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[12,53] Ἐμὲ δὲ οὐ λέληθεν ὅτι τῶν μεγίστων πολέμων
αἱ ἀρχαὶ δοκοῦσί πως εὐκαταφρόνητοι γεγονέναι. τὸν
μὲν γὰρ Περσικὸν ἐκ τῆς Μαιανδρίου τοῦ Σαμίου
πρὸς Ἀθηναίους διαφορᾶς τὴν ἀρχὴν λαβεῖν φασι,
τόν γε μὴν Πελοποννήσιον διὰ τὸ κατὰ Μεγαρέων
πινάκιον, τὸν δὲ ἱερὸν καλούμενον ἐκ τῆς ἐσπράξεως
τῶν δικῶν τῶν Ἀμφικτυόνων, τὸν δὲ κατὰ Χαιρώνειαν,
φιλονεικησάντων Ἀθηναίων πρὸς Φίλιππον
καὶ λαβεῖν οὐ θελησάντων.
| [12,53] Des causes des plus grandes guerres.
JE n'ignore pas que les guerres les plus sanglantes ont eu souvent des causes
très légères. On attribue la guerre de Perse aux différends de Méandrius de
Samos avec les Athéniens la guerre du Péloponnèse, au décret porté contre
les Mégariens ; celle qu'on nomma la Guerre Sacrée à l'exaction des amendes
imposées par les Amphictyons. Les démêlés de Philippe et des Athéniens,
qui voulaient recevoir de ce prince l’île d'Halonèse non comme un don,
mais comme une restitution, aboutirent à la bataille de Chéronée
| [12,54] Ἀλέξανδρον Ἀριστοτέλης ὀργιζόμενον πραῧναι
βουλόμενος καὶ παῦσαι χαλεπαίνοντα πολλοῖς, ταυτὶ
πρὸς αὐτὸν γέγραφεν ’ὁ θυμὸς καὶ ἡ ὀργὴ οὐ πρὸς
ἥττους, ἀλλὰ πρὸς τοὺς κρείττονας γίνεται· σοὶ δὲ
οὐδεὶς ἴσος.‘
Ἀριστοτέλης τὰ δέοντα συμβουλεύων Ἀλεξάνδρῳ
πολλοῖς ὠφέλημα γέγονεν, ἐξ ὧν καὶ τὴν πατρίδα
κατῴκισε κατεσκαμμένην ὑπὸ τοῦ Φιλίππου.
| [12,54] Lettre d'Aristote à Alexandre.
ARISTOTE, voulant corriger le penchant qu'Alexandre avait à la colère, et calmer
la violence de son humeur, lui écrivit en ces termes : "La colère et
l'emportement peuvent avoir lieu contre un supérieur, jamais contre un inférieur ;
et vous n'avez point d'égal."
Aristote a servi utilement un grand nombre de gens par les sages conseils qu'il
donnait à Alexandre. Ce fut lui, par exemple, qui engagea ce prince à rétablir
Stagire, lieu de la naissance du philosophe, que Philippe avait détruite.
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