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Du texte à l'hypertexte

ÉLIEN, Histoires diverses, livre VI

Chapitre 10-12

  Chapitre 10-12

[6,10] Περικλῆς στρατηγῶν Ἀθηναίοις νόμον ἔγραψεν, ἐὰν μὴ τύχῃ τις ἐξ ἀμφοῖν ὑπάρχων ἀστῶν, τούτῳ μὴ μετεῖναι τῆς πολιτείας. μετῆλθε δὲ ἄρα αὐτὸν ἐκ τοῦ νόμου νέμεσις. οἱ γὰρ δύο παῖδες, οἵπερ οὖν ἤστην αὐτῷ, Πάραλός τε καὶ Ξάνθιππος, ἀλλὰ οὗτοι μὲν κατὰ τὴν νόσον τὴν δημοσίαν ἀπέθανον, κατελείφθη δὲ Περικλῆς ἐπὶ τοῖς νόθοις, οἵπερ οὖν οὐ μετέσχον τῆς πολιτείας κατὰ τὸν πατρῷον νόμον. [6,10] Loi portée par Périclès. PENDANT que Périclès était à la tête du gouvernement d'Athènes, il rendit un décret qui excluait de l'administration de la république ceux qui n'étaient pas nés de père et de mère citoyens. Il fut lui-même la victime de cette loi : ses deux fils, Paralus et Xanthippe, moururent de la peste; il ne restait à Périclès, qui leur survécut, que des fils naturels ; et la loi qu'il avait établie leur interdisait l'entrée dans les charges publiques.
[6,11] Γέλων ἐν Ἱμέρᾳ νικήσας Καρχηδονίους, πᾶσαν ὑφ´ ἑαυτὸν τὴν Σικελίαν ἐποιήσατο. εἶτα ἐλθὼν ἐς τὴν ἀγορὰν γυμνὸς ἔφατο ἀποδιδόναι τοῖς πολίταις τὴν ἀρχήν· οἳ δὲ οὐκ ἤθελον, δηλονότι πεπειραμένοι αὐτοῦ δημοτικωτέρου κατὰ τὴν τῶν μονάρχων ἐξουσίαν. διὰ ταῦτά τοι καὶ ἐν τῷ τῆς Σικελίας Ἥρας νεῷ ἕστηκεν αὐτοῦ εἰκὼν γυμνὸν αὐτὸν δεικνῦσα, καὶ ὡμολόγει τὴν πρᾶξιν τοῦ Γέλωνος τὸ γράμμα. [6,11] De Gélon voulant abdiquer l'autorité suprême. GÉLON, après avoir vaincu les Carthaginois à Himère, et s'être rendu maître de toute la Sicile, se présenta nu, au milieu de la place publique, et déclara qu'il rendait aux citoyens le pouvoir souverain. Comme ils avaient éprouvé que ce prince était plus populaire que les monarques n'ont coutume de l'être, ils refusèrent de reprendre l'autorité. En mémoire de cette action de Gélon, on lui érigea dans le temple de Junon, en Sicile, une statue qui le représentait nu, avec une inscription qui contenait le récit du fait.
[6,12] Διονύσιος δὲ δεύτερος τὴν ἀρχὴν εἶχεν εὖ μάλα περιπεφραγμένην τοῦτον τὸν τρόπον. ναῦς μὲν ἐκέκτητο οὐκ ἐλάττους τῶν τετρακοσίων, ἑξήρεις καὶ πεντήρεις· πεζῶν δὲ δύναμιν ἐς δέκα μυριάδας, ἱππεῖς δὲ ἐννεακισχιλίους. δὲ πόλις τῶν Συρακοσίων λιμέσιν ἐκεκόσμητο μεγίστοις, καὶ τεῖχος αὐτῇ περιεβέβλητο ὑψηλότατον· σκεύη δὲ εἶχεν ἕτοιμα ναυσὶν ἄλλαις πεντακοσίαις, τεθησαύριστο δὲ αὐτῇ καὶ σῖτος ἐς ἑκατὸν μεδίμνων μυριάδας. καὶ ὁπλοθήκη νενησμένη ἀσπίσι καὶ μαχαίραις καὶ δόρασι καὶ κνημῖσι καὶ θώραξι καὶ καταπέλταις· δὲ καταπέλτης εὕρημα ἦν αὐτοῦ Διονυσίου. εἶχε δὲ καὶ συμμάχους παμπόλλους. καὶ τούτοις ἐπιθαρρῶν Διονύσιος ἀδάμαντι δεδεμένην ᾤετο τὴν ἀρχὴν κεκτῆσθαι. ἀλλ´ οὗτός γε πρώτους μὲν ἀπέκτεινε τοὺς