HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EPHREM le Syrien, Homélie sur la femme pécheresse

Chapitre 15

  Chapitre 15

[15] Εἰς νοῦν λαβὼν ταῦτα, ἀγαπητοί, ἐν ἐκστάσει σφοδροτάτῃ ἐγενόμην, πῶς εἰσῆλθε, πῶς ἤγγισεν ἄνευ φόβου, πῶς ἔμπροσθεν πάντων ὁμοῦ παρέστη, πῶς ἔκλαιε πρὸ ὀφθαλμῶν τῶν ἐκεῖσε ἁπάντων ἀνακειμένων, πῶς ἔλυσε τοὺς πλοκάμους παρρησίᾳ, πῶς τοὺς πόδας κατέβρεχεν ἀναισχύντως, πῶς δὲ ὅλως οὐδεὶς κατ´ αὐτῆς ἠγανάκτησεν· ἀλλ´ ἦν αὐτοῖς ἡδύτατος κλαυθμὸς αὐτῆς, καλὸς καὶ τίμιος στεναγμὸς αὐτῆς πᾶσι. Ἐνεοὶ γεγονότες ἄνθρωποι, σὺν βρώμασι θεωρίαν ἤσθιον, (p. 108) ξένον θαῦμα ὁρῶντες, ἐν ἀρίστῳ φανέν τε καὶ αἰφνιδίως τὸ πρᾶγμα γενόμενον· γυνὴ πόρνη, ἄκλητος, εἰσελθοῦσα, ὄπισθεν τῆς τραπέζης ἵστατο, τοὺς πλοκάμους ἐν στήθει βαστάζουσα, καὶ ἐν χερσὶν ἀλάβαστρον μύρου ἐκλεκτοῦ κατέχουσα· καὶ οὐκ ἦν ἐρωτῶν, τί εἰσῆλθες προπετῶς, λέγων, τί ζητεῖς ἐνταῦθα, γύναι, οὔτε τῶν ἐσθιόντων, οὔτε τῶν παρεστώτων. Ἀλλ´ ὑπῆρχε πᾶσι γλυκύτατον τὸ θαῦμα αὐτῆς, καὶ θέαμα παράδοξον καὶ ἡδύ. Πάντες οἱ Ἀρχάγγελοι τρόμῳ συνεσχέθησαν. Χερουβεὶμ καὶ Σεραφεὶμ φόβῳ παρειστήκεσαν, θεωροῦντες μεγίστην παρρησίαν γυναικός, κρατούσης θερμότητι τοὺς πόδας τοῦ Κυρίου! Χερουβεὶμ ἀναβλέψαι οὐ τολμᾷ τὸ παντελῶς, καὶ γυνὴ ἁμαρτωλὸς τοὺς πόδας κατεφίλει! Σεραφεὶμ τὸ πρόσωπον καλύπτει ἐν πτέρυξι, καὶ γυνὴ ἁμαρτωλὸς προφανῶς παρίστατο! Ἄγγελοι τῷ θρόνῳ πλησιάσαι οὐ δύνανται, καὶ γυνὴ ἐν ταῖς θριξὶ τὰ ἴχνη κατέμασσεν! [15] En réfléchissant sur ce fait, mes chers frères, j'ai été extraordinairement surpris de la manière dont elle est entrée et dont elle a abordé sans crainte le Seigneur, de la voir pleurer en présence de tous les convives qui étaient assis à table; de la liberté et de la hardiesse avec laquelle elle dénoua ses cheveux, des pleurs modestes dont elle arrosa les Pieds du Christ, et surtout, j'ai été surpris de ce que personne n'essaya de la chasser, en se livrant contre elle à l'indignation et à la colère. Ses pleurs, au contraire, leur parurent suaves et agréables, et ses gémissements pleins de douceur. La nouveauté du fait dont ils étaient témoins les rendit muets d'admiration. C'était un miracle nouveau et inouï qu'une courtisane qu'on n'avait point invitée, fût entrée dans la salle de festin, se tînt près de la table, les cheveux épars sur sa poitrine; qu'elle eût dans ses mains un vase d'albâtre rempli d'un parfum précieux, et que personne, ni parmi les assistants, ni parmi les convives, qui lui eût demandé: "Pourquoi es-tu entrée ici?" ou qui lui eût dit: "Qui cherches-tu?" Cette merveille fut accueillie par tous avec joie, et c'était un spectacle vraiment digne d'admiration. Tous les archanges étaient saisis d'effroi; les chérubins et les séraphins étaient frappés de crainte en contemplant la foi si vive de la pécheresse, qui embrassait avec ferveur les Pieds du Tout- Puissant. Et tandis que les chérubins eux-mêmes n'osent arrêter leurs regards sur Lui, une femme pécheresse couvre ses Pieds de baisers. Les séraphins se couvrent la face de leurs ailes (As 6,2), et la femme pécheresse est sans voile. Les anges ne peuvent approcher de son Trône, et une femme essuie ses Pieds avec ses cheveux.


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Dernière mise à jour : 1/07/2009