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[8,7] Ἀλέξανδρος ὅτε Δαρεῖον εἷλε, γάμους εἱστία καὶ
ἑαυτοῦ καὶ τῶν φίλων. ἐνενήκοντα δὲ ἦσαν οἱ γαμοῦντες
καὶ ἰσάριθμοι τούτοις οἱ θάλαμοι. ἦν δὲ ὁ
ἀνδρὼν ὁ ὑποδεχόμενος καὶ ἑστιῶν αὐτοὺς ἑκατοντάκλινος·
καὶ ἑκάστη κλίνη ἀργυρόπους ἦν, ἡ δὲ αὐτοῦ
χρυσόπους, καὶ κεκόσμηντο πᾶσαι ἁλουργοῖς καὶ
ποικίλοις ἱματίοις ὑφῆς βαρβαρικῆς μέγα τιμίας. συμπαρέλαβε
δὲ ἐς τὸ συμπόσιον καὶ τοὺς ἰδιοξένους, καὶ
κατέκλινεν ἀντιπροσώπους ἑαυτῷ. ἐν δὲ τῇ αὐλῇ
εἱστιῶντο αἵ τε ἄλλαι δυνάμεις, αἱ πεζαὶ καὶ αἱ ναυτικαὶ
καὶ οἱ ἱππεῖς καὶ αἱ πρεσβεῖαι δὲ καὶ οἱ παρεπιδημοῦντες
Ἕλληνες. καὶ ἐγένετο τὰ δεῖπνα πρὸς
σάλπιγγα, τὸ μὲν συγκλητικὸν μέλος ᾀδούσης, ὅτε
αὐτοὺς ἐχρῆν παριέναι ἐπὶ τὴν δαῖτα, τὸ δὲ ἀνακλητικόν,
ὅτε ἐσήμαινεν ἀπαλλάττεσθαι. πέντε δὲ ἡμέρας
καθεξῆς τοὺς γάμους ἔθυεν. ἀφίκοντο δὲ καὶ μουσουργοὶ
καὶ ὑποκριταί, οἳ μὲν κωμῳδίας οἳ δὲ τραγῳδίας,
πάμπολλοι. ἦσαν δὲ καὶ ἐκ τῆς Ἰνδικῆς θαυματοποιοὶ
διαπρέποντες, καὶ ἔδοξαν δὲ αὐτοὶ κρατεῖν
τῶν ἄλλων τῶν ἀλλαχόθεν.
| [8,7] Des noces d'Alexandre.
LORSQUE Alexandre eut vaincu Darius, il s'occupa du soin de célébrer ses noces,
et celles de plusieurs de ses amis. Les nouveaux époux étaient au nombre de
quatre-vingt-dix : on prépara autant de couches nuptiales. Dans le lieu destiné
pour le festin, furent dressés cent lits de table, dont les pieds étaient
d'argent; celui du roi avait des pieds d'or : tous étaient ornés de tapis de
pourpre, nuancés de différentes couleurs, tissus précieux, travaillés chez les
barbares. Alexandre admit à sa table quelques étrangers, qui lui étaient
attachés par un droit particulier d'hospitalité, et les fit placer vis-à-vis de
lui. Tous les gens de guerre, soit à pied, soit à cheval, tous les matelots
eurent des tables dans le vestibule du palais, ainsi que les Grecs qui se
trouvèrent à la cour, ou comme envoyés des villes, ou comme voyageurs. Dans ces
repas, tout se faisait au son des trompettes : on sonnait un air pour assembler
les convives, et un air différent pour annoncer la sortie de table. Les fêtes
durèrent cinq jours consécutifs. Alexandre y avait appelé des musiciens, grand
nombre d'acteurs, tant comiques que tragiques, et des bateleurs indiens d'une
adresse surprenante, qui parurent l'emporter sur ceux des autres nations.
| [8,8] Κίμων ὁ Κλεωναῖος ἐξειργάσατό φασι τὴν τέχνην
τὴν γραφικὴν ὑποφυομένην ἔτι καὶ ἀτέχνως ὑπὸ τῶν
πρὸ αὐτοῦ καὶ ἀπείρως ἐκτελουμένην καὶ τρόπον τινὰ
ἐν σπαργάνοις καὶ γάλαξιν οὖσαν. διὰ ταῦτά τοι καὶ
μισθοὺς τῶν πρὸ αὐτοῦ πρῶτος ἔλαβεν ἁδροτέρους.
| [8,8] De l'art de la peinture.
Á PEINE l'art de la peinture était né, il était, du moins, encore au berceau,
et, si j'ose m'exprimer ainsi, enveloppé de ses langes, lorsque Conon de
Cléones sut le porter à sa perfection. Ceux qui l'avaient exercé avant lui,
étaient sans talent comme sans goût; aussi les ouvrages de Conon furent-ils
mieux payés que ne l'avaient été ceux de ses prédécesseurs.
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