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[14,11] Φιλίσκος πρὸς Ἀλέξανδρον ἔφη ποτὲ ’δόξης φρόντιζε, ἀλλὰ μὴ ἔσο λοιμὸς
καὶ μὴ μεγάλη νόσος ἀλλὰ ὑγίεια,‘ λέγων τὸ μὲν βιαίως ἄρχειν καὶ πικρῶς καὶ
αἱρεῖν πόλεις καὶ ἀπολλύειν δήμους λοιμοῦ εἶναι, τὸ δὲ ὑγιείας προνοεῖσθαι καὶ
σωτηρίας τῶν ἀρχομένων εἰρήνης ταῦτα ἀγαθά.
| [14,11] Devoirs d'un roi envers ses sujets.
PHILISQUE disait un jour à Alexandre : " Travaillez pour la gloire; mais
gardez-vous de mériter qu'on vous compare à la peste, ou à quelque autre maladie
mortelle : soyez plutôt comme la Paix et la Santé." Philisque voulait dire par
là, que gouverner durement et avec hauteur, prendre des villes, détruire des
nations, c'est ressembler à la peste; au lieu que veiller au salut de ses
sujets, c'est imiter deux divinités, la Paix et la Santé.
| [14,12] Ὅτι ὁ Περσῶν βασιλεὺς ὁδοιπορῶν, ἵνα μὴ ἀλύῃ, φιλύριον εἶχε καὶ
μαχαίριον, ἵνα ξέῃ τοῦτο. καὶ τοῦτο εἰργάζοντο αἱ χεῖρες αἱ βασιλικαί· πάντως
γὰρ οὐκ εἶχεν οὐ βιβλίον, οὐ διάνοιαν, ἵν´ ἢ σπουδαῖόν τι καὶ σεμνὸν ἀναγινώσκῃ
ἢ γενναῖόν τι καὶ λόγου ἄξιον βουλεύηται.
| [14,12] Occupation des rois de Perse dans leurs voyages.
QUAND un roi de Perse voyageait, il emportait avec lui, pour ne pas s'ennuyer,
une tablette et un couteau qui lui servait à la racler. Ce genre de travail
n'exerçait que les mains du roi. Ces princes n'avaient pas un seul livre, et ne
prenaient pas la peine de penser, de sorte qu'ils n'occupaient jamais leur
esprit ni de lectures graves et sérieuses, ni d'idées nobles et importantes.
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