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[4,19] Φίλιππος ὁ Μακεδὼν οὐ μόνον ἐλέγετο τὰ πολέμια
εἶναι ἀγαθὸς καὶ εἰπεῖν δεινός, ἀλλὰ καὶ παιδείαν
ἀνδρειότατα ἐτίμα. Ἀριστοτέλει γοῦν χορηγήσας
πλοῦτον ἀνενδεῆ, αἴτιος γέγονε πολλῆς καὶ ἄλλης
πολυπειρίας, ἀτὰρ οὖν καὶ τῆς γνώσεως τῆς κατὰ τὰ
ζῷα· καὶ τὴν ἱστορίαν αὐτῶν ὁ τοῦ Νικομάχου διὰ
τὴν ἐκ Φιλίππου περιουσίαν ἐκαρπώσατο. καὶ Πλάτωνα
δὲ ἐτίμησε καὶ Θεόφραστον.
| [4,19] De Philippe et d'Aristote.
PHILIPPE, roi de Macédoine, ne fut pas seulement célèbre par son habileté dans
l'art de la guerre et par son éloquence : à ces deux qualités, il joignit le
mérite d'estimer le savoir. En comblant de richesses Aristote, il le mit en état
d'acquérir des connaissances très étendues dans tous les genres, et
particulièrement dans l'histoire des animaux; histoire qu'on peut regarder comme
le fruit des bienfaits de Philippe. Platon et Théophraste furent aussi en
grande considération auprès de ce prince.
| [4,20] Δημόκριτον τὸν Ἀβδηρίτην λόγος ἔχει τά τε ἄλλα
γενέσθαι σοφὸν καὶ δὴ καὶ ἐπιθυμῆσαι λαθεῖν, καὶ ἐν
ἔργῳ θέσθαι πάνυ σφόδρα τοῦτο. διὰ ταῦτά τοι καὶ
πολλὴν ἐπῄει γῆν. ἧκεν οὖν καὶ πρὸς τοὺς Χαλδαίους
ἐς Βαβυλῶνα καὶ πρὸς τοὺς μάγους καὶ τοὺς
σοφιστὰς τῶν Ἰνδῶν. τὴν παρὰ τοῦ Δαμασίππου
τοῦ πατρὸς οὐσίαν ἐς τρία μέρη νεμηθεῖσαν τοῖς ἀδελφοῖς
τοῖς τρισί, τἀργύριον μόνον λαβὼν ἐφόδιον τῆς
ὁδοῦ, τὰ λοιπὰ τοῖς ἀδελφοῖς εἴασε. διὰ ταῦτά τοι
καὶ Θεόφραστος αὐτὸν ἐπῄνει, ὅτι περιῄει κρείττονα
ἀγερμὸν ἀγείρων Μενέλεω καὶ Ὀδυσσέως. ἐκεῖνοι
μὲν γὰρ ἠλῶντο, αὐτόχρημα Φοινίκων ἐμπόρων μηδὲν
διαφέροντες· χρήματα γὰρ ἤθροιζον, καὶ τῆς περιόδου
καὶ τοῦ περίπλου ταύτην εἶχον τὴν πρόφασιν.
Ὅτι οἱ Ἀβδηρῖται ἐκάλουν τὸν Δημόκριτον Φιλοσοφίαν,
τὸν δὲ Πρωταγόραν Λόγον. κατεγέλα δὲ
πάντων ὁ Δημόκριτος καὶ ἔλεγεν αὐτοὺς μαίνεσθαι·
ὅθεν καὶ Γελασῖνον αὐτὸν ἐκάλουν οἱ πολῖται. λέγουσι
δὲ οἱ αὐτοὶ τὸν Ἱπποκράτην περὶ τὴν πρώτην ἔντευξιν
ὑπὲρ τοῦ Δημοκρίτου δόξαν λαβεῖν ὡς μαινομένου·
προϊούσης δὲ αὐτοὶς τῆς συνουσίας ἐς ὑπερβολὴν
θαυμάσαι τὸν ἄνδρα. λέγουσι δὲ Δωριέα ὄντα τὸν
Ἱπποκράτην ἀλλ´ οὖν τὴν τοῦ Δημοκρίτου χάριν τῇ
Ἰάδι φωνῇ συγγράψαι τὰ συγγράμματα.
| [4,20] De Démocrite.
ENTRE plusieurs traits de sagesse dont la renommée fait honneur à Démocrite
d'Abdère, on doit surtout remarquer le projet qu'il conçut de vivre inconnu, et
le choix des moyens qu'il employa pour y parvenir. Il prit le parti de voyager
en différents pays : il s'entretint à Babylone avec les Chaldéens, en Perse avec
les Mages, aux Indes avec les Gymnosophistes. Des biens que Damasippe, son
père avait partagés entre ses trois fils, Démocrite ne prit qu'une somme
d'argent pour ses voyages, et abandonna le reste à ses frères. Il a mérité que
Théophraste dît de lui, qu'il rapporta de ses courses des choses plus précieuses
que n'avaient fait Ulysse et Ménélas, qui, semblables à des marchands phéniciens,
ne parcoururent les terres et les mers que dans la vue d'amasser de l'argent.
Les Abdéritains appelèrent Démocrite la philosophie, comme ils appelèrent
Protagoras le discours. Démocrite traitait tous les hommes de fous; ils
étaient pour lui un objet continuel de risée : de là, il fut nommé par ses
concitoyens Gelasinus (le rieur). On raconte que la première fois qu'Hippocrate
le rencontra, il le prit pour un insensé; mais que dans la suite, ayant eu
occasion de le voir souvent, il conçut pour lui la plus haute estime. On ajoute
même que ce fut en l'honneur de Démocrite, qu'Hippocrate, né Dorien,
écrivit ses ouvrages en dialecte ionique.
| [4,21] Ὅτι παιδικὰ ἐγένετο Σωκράτους μὲν Ἀλκιβιάδης,
Πλάτωνος δὲ Δίων. ὁ μέντοι Δίων καὶ ἀπώνητό τι
τοῦ ἐραστοῦ.
| [4,21] De Socrate et de Platon.
SOCRATE aimait Alcibiade : Platon avait pour Dion la plus grande tendresse; et
cette tendresse ne fut pas inutile à Dion.
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