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[12,39] Περδίκκας ὁ Μακεδὼν ὁ συστρατευσάμενος Ἀλεξάνδρῳ
οὕτως ἄρα ἦν εὔτολμος, ὥς ποτε ἐς σπήλαιον
παρελθεῖν ἔνθα εἶχεν εὐνὴν λέαινα μόνος· καὶ τὴν
μὲν λέαιναν οὐ κατέλαβε, τούς γε μὴν σκύμνους αὐτῆς
κομίζων προῆλθε, καὶ ἔδοξεν ἐπὶ τούτῳ θαυμάζεσθαι
ὁ Περδίκκας. πεπίστευται δὲ οὐ μόνον παρὰ
τοῖς Ἕλλησιν ἀλκιμώτατόν τε καὶ δυσμαχώτατον εἶναι
θηρίον ἡ λέαινα, ἀλλὰ καὶ παρὰ τοῖς βαρβάροις. φασὶ
γοῦν καὶ Σεμίραμιν τὴν Ἀσσυρίαν οὐκ, εἴ ποτε εἷλε
λέοντα ἢ πάρδαλιν κατέκτανεν ἢ ἄλλο τι τῶν τοιούτων,
ἀλλ´ εἰ λεαίνης ἐγκρατὴς ἐγένετο, μέγα ἐφρόνει.
| [12,39] Audace de Perdiccas.
LE Macédonien Perdiccas, qui suivit Alexandre dans ses expéditions, était si
intrépide, qu'il entra seul un jour dans une caverne qui servait de retraite à
une lionne, A la vérité, il ne l'y trouva pas; mais il tira les lionceaux de la
caverne, et les emporta. Cette action dut faire d'autant plus d'honneur à
Perdiccas, que les Grecs, et même les barbares, ont toujours regardé la lionne
comme l’animal le plus fort, et qui se défend avec le plus de courage. Aussi
dit-on que Sémiramis, reine d'Assyrie, applaudissait bien autrement d'avoir
terrassé une lionne que d'avoir tué un lion, un léopard, ou quelque autre animal
semblable.
| [12,40] Τά τε ἄλλα ἐφόδια εἵπετο τῷ Ξέρξῃ πολυτελείας
καὶ ἀλαζονείας πεπληρωμένα, καὶ οὖν καὶ ὕδωρ ἠκολούθει
τὸ ἐκ τοῦ Χοάσπου. ἐπεὶ δ´ ἔν τινι ἐρήμῳ
τόπῳ ἐδίψησεν, οὐδέπω τῆς θεραπείας ἡκούσης, ἐκηρύχθη
τῷ στρατοπέδῳ, εἴ τις ἔχει ὕδωρ ἐκ τοῦ Χοάσπου,
ἵνα δῷ βασιλεῖ πιεῖν. καὶ εὑρέθη τις βραχὺ
καὶ σεσηπὸς ἔχων. ἔπιεν οὖν τοῦτο ὁ Ξέρξης, καὶ
εὐεργέτην τὸν δόντα ἐνόμισεν, ὅτι ἂν ἀπώλετο τῇ
δίψῃ, εἰ μὴ ἐκεῖνος εὑρέθη.
| [12,40] Du luxe de Xerxès.
ENTRE les provisions qui suivaient Xerxès dans ses marches, et dont la plupart
ne servaient guère qu'à faire voir sa magnificence et son luxe, il y avait de
l'eau du fleuve Choaspe. Ce prince se trouvant un jour tourmenté de la soif dans
un lieu désert, où ses bagages n'avaient encore pu le joindre, on publia dans le
camp que si quelqu'un avait de l'eau du Choaspe, il eût à l'apporter pour donner
à boire au roi. Il se trouva un homme qui en avait une petite quantité;
encore était-elle gâtée : Xerxès la but, et regarda comme son bienfaiteur
celui qui la lui avait donnée, parce que sans cette eau il serait mort de soif.
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