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[9,7] Ἡ Ξανθίππη ἔφη μυρίων μεταβολῶν τὴν πόλιν
καὶ αὐτοὺς κατασχουσῶν ἐν πάσαις ὅμοιον τὸ Σωκράτους
πρόσωπον καὶ προϊόντος ἐκ τῆς οἰκίας καὶ
ἐπανιόντος θεάσασθαι· ἥρμοστο γὰρ πρὸς πάντα ἐπιεικῶς,
καὶ ἦν ἵλεως ἀεὶ τὴν διάνοιαν καὶ λύπης ὑπεράνω πάσης καὶ
φόβου κρείττων παντός.
| [9,7] Égalité d'âme de Socrate.
XANTHIPPE avait coutume de dire, qu'au milieu des troubles qui agitaient sans
cesse la république, elle n’avait jamais remarqué aucun changement sur le visage
de Socrate, soit lorsqu'il sortait de chez lui, soit quand il y rentrait. C'est
que Socrate était préparé à tous les événements : un fond de gaieté naturelle le
défendait des atteintes de la tristesse, et l'élévation de son âme le mettait
au-dessus de la crainte.
| [9,8] Ὁ νέος Διονύσιος ἐς τὴν τῶν Λοκρῶν πόλιν παριὼν
(εἴ γε Δωρὶς ἡ μήτηρ αὐτοῦ Λοκρὶς ἦν) οἶκον
τῶν ἐν τῇ πόλει τὸν μέγιστον καταλαμβάνων, ῥόδοις
καὶ ἑρπύλλοις καὶ ἄλλοις ἄνθεσι καταστρωννὺς τὰς
τῶν Λοκρῶν θυγατέρας μετεπέμπετο, καὶ συνῆν αὐταῖς
ἀκολαστότατα. ὑπὲρ δὴ τούτου ἔτισε δίκην·
ἐπειδὴ γὰρ αὐτοῦ ἡ τυραννὶς κατελύθη ὑπὸ Δίωνος,
ἐνταῦθα οἱ Λοκροὶ τὴν γυναῖκα τοῦ Διονυσίου καὶ
τὰς θυγατέρας κατεπόρνευσαν, καὶ ἀνέδην αὐταῖς
ἐνύβριζον πάντες, μάλιστα οἱ προσήκοντες ταῖς παρθένοις
ταῖς ὑπὸ Διονυσίου διεφθαρμέναις. ἡνίκα δὲ
διακορεῖς ἐγένοντο ὑβρίζοντες, κεντοῦντες αὐτὰς ὑπὸ
τοῖς ὄνυξι τοῖς τῶν χειρῶν βελόναις ἀπέκτειναν. τὰ
δὲ ὀστᾶ κατέκοψαν ἐν ὅλμοις, καὶ τὰ κρέα τῶν ὀστῶν
ἀφελόντες ἐπηράσαντο τοῖς μὴ γευσαμένοις αὐτῶν·
εἰ δέ τι περιελείφθη ἐξ αὐτῶν, κατεπόντωσαν. ὃ δὲ
ἐν Κορίνθῳ πολλαῖς καὶ ποικίλαις χρησάμενος βίου
μεταβολαῖς διὰ τὴν ὑπερβάλλουσαν ἀπορίαν, τελευταῖον δὲ
μητραγυρτῶν καὶ κρούων τύμπανα καὶ καταυλούμενος τὸν
βίον κατέστρεψεν.
| [9,8] Juste punition des excès de Denys le jeune.
DENYS le jeune, en arrivant dans la ville des Locriens (c'était la patrie de
Doris sa mère), commença par s'emparer des maisons des citoyens les plus
puissants. Bientôt, par son ordre, ces maisons furent jonchées de roses, de
serpolets, et d'autres fleurs de différentes espèces, pour y recevoir les filles
des Locriens qu'il se faisait amener, comme des victimes destinées à satisfaire
son incontinence. Un tel excès ne demeura pas impuni. Lorsque Denys eut été
chassé du trône par Dion, les Locriens prostituèrent la femme et les filles
du tyran : ces malheureuses essuyèrent les traitements les plus honteux,
principalement de la part de ceux qui avaient des liaisons de parenté ou
d'alliance avec les filles que Denys avait déshonorées. Quand on fut las de les
outrager, on les fit mourir, après leur avoir enfoncé de longues aiguilles sous
les ongles des mains; leurs os furent broyée dans des mortiers : quiconque
refusait de manger des chairs qu'on en avait séparées, était dévoué aux Furies.
Enfin, ce qui resta de leurs corps fut jeté dans la mer. Pour Denys, il alla
chercher un asile à Corinthe : après avoir essayé de tous les genres de vie,
reduit à une extrême misère, il finit par se faire prêtre de Cybèle. Dans
ce nouvel état, il quêtait, au nom de la déesse, en jouant du tambour et dansant
au son de la flûte : c'est ainsi qu'il termina sa carrière.
| [9,9] Δημήτριος ὁ Πολιορκητὴς ᾕρει τὰς πόλεις, καὶ τῇ
ἑαυτοῦ τρυφῇ καταχρώμενος χίλια καὶ διακόσια τάλαντα
πρόσοδον ἑαυτῷ περιεποιήσατο καθ´ ἕκαστον
ἔτος, καὶ ἐκ τούτων ὀλίγα μὲν ἐς τὸ στρατόπεδον
ἐδαπάνα, τὰ δὲ λοιπὰ ἐς τὴν ἀκολασίαν τὴν ἑαυτοῦ.
μύροις τε ἐρραίνετο αὐτῷ τὸ δάπεδον καὶ καθ´ ἑκάστην
ἔτους ὥραν τὰ ἐνακμάζοντα τῶν ἀνθῶν ὑπεσπείρετο αὐτῷ,
ἵνα κατ´ αὐτῶν βαδίζῃ. ἦν δὲ καὶ πρὸς
γυναῖκας ἀκόλαστος, καὶ νεανικοῖς ἔρωσιν ἐπεχείρει.
ἔμελε δὲ αὐτῷ καὶ καλῷ εἶναι εὐθετίζοντι τὴν τρίχα
καὶ ξανθιζομένῳ καὶ ὑπαλειφομένῳ τὸ πρόσωπον
παιδέρωτι. καὶ τοῖς ἄλλοις δὲ ἐχρίετο ἀλείμμασι,
προσφιλοτιμούμενος τῇ ῥᾳθυμίᾳ.
| [9,9] Du luxe de Démétrius.
DÉMÉTRIUS Poliorcète se rendit maître d'un grand nombre de villes, et des
contributions exorbitantes qu'il eut la dureté d'en exiger, il se fit un revenu
annuel de douze cents talents. Une très petite partie de cette somme était
employée pour l'entretien de son armée; le reste servait à payer ses plaisirs.
Tout était parfumé chez lui, jusqu'au pavé de son appartement, qu'on avait soin,
d'ailleurs, de joncher des fleurs nouvelles que produit chaque saison de
l'année, afin qu'il ne marchât que sur des fleurs. Son penchant à l'amour était
extrême, et ne se bornait pas aux femmes. Le soin de sa figure était pour lui
une occupation sérieuse : ce n'était pas assez que ses cheveux fussent toujours
arrangés avec art; il avait le secret de les rendre blonds, comme il
savait, par le secours de l'acanthe, donner à ses joues une teinture rouge. Je
n'entrerai point dans le détail des drogues de toute espèce dont ce fastueux
efféminé faisait usage.
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