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[14,39] Ὁ Περσῶν βασιλεὺς (βούλομαι γάρ τι ὑμῖν καὶ φαιδρὸν εἰπεῖν) στέφανον
ἐς μύρον βάψας (διεπέπλεκτο δὲ ῥόδων ὁ στέφανος) ἔπεμψεν Ἀνταλκίδᾳ
πρεσβεύοντι ὑπὲρ εἰρήνης πρὸς αὐτόν. ὃ δὲ ’δέχομαι μὲν‘ ἔφη ’τὸ δῶρον καὶ
ἐπαινῶ τὴν φιλοφροσύνην, ἀπώλεσας δὲ τὴν ὀσμὴν τῶν ῥόδων καὶ τὴν τῆς
φύσεως εὐωδίαν διὰ τὴν ἐκ τῆς τέχνης κιβδηλίαν.
| [14,39] D'Antalcidas.
CE que je vais vous dire est d'un genre moins sérieux. Le roi de Perse
ayant envoyé à Antalcidas, qui était près de lui pour traiter de la paix,
une couronne de roses bien parfumée; "Je reçois le présent, répondit Antalcidas;
et je suis touché de cette marque de la bienveillance du roi : mais vous avez
anéanti l'odeur des roses; le parfum artificiel a détruit celui que la nature leur a donné."
| [14,40] Ἀλέξανδρος ὁ Φεραίων τύραννος ἐν τοῖς μάλιστα ἔδοξεν ὠμότατος εἶναι.
Θεοδώρου δὲ τοῦ τῆς τραγῳδίας ποιητοῦ ὑποκρινομένου τὴν Μερόπην σφόδρα
ἐμπαθῶς, ὃ δὲ ἐς δάκρυα ἐξέπεσεν εἶτα ἐξανέστη τοῦ θεάτρου. ἀπολογούμενος
δὲ ἔλεγε τῷ Θεοδώρῳ ὡς οὐ καταφρονήσας οὐδὲ ἀτιμάσας αὐτὸν ᾤχετο, ἀλλ´
αἰδούμενος εἰ τὰ μὲν τῶν ὑποκριτῶν πάθη οἷός τε ἦν ἐλεεῖν, τὰ δὲ τῶν ἑαυτοῦ
πολιτῶν οὐχί.
| [14,40] D'Alexandre, tyran de Phères.
ALEXANDRE, tyran de Phères, a été renommé pour sa cruauté. Un jour que le
poète tragique Théodore, jouait, de la maniére la plus touchante, le rôle
d'Érope, Alexandre ne pouvant retenir ses larmes, se leva précipitamment et
sortit du théâtre. Pour consoler le poète, il lui dit que ce n’était ni par
mépris pour son art, ni dans le dessein de lui faire injure, qu'il s'était
retiré; mais par la honte de montrer de la pitié pour les malheurs feints d'un
acteur, tandis qu'il n'était point touché des maux réels de ses concitoyens.
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