HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ÉLIEN, Histoires diverses, livre IV

Chapitre 7-9

  Chapitre 7-9

[4,7] Οὐκ ἦν ἄρα τοῖς κακοῖς οὐδὲ τὸ ἀποθανεῖν κέρδος, ἐπεὶ μηδὲ τότε ἀναπαύονται· ἀλλ´ παντελῶς ἀμοιροῦσι ταφῆς, καὶ ἐὰν φθάσωσι ταφέντες, ὅμως καὶ ἐκ τῆς τελευταίας τιμῆς καὶ τοῦ κοινοῦ πάντων σωμάτων ὅρμου καὶ ἐκεῖθεν ἐκπίπτουσι. Λακεδαιμόνιοι γοῦν Παυσανίαν μηδίσαντα οὐ μόνον λιμῷ ἀπέκτειναν, ἀλλὰ γὰρ καὶ τὸν νεκρὸν ἐξέβαλον αὐτοῦ ἐκτὸς τῶν ὅρων, φησὶν Ἐπιτιμίδης. [4,7] De l'état des méchants après leur mort, et de Pausanias. LA mort n'est point un état de repos pour les méchants : ou bien on leur refuse la sépulture ; ou, s'il arrive qu'elle leur ait été accordée, ils perdent bientôt le fruit des honneurs funèbres qui leur ont été rendus, et sont bannis du port commun à tous les hommes. Epitimidès rapporte que les Lacédémoniens, après avoir fait mourir de faim leur roi Pausanias, qui s'était lié avec les Mèdes, firent jeter son cadavre hors des frontières de la Laconie.
[4,8] Εἶτα τίς οὐκ οἶδε τὰς τῆς τύχης μεταβολὰς ὀξυρρόπους καὶ ταχείας; Λακεδαιμόνιοι γοῦν Θηβαίων ἄρξαντες αὐτοὶ πάλιν ὑπ´ ἐκείνων οὕτως ἐχειρώθησαν, ὡς τοὺς Θηβαίους μὴ μόνον ἐς Πελοπόννησον ἀφικέσθαι, ἀλλὰ γὰρ καὶ τὸν Εὐρώταν διελθεῖν καὶ τὴν τῶν Λακεδαιμονίων τεμεῖν χώραν. καὶ ὀλίγου καὶ τὴν πόλιν κατέλαβον, εἰ μὴ Ἐπαμεινώνδας ἔδεισε μὴ Πελοποννήσιοι πάντες συμπνεύσωσι καὶ ὑπὲρ τῆς Σπάρτης ἀγωνίσωνται. Διονύσιος τύραννος καταστὰς ὑπὸ Καρχηδονίων ἐς πολιορκίαν, οὐδεμιᾶς αὐτῷ σωτηρίας ὑποφαινομένης, αὐτὸς μὲν ἄθυμος ἦν καὶ ὑπενενόει δρασμόν. τῶν δὲ ἑταίρων αὐτῷ τις, Ἐλλοπίδης ὄνομα, προσελθὼν ἔφατο Διονύσιε, καλὸν ἐντάφιον τυραννίς.‘ αἰδεσθεὶς οὖν ἐπὶ τούτῳ ἀνερρώσθη τὴν γνώμην, καὶ σὺν ὀλίγοις παμπόλλας μυριάδας κατηγωνίσατο, ἀλλὰ καὶ τὴν ἀρχὴν μείζω ἐποίησεν. Καὶ Ἀμύντας δὲ Μακεδὼν ἡττηθεὶς ὑπὸ τῶν προσοίκων βαρβάρων καὶ ἀποβαλὼν τὴν ἀρχὴν γνώμην μὲν εἶχεν ὡς καὶ ἀπολείψων τὴν χώραν τελέως· ἠγάπα γὰρ εἰ δυνηθείη διασῶσαι αὑτὸν γοῦν μόνον. ἐπεὶ δὲ ἐν τούτοις ἦν, ἔφατό τις πρὸς αὐτὸν τὴν Ἐλλοπίδου φωνήν. καὶ μικρὸν χῶρον καταλαβὼν καὶ ἀθροίσας ὀλίγους στρατιώτας ἀνεκτήσατο τὴν ἀρχήν. Ὅτι τὸν Ὦχον οἱ Αἰγύπτιοι τῇ ἐπιχωρίῳ φωνῇ Ὄνον ἐκάλουν, τὸ νωθὲς αὐτοῦ τῆς γνώμης ἐκ τῆς ἀσθενείας τοῦ ζῴου διαβάλλοντες. ἀνθ´ ὧν ἐκεῖνος τὸν Ἆπιν πρὸς βίαν κατέθυσεν Ὄνῳ. Δίων