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[5,13] Ἦσαν δὲ ἄρα Ἀθηναῖοι δεινῶς ἐς τὰς πολιτείας
εὐτράπελοι καὶ ἐπιτήδειοι πρὸς τὰς μεταβολὰς παντὸς
μᾶλλον. βασιλείαν μὲν γὰρ ἤνεγκαν σωφρόνως ἐπὶ
Κέκροπος καὶ Ἐρεχθέως καὶ Θησέως καὶ τῶν Κοδριδῶν
κάτω, τυραννίδος δὲ ἐπειράθησαν ἐπὶ τῶν Πεισιστρατιδῶν,
ἀριστοκρατίᾳ δὲ ἐχρήσαντο μέχρι τῶν
τετρακοσίων· εἶτα ὕστερον δέκα τῶν πολιτῶν καθ´
ἕκαστον ἔτος ἦρχον τῆς πόλεως, τελευταῖον δὲ ἐγένετο
ἀναρχία περὶ τὴν τῶν τριάκοντα κατάστασιν. ταύτην
δὲ τὴν οὕτως ἀγχίστροφον μεταβολὴν τοῦ τρόπου
εἰ ἐπαινεῖν χρή, ἀλλὰ ἔγωγε τοῦτο οὐκ οἶδα.
| [5,13] De l'inconstance des Athéniens.
LES Athéniens n'ont jamais été stables dans la forme de leur gouvernement; ils
ont éprouvé de fréquentes vicissitudes. Soumis d'abord au pouvoir monarchique,
ils le supportèrent patiemment sous Cécrops, sous Érechthée, sous Thésée et
postérieurement sous les descendants de Codrus. Les Pisitratides leur
firent sentir tout le poids de la tyrannie. Le gouvernement devint ensuite
aristocratique, et continua de l'être jusqu'à l'établissement des quatre cents ;
puis l'administration de la république fut confiée à dix citoyens, qu'on
élisait chaque année. Enfin, Athènes tomba dans l'anarchie, sous les trente
tyrans. Je doute qu'une pareille instabilité puisse être la matière d'un éloge
pour les Athéniens.
| [5,14] Νόμος καὶ οὗτος Ἀττικός. ὃς ἂν ἀτάφῳ περιτύχῃ
σώματι ἀνθρώπου, πάντως ἐπιβάλλειν αὐτῷ γῆν,
θάπτειν δὲ πρὸς δυσμὰς βλέποντας. καὶ τοῦτο δὲ ἦν
φυλαττόμενον παρ´ αὐτοῖς. βοῦν ἀρότην καὶ ὑπὸ
ζυγὸν πονήσαντα σὺν ἀρότρῳ ἢ καὶ σὺν τῇ ἁμάξῃ,
μηδὲ τοῦτον θύειν, ὅτι καὶ οὗτος εἴη ἂν γεωργὸς καὶ
τῶν ἐν ἀνθρώποις καμάτων κοινωνός.
| [5,14] Deux lois attiques.
ENTRE les lois attiques, il y en avait une conçue en ces termes : "Si quelqu'un
rencontre dans son chemin le cadavre d'un homme sans sépulture, qu'il le couvre
de terre, et l'étende de manière que le corps regarde le couchant." Une
autre qui était aussi religieusement observée portait : "N'immolez point un
boeuf accoutumé au joug, soit pour la charrue, soit pour le chariot; parce que
cet animal, en servant à la culture de la terre, partage les travaux des hommes."
| [5,15] Ὅτι δικαστήρια ἦν Ἀττικὰ περὶ μὲν τῶν ἐκ προνοίας
ἀποκτεινάντων ἐν Ἀρείῳ πάγῳ, περὶ δὲ τῶν
ἀκουσίως ἐπὶ Παλλαδίῳ· περὶ δὲ τῶν κτεῖναι μὲν
ὁμολογούντων, ἀμφισβητούντων δὲ ὅτι δικαίως, ἐπὶ
Δελφινίῳ ἐγίνοντο αἱ εὐθύναι.
| [5,15] Du jugement de l'homicide à Athènes.
LES Athéniens avaient des tribunaux différents pour juger les diverses espèces
d'homicides. On jugeait dans l'Aréopage ceux qui avaient tué quelqu'un de
dessein prémédité, et dans le Palladium ceux qui avaient commis un meurtre
involontaire. Quant à ceux qui, en s'avouant homicides, prétendaient que leur
action était juste, c'est dans le Delphinium qu'on examinait leur affaire.
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