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[9,4] Πολυκράτης ὁ Σάμιος ἐν Μούσαις ἦν, καὶ Ἀνακρέοντα
ἐτίμα τὸν Τήιον καὶ διὰ σπουδῆς ἦγε, καὶ
ἔχαιρεν αὐτῷ καὶ τοῖς ἐκείνου μέλεσιν. οὐκ ἐπαινῶ
δὲ αὐτοῦ τὴν τρυφήν. Ἀνακρέων ἐπῄνεσε Σμερδίην
θερμότερον τὰ παιδικὰ Πολυκράτους, εἶτα ἥσθη τὸ
μειράκιον τῷ ἐπαίνῳ, καὶ τὸν Ἀνακρέοντα ἠσπάζετο
σεμνῶς εὖ μάλα, ἐρῶντα τῆς ψυχῆς, ἀλλ´ οὐ τοῦ σώματος.
μὴ γάρ τις ἡμῖν διαβαλλέτω πρὸς θεῶν τὸν
ποιητὴν τὸν Τήιον, μηδ´ ἀκόλαστον εἶναι λεγέτω.
ἐζηλοτύπησε δὲ Πολυκράτης ὅτι τὸν Σμερδίην ἐτίμησε,
καὶ ἑώρα τὸν ποιητὴν ὑπὸ τοῦ παιδὸς ἀντιφιλούμενον·
καὶ ἀπέκειρε τὸν παῖδα ὁ Πολυκράτης, ἐκεῖνον μὲν
αἰσχύνων, οἰόμενος δὲ λυπεῖν Ἀνακρέοντα. ὃ δὲ οὐ
προσεποιήσατο αἰτιᾶσθαι τὸν Πολυκράτη σωφρόνως
καὶ ἐγκρατῶς, μετήγαγε δὲ τὸ ἔγκλημα ἐπὶ τὸ μειράκιον ἐν
οἷς ἐπεκάλει τόλμαν αὐτῷ καὶ ἀμαθίαν
ὁπλισαμένῳ κατὰ τῶν ἑαυτοῦ τριχῶν. τὸ δὲ ᾆσμα
τὸ ἐπὶ τῷ πάθει τῆς κόμης Ἀνακρέων ᾀσάτω· ἐμοῦ
γὰρ αὐτὸς ἄμεινον ᾄσεται.
| [9,4] De Polycrate et d'Anacréon.
POLYCRATE, ami déclaré des Muses, faisait grand cas d'Anacréon : il aimait
également sa personne et ses vers. Mais je ne puis approuver, dans le tyran de
Samos, le trait de faiblesse que je vais rapporter. Anacréon ayant eu occasion
de parler de Smerdias, objet de la tendresse de Polycrate, l'avait loué avec la
plus grande chaleur. Le jeune homme, flatté des éloges du poète, s'attacha
fortement à lui. Qu'on ne s'avise pas d'en conclure rien d'odieux contre les
moeurs du poète de Téos : par les dieux ! il aimait en Smerdias les qualités de
son âme, et rien de plus. Cependant Polycrate, jaloux de l'honneur qu'Anacréon
avait fait à Smerdias, non moins jaloux de l'union qui s'était formée entre eux,
fit raser la tête du jeune homme, autant pour l'humilier que pour causer du
déplaisir au poète. Mais Anacréon fut assez maître de lui-même pour feindre
prudemment qu'il ne s'en prenait point à Polycrate : il mit cette action sur le
compte de Smerdias, et lui reprocha d'avoir fait une sottise, en osant s'armer
lui-même contre sa chevelure. Qu'Anacréon chante donc les vers qu'il a faits sur
la perte des cheveux de Smerdias; il les chantera mieux que moi.
| [9,5] Θεμιστοκλῆς Ἱέρωνα ἥκοντα ἐς Ὀλυμπίαν Ὀλυμπίων
ἀγομένων ἵππους ἄγοντα εἶρξε τῆς ἀγωνίας
εἰπὼν τὸν μὴ μεταλαβόντα τοῦ μεγίστου τῶν κινδύνων
τῶν πανηγύρεων μεταλαμβάνειν μὴ δεῖν· καὶ ἐπῃνέθη
Θεμιστοκλῆς.
| [9,5] D'Hiéron et de Thémistocle.
HIÉRON étant venu à Olympie, pendant la célébration des jeux, pour y disputer le
prix de la course des chevaux, Thémistocle empêcha qu'il n'entrât en lice : "Il
n'est pas juste, dit-il, que celui qui n'a point partagé les dangers de la Grèce
ait part à ses jeux." Et. Thémistocle fut approuvé.
| [9,6] Ὅτι Περικλῆς ἐν τῷ λοιμῷ τοὺς παῖδας ἀποβαλὼν
ἀνδρειότατα τὸν θάνατον αὐτῶν ἤνεγκε, καὶ πάντας
Ἀθηναίους εὐθυμότερον ἔπεισε τοὺς τῶν φιλτάτων θανάτους
φέρειν.
| [9,6] De Périclès.
ON a vu Périclès, lorsque la peste lui ravit ses enfants, supporter ce malheur
avec la plus grande fermeté : son exemple apprit aux Athéniens à souffrir
courageusement la perte de ce qu'ils avaient de plus cher.
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