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[9,31] Ἀθλητὴς Κροτωνιάτης Ὀλυμπιονίκης ἀπιὼν πρὸς
τοὺς Ἑλλανοδίκας, ἵνα λάβῃ τὸν στέφανον, ἐπίληπτος
γενόμενος ἀπέθανε κατενεχθεὶς μετὰ πτώματος.
| [9,31] Mort subite d'un athlète vainqueur.
UN athlète de Crotone venait de remporter la victoire aux jeux olympiques : déjà
il allait vers les hellanodices pour recevoir la couronne, lorsque, frappé
subitement d'épilepsie, il tomba mort.
| [9,32] Φρύνην τὴν ἑταίραν ἐν Δελφοῖς ἀνέστησαν οἱ
Ἕλληνες ἐπὶ κίονος εὖ μάλα ὑψηλοῦ. οὐκ ἐρῶ δὲ
ἁπλῶς τοὺς Ἕλληνας, ὡς ἂν μὴ δοκοίην δι´ αἰτίας
ἄγειν πάντας, οὓς φιλῶ πάντων μάλιστα, ἀλλὰ τοὺς
τῶν Ἑλλήνων ἀκρατεστέρους. τὸ δὲ ἄγαλμα χρυσοῦν
ἦν. καὶ αἱ Κίμωνος δὲ ἵπποι χαλκαῖ καὶ αὗται Ἀθήνησιν
εἰκασμέναι ὅτι μάλιστα ταῖς Κίμωνος ἵπποις εἱστήκεσαν.
| [9,32] De la statue de Phryné, et de celles des chevaux de Cimon.
LES Grecs érigèrent, dans le temple de Delphes, une statue d'or à la courtisane
Phryné sur une colonne fort élevée. Quand je dis les Grecs, je n'entends
pas toute la nation: je n'ai garde de vouloir inculper un peuple entier, pour
qui j'ai la plus grande estime; je parle de ceux d'entre les Grecs qui
respectaient peu les bienséances. On voyait aussi, dans Athènes, des cavales
d'airain qui représentaient au naturel les cavales de Cimon.
| [9,33] Μειράκιον Ἐρετρικὸν προσεφοίτησε Ζήνωνι πλείονος
χρόνου, ἔστ´ ἐς ἄνδρας ἀφίκετο. ὕστερον οὖν
ἐς τὴν Ἐρετρίαν ἐπανῆλθε, καὶ αὐτὸν ὁ πατὴρ ἤρετο
ὅ τι ἄρα μάθοι σοφὸν ἐν τῇ τοσαύτῃ διατριβῇ τοῦ
χρόνου. ὃ δὲ δείξειν ἔφη, καὶ οὐκ ἐς μακρὰν ἔδρασε
τοῦτο. χαλεπήναντος γὰρ αὐτῷ τοῦ πατρὸς καὶ τέλος
πληγὰς ἐντείναντος, ὃ δὲ τὴν ἡσυχίαν ἀγαγὼν
καὶ ἐγκαρτερήσας τοῦτο ἔφη μεμαθηκέναι, φέρειν
ὀργὴν πατέρων καὶ μὴ ἀγανακτεῖν.
| [9,33] Réponse d'un jeune homme à son père.
UN jeune Érétrien avait longtemps fréquenté l'école de Zénon; à son retour,
son père lui demanda ce qu'il avait appris chez le philosophe. "'Vous le
verrez," répondit-il. Le père, indigné de la sécheresse de cette réponse, le
maltraita : "Vous voyez, lui dit le jeune homme sans s'émouvoir, et maître de
lui-même, que j'ai appris à supporter le courroux de mon père."
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