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[14,5] Οὐ μόνοις τοῖς ἀστοῖς ἐχρῶντο Ἀθηναῖοι τοῖς πρὸς τὰς ἀρχὰς καὶ τὰς
στρατηγίας ἐπιτηδείοις, ἀλλὰ γὰρ καὶ ξένους προῃροῦντο καὶ τὰ κοινὰ αὐτοῖς
ἐνεχείριζον, εἴπερ οὖν αὐτοὺς ἀγαθοὺς ὄντας κατέγνωσαν καὶ ἐπιτηδείους ἐς τὰ
τοιαῦτα. Ἀπολλόδωρον τὸν Κυζικηνὸν πολλάκις στρατηγὸν εἵλοντο ξένον ὄντα,
καὶ Ἡρακλείδην τὸν Κλαζομένιον· ἐνδειξάμενοι γὰρ ὅτι ἄξιοι λόγου εἰσίν, εἶτα
οὐκ ἔδοξαν ἀνάξιοι τοῦ Ἀθηναίων ἄρχειν εἶναι. καὶ ὑπὲρ μὲν τούτων ἐπαινεῖν
χρὴ τὴν πόλιν μὴ καταχαριζομένην τἀληθὲς τοῖς πολίταις, ἀλλὰ νέμουσαν καὶ
τοῖς γένει μὲν μὴ προσήκουσι, δι´ ἀρετὴν δὲ ἀξίοις τιμᾶσθαι.
| [14,5] Du gouvernement d'Athènes.
LES Athéniens ne prenaient pas toujours entre les citoyens de leur ville leurs
magistrats et les commandants de leurs armées; ils confiaient souvent
l'administration de la république à des étrangers dont la probité et les talents
étaient reconnus. C'est ainsi, qu'ils choisirent plusieurs fois pour général de
leurs troupes Apollodore de Cynique, quoique étranger, et de même Héraclide de
Clazomène. Ils pensaient que des hommes qui avaient mérité l'estime
publique, n’étaient pas indignes de les commander. On ne peut que louer la
conduite des Athéniens, qui, sans partialité pour leurs concitoyens savaient
honorer et récompenser la vertu dans ceux que la diversité d'origine devait leur
rendre indifférents.
| [14,6] Πάνυ σφόδρα ἐρρωμένως ἐῴκει λέγειν ὁ Ἀρίστιππος, παρεγγυῶν τοῖς
ἀνθρώποις μήτε τοῖς παρελθοῦσιν ἐπικάμνειν μήτε τῶν ἐπιόντων προκάμνειν·
εὐθυμίας γὰρ δεῖγμα τὸ τοιοῦτο καὶ ἵλεω διανοίας ἀπόδειξις. προσέταττε δὲ ἐφ´
ἡμέρᾳ τὴν γνώμην ἔχειν καὶ αὖ πάλιν τῆς ἡμέρας ἐπ´ ἐκείνῳ τῷ μέρει, καθ´ ὃ
ἕκαστος ἢ πράττει τι ἢ ἐννοεῖ. μόνον γὰρ ἔφασκεν ἡμέτερον εἶναι τὸ παρόν, μήτε
δὲ τὸ φθάνον μήτε τὸ προσδοκώμενον· τὸ μὲν γὰρ ἀπολωλέναι, τὸ δὲ ἄδηλον
εἶναι εἴπερ ἔσται.
| [14,5] Conseil d'Aristippe pour conserver l'égalité d'âme.
IL y a, ce me semble, un grand sens dans le conseil que donnait Aristippe,
de ne se tourmenter ni après coup pour le passé, ni par avance pour l'avenir.
"C'est, disait-il, le caractère d'une âme tranquille et naturellement disposée à
la gaieté. Il voulait donc qu'on ne s'occupât que du jour présent, et dans ce
jour, du seul instant où l'on a, soit quelque chose à exécuter, soit quelque
résolution à prendre. "Le présent seul, disait-il, est à nous; le passé et
l'avenir ne nous appartiennent point : l’un n'existe déjà plus; il est incertain
si l'autre existera."
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