὲ καὶ κατὰ τοῦτο, ὅτι κατἐκείνους τοὺς χρόνους οὐδεὶς ἐγένετο τῆς Ἀνδρίων πόλεως ὠνητής. Ἀλλὰ καθαὑτὸν μὲν ἄρχων φαῦλος ἦν, μετὰ πλειόνων δὲ ἐπιεικής. (109) πόθεν; οὗτος, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, βουλευτής ἐγένετο ἐπὶ ἄρχοντος Νικοφήμου. ἅπαντα μὲν οὖν διεξελθεῖν ἐν τούτῳ τῷ ἐνιαυτῷ ἐκακούργησε, πρὸς μικρὸν μέρος ἡμέρας οὐκ ἄξιον ἐπιχειρεῖν· δἐστὶν ἐγγυτάτω τῆς αἰτίας καθἣν παροῦσα κρίσις ἐστί, ταῦτἐρῶ διὰ βραχέων. [100] Pour preuve encore que son père avait prêté à des particuliers, de l'argent que lui son fils a touché et dépensé, je produirai le témoignage de Métagène de Sphette, qui devait plus de trente mines à Timarque, père, et qui, après la mort de celui-ci a payé à son fils, sept mines qui restaient. Greffier, faites paraître Métagène de Sphette, mais, lisez d'abord la déposition de Nausicrate, qui a acheté la maison ; vous lirez ensuite les autres dépositions dont je viens de parler. On lit les dépositions. <101> Je vais vous montrer, Athéniens, que Timarque, père, avait encore beaucoup d'argent comptant, qui a été dissipé par son fils. Dans la crainte de remplir les charges publiques, le père de Timarque voulait vendre ses fonds en se réservant ceux dont je parlais tout à l'heure. Il vendit donc sa ferme de Céphise, son champ d'Amphitrope, deux ateliers d'ouvriers en mines, établis l'un à Aulon, et l'autre à Thrasylle; et voici comment ces biens lui étaient venus. <102> Ils étaient trois frères, Eupolème, maître d'escrime ; Arizèle, père de Timarque; et Arignote, vieillard aveugle qui vit encore. Eupolème, l'aîné des frères, mourut avant que les biens eussent été partagés. Arizèle le second, père de Timarque, vu la mort d'Eupolème, et l'infirmité d'Arignote, qui avait perdu les yeux, gouverna tous les biens, tant qu'il vécut, et s'arrangea pour payer à Arignote une pension alimentaire. <103> Lorsque Arizèle fut mort aussi, pendant tout le temps où son fils Timarque fut enfant, les tuteurs ne laissèrent manquer de rien Arignote. Mais, lorsque il fut parvenu à l'âge viril, et qu'il fut maître de son bien, rebutant un vieillard aveugle, son oncle, il dissipa tout son patrimoine, sans fournir aux besoins de son parent malheureux; et après avoir possédé une fortune si considérable, il ne rougit pas de le laisser recevoir l'aumône des citoyens invalides. <104> Mais voici un dernier trait le plus révoltant de tous. Le vieillard infortuné avait manqué de se trouver au recensement des citoyens invalides, il présentait sa requête au sénat pour recevoir son aumône son neveu qui était sénateur, et qui présidait ce jour là même, ne daigna pas appuyer sa requête, et le laissa perdre un quartier. Pour preuve que je dis vrai, greffier, faites parâtre Arignote de Sphette, et lisez sa déposition. On lit la déposition. <105> On dira, peut être, que s'il a vendu la maison de son père, il en a acquis une autre dans un autre endroit de la ville, qu'au lieu de la terre de Sphette, de la ferme d'Alopèque, des esclaves ouvriers, et des autres objets, il s'est procuré quelque intérêt dans les mines, à l'exemple de son père. Non, il n'en est pas ainsi. Il ne lui reste ni maison ni ferme, ni esclaves, ni dettes actives, en un mot rien de ce qui fait vivre les citoyens honnêtes. Son patrimoine s'est évanoui, il ne lui reste plus que la pétulance, la malignité l'audace, l'amour du plaisir, la lâcheté, l'impudence un front qui ne sait pas rougir des choses les plus honteuses, en un mot, tout ce qui peut faire d'un citoyen un homme nuisible. <106> Après avoir consumé son patrimoine, il n'a pas même respecté les revenus de l'état qui ont été en sa disposition : car, tout jeune que vous le voyez, il n'est pas de charge qu'il n'ait déjà exercée, sans en avoir obtenu aucune par le sort ou par élection, mais les ayant toutes achetées contre les lois. Je n'en citerai que deux ou trois, sans parler des autres. <107> Nommé inspecteur des comptes, il a causé les plus grands torts à la ville, en recevant des présents de ceux qui avaient mal versé dans leurs charges, et surtout en inquiétant plusieurs comptables auxquels on ne pouvait rien reprocher. Quant à la ville d'Andros, dont il a acheté la gouvernement trente mines, empruntées à un intérêt de neuf oboles par mine, il a forcé Ies habitants, vos alliés, de fournir à ses folles dépenses, et s'est signalé envers les femmes de gens libres, par des excès dont il n'y avait pas d'exemple. Je n'inviterai aucun des offensés à se présenter ici pour attester publiquement des affronts qu'ils ont pris le parti de dissimuler ; j'abandonne la chose à vos conjectures. Et que pouvez-vous croire? <108> Un homme qui, peu content d'outrager les autres s'est déshonoré lui-même dans Athènes, quoiqu'il fût retenu par les lois, qu'il fût sous vos yeux, et observé par des ennemis, doit-on penser que, lorsque revêtu du pouvoir et de l'autorité, il n'était gêné par rien, il ne se soit permis les actions les plus infâmes ? Pour moi, j'en atteste Jupiter et Apollon, j'ai souvent admiré le bonheur de notre république à plusieurs égards, et principalement parce qu'alors il ne s'est trouvé personne pour acheter la ville d'Andros. <109> Mais, peut-être, était-il mauvais magistrat, quand il gouvernait seul, et modéré avec ses collègues ; il s'en faut bien. Il a été sénateur sous l'archonte Nicophème. Sans entreprendre de détailler dans l'espace de quelques heures toutes ses malversations dans cette année, je dirai en peu de mots ce qui a le rapport le plus prochain avec l'accusation présente.


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Dernière mise à jour : 20/12/2006