HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ÉLIEN, Histoires diverses, livre XIV

Chapitres 21-22

  Chapitres 21-22

[14,21] Ὅτι Οἴαγρός τις ἐγένετο ποιητὴς μετ´ Ὀρφέα καὶ Μουσαῖον, ὃς λέγεται τὸν Τρωϊκὸν πόλεμον πρῶτος ᾆσαι, μεγίστης οὗτος ὑποθέσεως λαβόμενος καὶ ἐπιτολμήσας ταύτῃ. [14,21] Du poète Syagrus. APRES Orphée et Musée, on vit paraître Syagrus, le premier poète, dit-on qui ait chanté la guerre de Troie. Frappé de la grandeur du sujet, il osa entreprendre de le traiter.
[14,22] Ὅτι Τρύζος τις τύραννος βουλόμενος ἐξελεῖν τὰς συνωμοσίας καὶ τὰς κατ´ αὐτοῦ ἐπιβουλὰς ἔταξε τοῖς ἐπιχωρίοις μηδένα μηδενὶ διαλέγεσθαι μήτε κοινῇ μήτε ἰδίᾳ. καὶ ἦν τὸ πρᾶγμα ἀμήχανον καὶ χαλεπόν. ἐσοφίσαντο οὖν τὸ τοῦ τυράννου πρόσταγμα, καὶ ἀλλήλοις ἔνευον καὶ ἐχειρονόμουν πρὸς ἀλλήλους, καὶ ἐνεώρων δριμὺ καὶ αὖ πάλιν γαληναῖον καὶ φαιδρόν· καὶ ἐπὶ τοῖς σκυθρωποῖς καὶ ἀνηκέστοις ἕκαστος αὐτῶν συνωφρυωμένος ἦν δῆλος, τὸ τῆς ψυχῆς πάθος ἐκ τοῦ προσώπου τῷ πλησίον διαδεικνύς. ἐλύπει τὸν τύραννον καὶ ταῦτα, καὶ ἐπίστευε τέξεσθαί τι αὐτῷ πάντως κακὸν καὶ τὴν σιωπὴν διὰ τὸ τῶν σχημάτων ποικίλον. ἀλλ´ οὖν ἐκεῖνος καὶ τοῦτο κατέπαυσε. τῶν τις οὖν ἀχθομένων τῇ ἀμηχανίᾳ καὶ δυσφορούντων καὶ τὴν μοναρχίαν καταλῦσαι διψώντων ἀφίκετο ἐς τὴν ἀγοράν, εἶτα ἔκλαε στὰς πολλοῖς ἅμα καὶ θαλεροῖς τοῖς δακρύοις. περιέστησαν οὖν αὐτὸν καὶ περιῆλθον τὸ πλῆθος, καὶ ὀδυρμῷ κἀκεῖνοι συνείχοντο. ἧκεν ἀγγελία παρὰ τὸν τύραννον ὡς οὐδεὶς αὐτῶν χρῆται νεύματι οὐκέτι, δάκρυα δὲ αὐτοῖς ἐπιχωριάζει. δὲ ἐπειγόμενος καὶ τοῦτο παῦσαι, μὴ μόνον τῆς γλώττης καταγινώσκων δουλείαν μηδὲ μόνον τῶν νευμάτων ἀλλ´ ἤδη καὶ τοῖς ὀφθαλμοῖς τὴν ἐκ φύσεως ἀποκλείων ἐλευθερίαν, ποδῶν εἶχεν ἀφίκετο σὺν τοῖς δορυφόροις, ἵνα ἀναστείλῃ τὰ δάκρυα. οἳ δὲ οὐκ ἔφθασαν ἰδόντες αὐτὸν καὶ τὰ ὅπλα τῶν δορυφόρων ἁρπάσαντες τὸν τύραννον ἀπέκτειναν. [14,22]Trait singulier de tyrannie. UN tyran de Trézène, voulant prévenir les conspirations et les complots qu'on pourrait former contre lui, défendit à ses sujets de converser ensemble, soit en public, soit en particulier. Cette défense leur parut d'une dureté insoutenable : ils l'éludèrent, en convenant entre eux de certains signes des yeux et des mains : ils se jetaient réciproquement des regards tantôt vifs et animés, tantôt tranquilles; et quand leurs maux étaient au comble, chacun d'eux, par le froncement de ses sourcils, annonçait l'état de son âme, déjà peint sur son visage. Tout cela déplut au tyran : sur ces divers changements de visage, il jugea qu'il se tramait quelque chose contre lui dans le silence. Il défendit les signes à ses sujets. Un d'eux, indigné de cette horrible contrainte, et ne pouvant la supporter, enflammé d'ailleurs du désir de détruire la tyrannie, se rendit à la place publique. Là, se tenant debout, il répandit un torrent de larmes. Le peuple, qui s'attroupa autour de lui, en fit autant. Bientôt le tyran fut instruit que personne n'employait plus les signes du visage, mais qu’ils étaient remplacés par les pleurs. Alors, non content d'avoir asservi la langue et les gestes, et voulant encore ôter aux yeux la liberté qu'ils ont reçue de la nature, il accourut en diligence, escorté de ses gardes, pour faire cesser les larmes. Mais le peuple l'eut à peine aperçu, qu'il se saisit des armes que portaient les gardes, et massacra le tyran.


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Dernière mise à jour : 14/02/2008