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[9,10] Ὁ Πλάτων, νοσεροῦ χωρίου λεγομένου εἶναι τῆς
Ἀκαδημείας, καὶ συμβουλευόντων αὐτῷ τῶν ἰατρῶν
ἐς τὸ Λύκειον μετοικῆσαι, οὐκ ἠξίωσεν εἰπὼν ’ἀλλ´
ἔγωγε οὐκ ἂν οὐδὲ ἐς τὰ τοῦ Ἄθω μετῴκησα ἂν ὑπὲρ
τοῦ μακροβιώτερος γενέσθαι.
| [9,10] Du mépris de Platon pour la vie.
COMME l'Académie passait pour un lieu malsain, les médecins conseillèrent à
Platon d'aller s'établir au Lycée : "Je n'en ferai rien, leur répondit le
philosophe; je n'irais pas même habiter le sommet du mont Athos, quand je serais
certain de prolonger ma vie au-delà du plus long terme que les hommes aient
jamais pu atteindre".
| [9,11] Παρράσιος ὁ ζωγράφος ὅτι μὲν πορφυρίδα ἐφόρει
καὶ χρυσοῦν στέφανον περιέκειτο μαρτυροῦσι καὶ
ἄλλοι καὶ τὰ ἐπιγράμματα δὲ ἐπὶ πολλῶν εἰκόνων αὐτοῦ·
ἠγωνίσατο δέ ποτε ἐν Σάμῳ, συνέτυχε δὲ ἀντιπάλῳ οὐ κατὰ
πολὺ ἐνδεεστέρῳ αὐτοῦ εἶτα ἡττήθη.
τὸ δὲ ἐπίγραμμα ἦν αὐτῷ ὁ Αἴας ὑπὲρ τῶν ὅπλων
τῶν Ἀχιλλέως ἀγωνισάμενος πρὸς τὸν Ὀδυσσέα. ἡττηθεὶς δὲ
εὖ μάλα ἀστείως ἀπεκρίνατο πρὸς τὸν συναχθόμενον αὐτῷ
τῶν ἑταίρων ὁ Παρράσιος· ἔφη γὰρ
αὐτὸς μὲν ὑπὲρ τῆς ἥττης ὀλίγον φροντίζειν, συνάχθεσθαι
δὲ τῷ παιδὶ τοῦ Τελαμῶνος δεύτερον τοῦτο ὑπὲρ
τῶν αὐτῶν ἡττηθέντι. κατεῖχε δὲ καὶ σκίπωνα χρυσᾶς ἕλικας
ἔχοντα περιερπούσας, χρυσοῖς τε ἀνασπάστοις ἐπέσφιγγε
τοὺς ἀναγωγέας τῶν βλαυτῶν. φασὶ
δὲ αὐτὸν μήτε ἄκοντα μήτε ἐπιπόνως τὰ ἐν τῇ τέχνῃ
χειρουργεῖν, πάνυ δὲ εὐθύμως καὶ ῥᾳδίως· καὶ γὰρ
καὶ ᾖδε καὶ ὑποκινυρόμενος τὸν κάματον τὸν ἐκ τῆς
ἐπιστήμης ἐπειρᾶτο ἐπελαφρύνειν. λέγει δὲ ταῦτα
Θεόφραστος.
| [9,11] Du peintre Parrhasius.
LE peintre Parrhasius portait des habits de pourpre et une couronne d'or.
C'est un fait attesté par différents écrivains, et par les inscriptions mêmes de
ses tableaux. S'étant un jour présenté pour disputer le prix, dans l'île de
Samos, il rencontra un concurrent qui ne lui était pas inférieur, et qui
l'emporta sur lui. Le tableau de Parrhasius représentait le combat d'Ajax
et d'Ulysse, se disputant les armes d'Achille. Comme un de ses amis lui
témoignait la part qu'il prenait à son malheur: "Je suis, répondit Parrhasius,
peu touché de ma défaite; mais je plains le sort du fils de Télamon, qui se
trouve vaincu pour la seconde fois en combattant pour les mêmes armes. "
Parrhasius portait un bâton orné de filets d'or, qui l'entouraient en serpentant :
des cordons du même métal serraient les oreilles de sa chaussure autour de ses
pieds. Au reste, l'exercice de son art n'avait rien de triste ni de fatigant
pour lui : comme il le cultivait par goût, il s'y livrait avec plaisir. Souvent
même il égayait son travail, en chantant ou en répétant quelque air à demi-voix.
C'est de Théophraste que nous tenons ces détails.
| [9,12] Ὅτι Ῥωμαῖοι Ἀλκαῖον καὶ Φιλίσκον τοὺς Ἐπικουρείους
ἐξέβαλον τῆς πόλεως, ὅτι πολλῶν καὶ ἀτόπων ἡδονῶν
ἐσηγηταὶ τοῖς νέοις ἐγένοντο. καὶ Μεσσήνιοι δὲ ἐξέωσαν τοὺς
Ἐπικουρείους.
| [9,12] Conduite des Romains et des Messéniens à l'égard des Épicuriens.
LES Romains bannirent de leur ville Alcée et Philisque, sectateurs d'Épicure,
parce qu'ils avaient inspiré à la jeunesse le goût des voluptés criminelles. Les
Messéniens traitèrent de même tous les Épicuriens.
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