Ἱππαρίνου, φυγὰς ὢν ὑπὸ Διονυσίου, μετὰ δισχιλίων στρατιωτῶν αὖθις κατεπολέμησε, καὶ πρότερον αὐτὸς ἦν, τοῦτο ἐκεῖνον εἰργάσατο, φυγάδα. Συρακόσιοι δὲ ἐννέα τριήρεσι πρὸς ἑκατὸν καὶ πεντήκοντα τὰς τῶν Καρχηδονίων παραταξάμενοι κατὰ πολὺ ἐκράτησαν. [4,8] De l'inconstance de la fortune. EST-IL quelqu'un qui n'ait pas entendu parler des vicissitudes si promptes et quelquefois si subites de la fortune ? Les Thébains, après avoir été soumis aux Lacédémoniens, les subjuguèrent à leur tour : non contents d'avoir pénétré dans le Péloponnèse, ils passèrent l'Eurotas et ravagèrent la Laconie. Peut-être même auraient-ils pris Lacédémone, si Épaminondas n'avait pas craint que tous les peuples du Péloponnèse ne s’unissent pour la défendre. Denys le tyran, assiégé par les Carthaginois, avait perdu tout espoir de salut, son courage l'avait abandonné : déjà même il songeait à prendre la fuite, lorsqu'un de ses amis, nommé Ellopidas, s'approchant de lui, "O Denys, lui dit-il, que le titre de roi embellit bien une tombe ! " Ce mot fit sentir à Denys la honte de son projet, et ranima tellement son courage, qu'après avoir battu, avec un petit nombre de soldats, plusieurs milliers d'ennemis, il étendit encore les bornes de sa domination. Lorsqu'Amyntas, roi de Macédoine, eut perdu ses états, après la victoire que des barbares de son voisinage avaient remportée sur lui, il résolut d'abandonner son pays, s'estimant trop heureux s'il pouvait sauver sa personne. Pendant qu'il était occupé de cette idée, quelqu'un lui répéta le propos d'Ellopidas à Denys : c'en fut assez; Amyntas se rendit maître d'une petite place, et avec très peu de soldats qu'il y rassembla, il recouvra son royaume. Les Égyptiens désignaient Artaxerxe Ochus par un mot de leur langue qui signifie âne, se moquant ainsi de la lâcheté de ce prince, par la comparaison qu'ils en faisaient avec le caractère paresseux de l'animal. Ochus, pour se venger, leur enleva leur boeuf Apis, et en fit un sacrifice à l'âne. Dion, fis d'Hipparinus, que Denys avait exilé, revint attaquer le tyran avec une armée de deux mille hommes, et le réduisit à l'état de fugitif, auquel lui-même l'avait réduit un peu auparavant. Les Syracusains, avec neuf vaisseaux, remportèrent une victoire complète sur les Carthaginois qui en avaient cent cinquante.
