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[14,7] Λακεδαιμόνιος οὗτος ὁ νόμος· ὁ δὲ νόμος ἐκεῖνα λέγει. μηδένα
Λακεδαιμονίων ἀνανδρότερον ὁρᾶσθαι τὴν χρόαν ἢ τὸν ὄγκον τοῦ σώματος
ἔχειν ὑπὲρ τὰ γυμνάσια· ἐδόκει γὰρ τὸ μὲν ἀργίαν ὁμολογεῖν, τὸ δὲ οὐχ
ὁμολογεῖν ἄνδρα. προσεγέγραπτο δὲ τῷ νόμῳ διὰ δέκα ἡμερῶν πάντως τοῖς
ἐφόροις τοὺς ἐφήβους παρίστασθαι γυμνοὺς δημοσίᾳ. καὶ εἰ μὲν ἦσαν εὐπαγεῖς
καὶ ἐρρωμένοι καὶ ἐκ τῶν γυμνασίων οἱονεὶ διαγλυφέντες καὶ διατορευθέντες,
ἐπῃνοῦντο· εἰ δέ τι χαῦνον ἦν αὐτοῖς τῶν μελῶν ἢ ὑγρότερον, ὑποιδούσης καὶ
ὑπαναφυομένης διὰ τὴν ῥᾳθυμίαν πιμελῆς, ἀλλ´ ἐνταῦθα μὲν ἐπαίοντο καὶ
ἐδικαιοῦντο. ἐτίθεντο δὲ καὶ φροντίδα οἱ ἔφοροι καθ´ ἑκάστην πολυπραγμονεῖν
τὰ περὶ τὴν στολήν, εἰ ἕκαστα αὐτῆς μὴ ἀπολείπεται τοῦ κόσμου τοῦ δέοντος.
ἔδει δὲ ὀψοποιοὺς ἐν Λακεδαίμονι εἶναι κρέως μόνου· ὁ δὲ παρὰ τοῦτο
ἐπιστάμενος ἐξηλαύνετο τῆς Σπάρτης, ὡς τὰ τῶν νοσούντων καθάρσια. Οἱ αὐτοὶ
Ναυκλείδην τὸν Πολυβιάδου ὑπερσαρκοῦντα τῷ σώματι καὶ ὑπέρπαχυν διὰ
τρυφὴν γενόμενον ἐς τὴν ἐκκλησίαν τῶν θεωμένων κατήγαγον, καὶ ἠπείλησαν
αὐτῷ φυγῆς προστίμησιν, ἐὰν μὴ τὸν βίον ὃν ἐβίου τότε ὑπαίτιον ὄντα καὶ
Ἰωνικὸν μᾶλλον ἢ Λακωνικὸν τοῦ λοιποῦ μεθαρμόσηται· φέρειν γὰρ αὐτοῦ τὸ
εἶδος καὶ τὴν τοῦ σώματος διάθεσιν αἰσχύνην καὶ τῇ Λακεδαίμονι καὶ τοῖς
νόμοις.
| [14,7] Lois et usages des Lacédémoniens.
IL y avait à Sparte une loi qui portait qu'aucun Spartiate ne devait avoir ni la
fraîcheur du teint d'une femme, ni plus d'embonpoint que n'en laissent les
exercices habituels du gymnase. En effet, l'un est incompatible avec l’air mâle;
l'autre annonce une vie molle et paresseuse. Par la même loi il était ordonné
aux jeunes gens de se présenter nus, en public, devant les Euphores, tous les dix
jours. On comblait d'éloges ceux qui paraissaient bien conformés, robustes, et
façonnés par les exercices, comme le sont des ouvrages faits au tour ou au
ciseau. Ceux au contraire qui se trouvaient avoir quelqu'un de leurs membres
flasque et mou, par une surabondance de graisse que l'exercice aurait prévenue,
étaient punis et battus. Les Euphores apportaient aussi le plus grand soin à
l'examen des vêtements; ils en faisaient chaque jour la visite, pour voir si
tout était tenu dans l'ordre convenable.
Les cuisiniers de Sparte devaient borner leur talent à savoir faire cuire les
viandes : s'il s'étendait plus loin, on les bannissait de la ville, comme
en expiation du tort qu'ils avaient fait à la santé des citoyens.
Les mêmes Lacédémoniens, non contents d’avoir chassé de l'assemblée publique
Nauclide, fils de Polybiade, à cause de son énorme grosseur et de
l'embonpoint excessif où l'avait conduit sa mollesse, le menacèrent de l'exil
s'il continuait à mener le genre de vie honteux auquel il s'était livré
jusqu'alors, et qui convenait mieux à un Ionien qu'à un Lacédémonien; ajoutant
que la forme et toute l'habitude de son corps déshonoraient Sparte et ses lois.
| [14,8] Δύο εἰκόνας εἰργάσατο Πολύκλειτος κατὰ τὸ αὐτό, τὴν μὲν τοῖς ὄχλοις
χαριζόμενος, τὴν δὲ κατὰ τὸν νόμον τῆς τέχνης. ἐχαρίζετο δὲ τοῖς πολλοῖς τὸν
τρόπον τοῦτον. καθ´ ἕκαστον τῶν ἐσιόντων μετετίθει τι καὶ μετεμόρφου,
πειθόμενος τῇ ἑκάστου ὑφηγήσει. προύθηκεν οὖν ἀμφοτέρας· καὶ ἣ μὲν ὑπὸ
πάντων ἐπῃνεῖτο, ἡ δὲ ἑτέρα ἐγελᾶτο. ὑπολαβὼν οὖν ἔφη ὁ Πολύκλειτος ’ἀλλὰ
ταύτην μὲν ἣν ψέγετε ὑμεῖς ἐποιήσατε, ταύτην δὲ ἣν θαυμάζετε ἐγώ.‘
Ἱππόμαχος ὁ αὐλητὴς ἐπεὶ αὐτῷ μαθητὴς αὐλῶν ἥμαρτε μὲν κατὰ τὸ αὔλημα,
ἐπῃνέθη δὲ ὑπὸ τῶν παρόντων, καθίκετο αὐτοῦ τῇ ῥάβδῳ καὶ ἔφη ’κακῶς
ηὔλησας· οὐ γὰρ ἂν οὗτοί σε ἐπῄνουν.‘
| [14,8] Comment Polyclète et Hippomaque firent sentir au peuple son ignorance.
POLYCLÈTE fit en même temps deux statues; l'une, d'après les avis de la
multitude, l'autre, selon les règles de l’art. Il eut, pour le public, la
complaisance de recevoir les conseils que lui donnait chacun de ceux qui
entraient chez lui, changeant et réformant suivant leur goût. Enfin, il exposa
ses deux statues. L'une excita l'admiration de tout le monde; l'autre fut un
sujet de risée. Alors Polyclète prenant la parole : "La statue que vous
critiquez, dit-il, est votre ouvrage, celle que vous admirez est le mien."
Un jour, le joueur de flûte Hipponiaque voyant qu'un de ses disciples, qui
jouait de cet instrument suivant toutes les règles de l’art, était applaudi
de l’assemblée, le frappa de sa baguette, et lui dit, "Vous avez mal joué;
autrement de tels auditeurs ne vous applaudiraient pas."
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