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[5,7] Οἱ μὲν Σκύθαι περὶ τὴν ἑαυτῶν πλανῶνται·
Ἀνάχαρσις δὲ ἅτε ἀνὴρ σοφὸς καὶ περαιτέρω προήγαγε
τὴν πλάνην. ἧκε γοῦν ἐς τὴν Ἑλλάδα, καὶ ὁ
Σόλων ἐθαύμασεν αὐτόν.
| [5,7] D'Anacharsis.
LES Scythes font des courses fréquentes, mais sans sortir de leur pays.
Anacharsis poussa plus loin les siennes. Aussi Anacharsis était-il philosophe.
Il alla jusque dans la Grèce, où il mérita d'être admiré de Solon.
| [5,8] Τὰ σκώμματα καὶ αἱ λοιδορίαι οὐδέν μοι δοκεῖ
δύνασθαι. ἐὰν γὰρ στερεᾶς γνώμης λάβηται, καταλέλυται·
ἐὰν δὲ ἀγεννοῦς καὶ ταπεινῆς, ἴσχυσε καὶ οὐ
μόνον ἐλύπησε πολλάκις, ἀλλὰ καὶ ἀπέκτεινε. τούτων
ἀπόδειξις ἐκεῖνα ἔστω, Σωκράτης μὲν κωμῳδούμενος
ἐγέλα, Πολίαγρος δὲ ἀπήγξατο.
| [5,8] Des injures.
LES railleries et les injures n'ont, à mon avis, aucune force par elles-mêmes.
Si elles tombent sur une âme forte et courageuse, elles ne l'effleurent point :
si elles rencontrent une âme faible et molle, elles y font impression; elles
l'affligent, et vont quelquefois jusqu'à causer la mort. Ainsi, Socrate joué sur
le théâtre, ne fit qu'en rire, et Poliagre joué de même, s'étrangla.
| [5,9] Ἀριστοτέλης ἀσωτευσάμενος τὰ ἐκ τοῦ πατρὸς
χρήματα ὥρμησεν ἐπὶ στρατείαν, εἶτα ἀπαλλάττων
κακῶς ἐν τούτῳ φαρμακοπώλης ἀνεφάνη. παρεσρυεὶς
δὲ ἐς τὸν Περίπατον καὶ παρακούων τῶν λόγων, ἀμείνων
πεφυκὼς πολλῶν εἶτα ἕξιν περιεβάλετο, ἣν μετὰ
ταῦτα ἐκτήσατο.
| [5,9] D'Aristote.
ARISTOTE, après avoir dissipé son patrimoine, prit le parti des armes; mais
ayant mal réussi dans ce métier, il se fit apothicaire. Alors, s'étant introduit
furtivement dans le lieu où Platon philosophait en se promenant, il écouta ses
leçons à la dérobée; et c'est là que, par la supériorité d'esprit dont il était
doué, il acquit des connaissances qu'il sut depuis s'approprier.
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