ἀδελφούς· εἶδε δὲ καὶ τοὺς υἱοὺς βιαίως ἀποσφαγέντας καὶ τὰς θυγατέρας καταισχυνθείσας εἶτα ἀποσφαγείσας γυμνάς. οὐδεὶς δὲ τῶν ἀπ´ αὐτοῦ ταφῆς τῆς νομιζομένης ἔτυχεν· οἳ μὲν γὰρ ζῶντες κατεκαύθησαν, οἳ δὲ κατατμηθέντες ἐς τὸ πέλαγος ἐξερρίφησαν. τοῦτο δὲ ἀπήντησεν αὐτῷ, Δίωνος τοῦ Ἱππαρίνου ἐπιθεμένου τῇ ἀρχῇ. αὐτὸς δὲ ἐν πενίᾳ μυρίᾳ διάγων κατέστρεψε τὸν βίον γηραιός. λέγει δὲ Θεόπομπος ὑπὸ τῆς ἀκρατοποσίας τῆς ἄγαν αὐτὸν διαφθαρῆναι τὰς ὄψεις, ὡς ἀμυδρὸν βλέπειν· ἀποκαθῆσθαι δὲ ἐν τοῖς κουρείοις καὶ γελωτοποιεῖν. καὶ ἐν τῷ μεσαιτάτῳ τῆς Ἑλλάδος ἀσχημονῶν διετέλει, βίον διαντλῶν ἀλγεινότατον. καὶ ἦν δεῖγμα οὐ τὸ τυχὸν τοῖς ἀνθρώποις ἐς σωφροσύνην καὶ τρόπου κόσμον τοῦ Διονυσίου ἐκ τῶν τηλικούτων ἐς οὕτω ταπεινὰ μεταβολή. [6,12] Révolution arrivée dans la fortune de Denys. JAMAIS puissance ne parut mieux établie que celle de Denys le jeune. Il possédait au moins quatre cents vaisseaux à cinq et à six rangs de rames; il avait sous ses ordres cent mille hommes de pied, et neuf mille de cavalerie. Syracuse, enceinte d'une muraille très haute, avait plusieurs port d'une grande étendue, et contenait des matériaux pour construire encore cinq cents autres vaisseaux. Ses magasins renfermaient environ un million de médimnes de froment. L'arsenal était garni de boucliers, d'épées, de lances, d'armures de cuisses et de jambes, de cuirasses, de catapultes (cette machine était de l'invention de Denys.) Ce prince avait, de plus, un grand nombre d'alliés. Tant d'avantages réunis lui inspiraient une telle confiance, qu'il croyait son pouvoir fondé sur le diamant. Mais peu de temps après qu'il eut fait mourir ses frères, il vit ses fils assassinés sous ses yeux, et ses filles égorgées, après avoir été dépouillées de leurs vêtements, et déshonorées. Aucun de ceux à qui il avait donné le jour n'obtint une sépulture honorable : les uns furent brûlés vifs, les autres coupés par morceaux, et jetés dans la mer. Tous ces malheurs arrivèrent à Denys, lorsque Dion, fils d'Hipparinus, eut envahi ses états : il passa le reste de sa vie dans la plus affreuse misère, et mourut dans un âge fort avancé. Théopompe raconte que ses yeux s'étant affaiblis peu à peu par l'excès du vin, il perdit entièrement la vue; et qu'alors, presque toujours assis dans les boutiques des barbiers, il apprêtait à rire à tout le monde. Il continua de traîner de cette manière, dans le sein de la Grèce, une vie misérable et ignominieuse. La chute de Denys, qui du plus haut degré du bonheur, se vit réduit à l'état le plus vil, est un exemple bien frappant de la nécessité de se conduire avec modération et avec douceur.


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Dernière mise à jour : 18/05/2007