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[14,33] Διελέγετο ὑπέρ τινων ὁ Πλάτων, παρὼν δ´ ὁ Διογένης ὀλίγον αὐτῷ
προσεῖχεν. ἠγανάκτησεν οὖν ἐπὶ τούτοις ὁ Ἀρίστωνος καὶ ἔφη ’ἐπάκουσον τῶν
λόγων, κύον.‘ καὶ ὃς οὐδὲν διαταραχθεὶς ’ἀλλ´ ἐγὼ‘ εἶπεν ’οὐκ ἐπανῆλθον ἐκεῖσε
ὅθεν ἐπράθην, ὥσπερ οἱ κύνες,‘ αἰνιττόμενος αὐτοῦ τὴν ἐς Σικελίαν ὁδόν. εἰώθει
δέ φασιν ὁ Πλάτων περὶ Διογένους λέγειν, ὅτι μαινόμενος οὗτος Σωκράτης ἐστίν.
| [14,33] Réponse de Diogène à Platon.
DIOGÈNE assistait un jour à un discours de Platon, et ne l'écoutait point.
"Écoute donc, chien", lui dit Platon. "Mais, repartit Diogène sans se troubler, on
ne m'a jamais vu retourner, comme font les chiens, au lieu où j'ai été vendu."
Diogène reprochait ainsi à Platon, son second voyage en Sicile. Platon
disait ordinairement de Diogène, que c'était Socrate en délire.
| [14,34] Αἰγύπτιοί φασι παρ´ Ἑρμοῦ τὰ νόμιμα ἐκμουσωθῆναι· οὕτω δὲ καὶ
ἕκαστοι τὰ παρ´ ἑαυτοῖς σεμνύνειν προῄρηνται. δικασταὶ δὲ τὸ ἀρχαῖον παρ´
Αἰγυπτίοις οἱ ἱερεῖς ἦσαν. ἦν δὲ τούτων ἄρχων ὁ πρεσβύτατος, καὶ ἐδίκαζεν
ἅπαντας. ἔδει δὲ αὐτὸν εἶναι δικαιότατον ἀνθρώπων καὶ ἀφειδέστατον. εἶχε δὲ
καὶ ἄγαλμα περὶ τὸν αὐχένα ἐκ σαπφείρου λίθου, καὶ ἐκαλεῖτο τὸ ἄγαλμα
Ἀλήθεια. ἐγὼ δὲ ἠξίουν μὴ λίθου πεποιημένην καὶ εἰκασμένην τὴν Ἀλήθειαν
περιφέρειν τὸν δικαστήν, ἀλλ´ ἐν αὐτῇ τῇ ψυχῇ ἔχειν αὐτήν.
| [14,34] De l'origine des ibis chez les Égyptiens.
LES Egyptiens prétendent que Mercure a été l'auteur de leurs lois. C'est la
manie de tous les peuples de rendre ainsi plus auguste l'origine de leurs
coutumes. Dans les premiers temps, chez les Égyptiens, les prêtres étaient
les juges : le plus vieux en était le chef, et tous étaient soumis à son
autorité; ce devait être le plus juste et le plus intègre de tous les hommes. Il
portait au cou, un saphir, sur lequel était gravée une figure qu'on nommait la
Vérité. Pour moi, j'aimerais mieux qu'un juge eût la vérité dans le cœur,
que d'en porter l'image représentée sur une pierre.
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