[4,9] Πλάτων Ἀρίστωνος ἐν Ὀλυμπίᾳ συνεσκήνωσεν ἀγνῶσιν ἀνθρώποις, καὶ αὐτὸς ὢν αὐτοῖς ἀγνώς. οὕτως δὲ αὐτοὺς ἐχειρώσατο καὶ ἀνεδήσατο τῇ συνουσίᾳ, συνεστιώμενός τε αὐτοῖς ἀφελῶς καὶ συνδιημερεύων ἐν πᾶσιν, ὡς ὑπερησθῆναι τοὺς ξένους τῇ τοῦ ἀνδρὸς συντυχίᾳ. οὔτε δὲ Ἀκαδημείας ἐμέμνητο οὔτε Σωκράτους· αὐτό γε μὴν τοῦτο ἐνεφάνισεν αὐτοῖς, ὅτι καλεῖται Πλάτων. ἐπεὶ δὲ ἦλθον ἐς τὰς Ἀθήνας, ὑπεδέξατο αὐτοὺς εὖ μάλα φιλοφρόνως. καὶ οἱ ξένοιἄγεεἶπον Πλάτων, ἐπίδειξον ἡμῖν καὶ τὸν ὁμώνυμόν σου, τὸν Σωκράτους ὁμιλητήν, καὶ ἐπὶ τὴν Ἀκαδήμειαν ἥγησαι τὴν ἐκείνου, καὶ σύστησον τῷ ἀνδρί, ἵνα τι καὶ αὐτοῦ ἀπολαύσωμεν.‘ δὲ ἠρέμα ὑπομειδιάσας, ὥσπερ οὖν καὶ εἰώθει, ’ἀλλ´ ἐγὼφησίναὐτὸς ἐκεῖνός εἰμι.‘ οἳ δὲ ἐξεπλάγησαν εἰ τὸν ἄνδρα ἔχοντες μεθ´ ἑαυτῶν τὸν τοσοῦτον ἠγνόησαν, ἀτύφως αὐτοῦ συγγενομένου καὶ ἀνεπιτηδεύτως αὐτοῖς καὶ δείξαντος ὅτι δύναται καὶ ἄνευ τῶν συνήθων λόγων χειροῦσθαι τοὺς συνόντας. Πλάτων τὸν Ἀριστοτέλη ἐκάλει Πῶλον. τί δὲ ἐβούλετο αὐτῷ τὸ ὄνομα ἐκεῖνο; δηλονότι ὡμολόγηται τὸν πῶλον, ὅταν κορεσθῇ τοῦ μητρῴου γάλακτος, λακτίζειν τὴν μητέρα. ᾐνίττετο οὖν καὶ Πλάτων ἀχαριστίαν τινὰ τοῦ Ἀριστοτέλους. καὶ γὰρ ἐκεῖνος μέγιστα ἐς φιλοσοφίαν παρὰ Πλάτωνος λαβὼν σπέρματα καὶ ἐφόδια, εἶτα ὑποπλησθεὶς τῶν ἀρίστων καὶ ἀφηνιάσας, ἀντῳκοδόμησεν αὐτῷ διατριβὴν καὶ ἀντιπαρεξήγαγεν ἐν τῷ περιπάτῳ ἑταίρους ἔχων καὶ ὁμιλητάς, καὶ ἐγλίχετο ἀντίπαλος εἶναι Πλάτωνι. [4,9] Modestie de Platon. PLATON, fils d'Ariston, étant à Olympie, se trouva logé avec des gens qu'il ne connaissait pas, et de qui il n'était pas connu. Il mangeait sans façon à la même table, et passait avec eux les jours entiers. Bientôt il sut tellement gagner l'amitié de ces étrangers, que, charmés de sa société, ils se félicitaient de l'heureux hasard qui leur avait fait rencontrer un tel homme. Il ne leur parla ni de l'Académie ni de Socrate, et se contenta de leur dire qu'il se nommait Platon. Quelque temps après, ces étrangers étant venus à Athènes, Platon les reçut avec toute sorte d'honnêteté. Eux alors adressant la parole au philosophe, "Faites-nous voir, lui dirent-ils, le disciple de Socrate, qui porte le même nom que vous, conduisez-nous à son école; recommandez-nous à ce personnage célèbre, afin que nous puissions profiter de ses lumières." Platon, avec un sourire qui lui était naturel, "C'est moi," leur dit-il. Les étrangers furent extrêmement surpris d'avoir méconnu ce grand homme, dans le temps où il vivait familièrement avec eux; ils ne pouvaient s'en prendre qu'à sa modestie. Ainsi Platon avait fait voir qu'il pouvait plaire et se faire des amis, sans le secours de sa philosophie. Le même Platon donnait à Aristote le nom de poulain. Que signifiait ce nom ? On sait que le poulain donne des coups de pied à sa mère, après s'être rassasié de son lait. Sans doute ce nom désignait l'ingratitude d'Aristote, qui, après avoir puisé dans les leçons de Platon les principes de la philosophie, après s'être rempli de ses préceptes, s'éloigna de lui, éleva une école contre celle de son maître, alla, escorté de ses disciples et de ses amis, l'attaquer au milieu de la promenade, et affecta de le contredire en tout.


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Dernière mise à jour : 12/04/2007