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[5,16] Ὅτι ἐκ τοῦ τῆς Ἀρτέμιδος στεφάνου πέταλον χρυσοῦν
ἐκπεσὸν ἀνείλετο παιδίον, οὐ μὴν ἔλαθεν. οἱ
οὖν δικασταὶ παίγνια καὶ ἀστραγάλους προύθηκαν τῷ
παιδὶ καὶ τὸ πέταλον· ὃ δὲ καὶ αὖθις ἐπὶ τὸν χρυσὸν
κατηνέχθη. καὶ διὰ ταῦτα ἀπέκτειναν αὐτὸν ὡς θεοσύλην,
οὐ δόντες συγγνώμην τῇ ἡλικίᾳ, ἀλλὰ τιμωρησάμενοι διὰ τὴν πρᾶξιν.
| [5,16] Enfant jugé comme sacrilège.
Un enfant avait pris une feuille d'or qui s'était détachée de la couronne de
Diane; on s'en aperçut. Les juges au tribunal de qui il fut traduit, firent
mettre devant lui des jouets de son âge, des dés, et la feuille d'or : il se
jeta précipitamment sur la feuille. Alors les juges, sans égard pour son âge, le
condamnèrent à mort comme sacrilège.
| [5,17] Ὅτι τοσοῦτον ἦν Ἀθηναίοις δεισιδαιμονίας, εἴ τις
πρινίδιον ἐξέκοψεν ἐξ ἡρῴου, ἀπέκτεινον αὐτόν. ἀλλὰ
καὶ Ἀτάρβην, ὅτι τοῦ Ἀσκληπιοῦ τὸν ἱερὸν στρουθὸν
ἀπέκτεινε πατάξας, οὐκ ἀργῶς τοῦτο Ἀθηναῖοι παρεῖδον,
ἀλλ´ ἀπέκτειναν Ἀτάρβην, καὶ οὐκ ἔδοσαν οὔτε
ἀγνοίας συγγνώμην οὔτε μανίας, πρεσβύτερα τούτων
ἀμφοτέρων τὰ τοῦ θεοῦ ποιησάμενοι. ἐλέγετο γὰρ
ἀκουσίως οἳ δὲ μεμηνὼς τοῦτο δρᾶσαι.
| [5,17] Superstition des Athéniens.
TEL était l'excès de la superstition des Athéniens, que s'il arrivait à
quelqu'un de couper le plus petit arbre dans un bois consacré à un héron, ils le
condamnaient à la mort. Atarbe avait tué un moineau consacré à Esculape.
Les Athéniens ne souffrirent pas que ce crime demeurât impuni; ils firent mourir
Atarbe. On eut beau représenter, les uns, que sa volonté n'y avait eu aucune
part, les autres, que c'était l'effet d'un accès de folie : les Athéniens,
jugeant que le respect dû aux choses sacrées devait prévaloir sur ces deux
raisons, ne firent grâce ni à la folie, ni à l'ignorance.
| [5,18] Ἡ ἐξ Ἀρείου πάγου βουλὴ ἐπεί τινα φαρμακίδα
συνέλαβον καὶ ἔμελλον θανατώσειν, οὐ πρότερον
αὐτὴν ἀπέκτειναν πρὶν ἢ ἀπεκύησεν· ὅτε γὰρ συνελήφθη,
ἔκυε. τὸ ἀναίτιον οὖν βρέφος ἀναλύοντες τῆς
καταδίκης, τὴν αἰτίαν μόνην ἐδικαίωσαν τῷ θανάτῳ.
| [5,18] Femme enceinte condamnée à la mort.
UNE femme grosse ayant été arrêtée pour crime d'empoisonnement, les juges de
l'Aréopage, qui devaient prononcer contre elle la peine de mort, différèrent de
la livrer au supplice jusqu'à ce qu'elle fût accouchée. Ils firent mourir la
mère qui était seule coupable, et n'enveloppèrent point dans sa condamnation
l'enfant qui était innocent.
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