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[3,31] Νικίας ὁ ζωγράφος τοσαύτην περὶ τὸ γράφειν
σπουδὴν εἶχεν, ὡς ἐπιλαθέσθαι πολλάκις αὐτὸν τροφὴν
προσενέγκασθαι προστετηκότα τῇ τέχνῃ.
| [3,31] Du peintre Nicias.
LE peintre Nicias travaillait, avec une telle application, qu'absorbé dans
son ouvrage, il oubliait souvent de manger.
| [3,32] Ἀλέξανδρος ὁ Φιλίππου, παῖς ὢν οὔπω πρόσηβος,
ἐμάνθανε κιθαρίζειν. τοῦ δὲ διδάσκοντος κροῦσαι
κελεύσαντος χορδήν τινα σὺν μέλει καὶ ἣν ἀπῄτει
τὰ κιθαρίσματα, ’καὶ τί διοίσει‘ ἔφη ’ἐὰν ταύτην
κρούσω;‘ ἑτέραν δείξας. ὃ δὲ οὐδὲν ἔφη διαφέρειν
τῷ μέλλοντι βασιλεύσειν ἀλλὰ τῷ ἐπὶ τέχνῃ κιθαρίσειν
μέλλοντι. ἔδεισε δὲ ἄρα οὗτος τὸ τοῦ Λίνου
πάθος. τὸν γὰρ Ἡρακλῆ ὁ Λῖνος ἔτι παῖδα ὄντα
κιθαρίζειν ἐπαίδευεν· ἀμουσότερον δὲ ἁπτομένου τοῦ
ὀργάνου, ἐχαλέπηνε πρὸς αὐτὸν ὁ Λῖνος. ὃ δὲ ἀγανακτήσας
ὁ Ἡρακλῆς τῷ πλήκτρῳ τοῦ Λίνου καθίκετο
καὶ ἀπέκτεινεν αὐτόν.
| [3,32] D'Alexandre apprenant à jouer de la lyre.
ALEXANDRE, fils de Philippe, était encore enfant, et n'avait pas atteint l'âge
de puberté, lorsqu'il apprit à jouer de la lyre. Son maître lui ayant dit
un jour de pincer une certaine corde, pour en tirer un son, dont la modulation
convînt à la pièce qu'il exécutait : « Eh, qu'importe, dit Alexandre, que je
pince celle-là, en lui montrant une autre corde ? « Il importe peu, répondit
le maître, pour qui doit être roi, mais beaucoup pour qui voudrait jouer de la
lyre suivant les règles. » Le musicien, instruit de l'aventure de Linus,
craignait d'avoir le même sort. Hercule, dans son enfance, eut Linus pour maître
de lyre : Linus l'ayant un jour traité avec humeur, parce qu'il touchait mal son
instrument, Hercule, dans un mouvement de colère, le tua d'un coup d'archet.
| [3,33] Σάτυρος ὁ αὐλητὴς Ἀρίστωνος τοῦ φιλοσόφου
πολλάκις ἠκροᾶτο, καὶ κηλούμενος ἐκ τῶν λεγομένων
ἐπέλεγεν
εἰ μὴ ἐγὼ τάδε τόξα φαεινῷ ἐν πυρὶ θείην,
τοὺς αὐλοὺς αἰνιττόμενος, καὶ τρόπον τινὰ τὴν τέχνην
ἐκφαυλίζων παραβολῇ τῇ πρὸς φιλοσοφίαν.
| [3,33] De Satyrus le joueur de flûte.
LE joueur de flûte Satyrus, qui assistait souvent aux discours d'Ariston
sur la philosophie, en sortait si enchanté qu'il s'écriait (parodiant un vers
dHomère : "Si je ne jette mon arc au feu, que ....". Satyrus voulait parler de
sa flûte, et témoignait ainsi combien il tenait son art au-dessous de la philosophie.
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