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[7,7] Δημοσθένης ὁ Δημοσθένους εἰ ἔμελλε τῆς ὑστεραίας
ἔσεσθαι ἐκκλησία ἀλλὰ ἐκεῖνός γε διὰ τῆς νυκτὸς
ἠγρύπνει πάσης, διαφροντίζων δηλονότι καὶ
ἐκμανθάνων ταῦτα ἃ ἔμελλεν ἐρεῖν. ὁ τοίνυν Πυθέας
ἐκ τούτων ἐμοὶ δοκεῖν ἐπέσκωπτεν ἐς αὐτόν, ἐπιλέγων
αὐτοῦ τὰ ἐνθυμήματα ἐλλυχνίων ὄζειν.
| [7,7] Mot de Pythéas sur Démosthène.
PYTHÉAS voulant donner un ridicule à Démosthène,
disait de lui que ses compositions sentaient la lampe, parce
que cet orateur veillait toute la nuit, pour composer et
graver dans sa mémoire les discours qu'il devait prononcer
dans l'assemblée des Athéniens.
| [7,8] Ὅτε Ἡφαιστίων ἀπέθανεν, Ἀλέξανδρος ὅπλα
αὐτῷ ἐς τὴν πυρὰν ἐνέβαλε, καὶ χρυσὸν καὶ ἄργυρον
τῷ νεκρῷ συνέτηξε καὶ ἐσθῆτα τὴν μέγα τιμίαν ἐν
Πέρσαις. ἀπέκειρε δὲ καὶ τοὺς πλοκαμοὺς τοὺς ἑαυτοῦ,
Ὁμηρικὸν πάθος δρῶν καὶ μιμούμενος τὸν Ἀχιλλέα
τὸν ἐκείνου. βιαιότερον δὲ καὶ θερμότερον ἐκείνου
ἔδρασεν οὗτος, τὴν τῶν Ἐκβατάνων ἀκρόπολιν
περικείρας. μέχρι μὲν οὖν τῆς κόμης τῆς ἑαυτοῦ
Ἑλληνικὰ ἐδόκει μοι δρᾶν· ἐπιχειρήσας δὲ τοῖς τείχεσιν,
ἀλλ´ ἐνταῦθα ἐπένθει βαρβαρικῶς Ἀλέξανδρος
ἤδη, καὶ τὰ κατὰ τὴν στολὴν ἤμειψε, θυμῷ καὶ
ἔρωτι ἐπιτρέπων πάντα καὶ δακρύοις.
Ὅτι Ἡφαιστίων ἐς Ἐκβάτανα ἀπέθανε. διαρρεῖ
δὲ λόγος Ἡφαιστίωνι μὲν ταῦτα εὐτρεπισθῆναι νεκρῷ,
Ἀλέξανδρον δὲ αὐτοῖς ἀποθανόντα χρήσασθαι·
μὴ γὰρ φθάσαι τὸ ἐπὶ τῷ μειρακίῳ τελεσθὲν πένθος,
ἐπιλαβεῖν δὲ τὸν τοῦ Ἀλεξάνδρου θάνατον.
| [7,8] Douleur qu'Alexandre ressentit de la mort d'Héphestion.
QUAND Héphestion fut mort, Alexandre fit jeter des armes
dans le bûcher, qui lui était préparé : il y joignit de
l'or, de l'argent, et une robe estimée d'un grand prix chez
les Perses, pour être livrés aux flammes avec le
cadavre. À l'exemple de l'Achille d'Homère, et suivant ce
que le poète raconte de ce héros, Alexandre fit couper
les cheveux des plus vaillants de ses capitaines, et coupa
lui-même les siens. Sa douleur, plus violente et plus
impétueuse que celle du fils de Pélée, l'emporta plus loin : il
fit raser la citadelle et les murs d'Ecbatane. Tout ce
qu'Alexandre avait fait jusque-là, sans excepter le sacrifice
de sa chevelure, est bien dans les moeurs grecques; mais
une douleur qui porte à renverser des murailles, appartient
aux moeurs barbares. Dans l'excès de son affliction et de
sa tendresse pour son ami, ce prince quitta ses habits
royaux; il croyait tout permis à son désespoir.
Héphestion mourut à Ecbatane : les préparatifs qu'on avait
faits pour honorer ses funérailles, servirent, dit-on, à celles
d'Alexandre, qui termina sa carrière avant d'avoir
achevé le deuil d'Héphestion.
| [7,9] Εἶτα οὐκ ἔστι σωφροσύνη μεγάλη (ἐμοὶ μὲν δοκεῖ),
εἴ γε καὶ ἡ Φωκίωνος γυνὴ τὸ Φωκίωνος ἱμάτιον
ἐφόρει, καὶ οὐδὲν ἐδεῖτο οὐ κροκωτοῦ οὐ ταραντινιδίου
οὐκ ἀναβολῆς οὐκ ἐγκύκλου οὐ κεκρυφάλου οὐ
καλύπτρας οὐ βαπτῶν χιτωνίσκων; ἠμπείχετο δὲ
πρώτῃ μὲν τῇ σωφροσύνῃ, δευτέροις γε μὴν τοῖς
παροῦσιν.
| [7,9] De la femme de Phocion.
FUT-IL jamais un plus bel exemple de modestie et de
simplicité ? Pour moi, je n'en connais point. Je parle de la
femme de Phocion. Elle n'avait point d'autre vêtement que
le manteau de son mari. Il ne lui fallait ni robe couleur de
safran, ni de ces étoffes qu'on fabrique à Tarente,
ni de manteau rattaché avec art, ni d'habit rond, ni de
bandelettes, ni de voile de couleur de feu, ni de tuniques
teintes. Elle était enveloppée de sa modestie, et mettait par
dessus, indifféremment, tout ce qui se présentait.
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