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[3,28] Ὁρῶν ὁ Σωκράτης τὸν Ἀλκιβιάδην τετυφωμένον
ἐπὶ τῷ πλούτῳ καὶ μέγα φρονοῦντα ἐπὶ τῇ περιουσίᾳ
καὶ ἔ τι πλέον ἐπὶ τοῖς ἀγροῖς, ἤγαγεν αὐτὸν ἔς τινα
τῆς πόλεως τόπον ἔνθα ἀνέκειτο πινάκιον ἔχον γῆς
περίοδον, καὶ προσέταξε τῷ Ἀλκιβιάδῃ τὴν Ἀττικὴν
ἐνταῦθ´ ἀναζητεῖν. ὡς δ´ εὗρε, προσέταξεν αὐτῷ
τοὺς ἀγροὺς τοὺς ἰδίους διαθρῆσαι. τοῦ δὲ εἰπόντος
’ἀλλ´ οὐδαμοῦ γεγραμμένοι εἰσίν‘ ’ἐπὶ τούτοις οὖν‘
εἶπε ’μέγα φρονεῖς, οἵπερ οὐδὲν μέρος τῆς γῆς εἰσιν;‘
| [3,28] Comment Socrate réprima l'orgueil d'Alcibiade.
SOCRATE, voyant qu'Alcibiade tirait vanité de ses richesses, et qu'il
s'enorgueillissait de ses grands domaines, le mena dans un lieu où était exposée
une carte géographique, qui représentait la terre entière : « Dans cette
carte, lui dit-il, cherchez, je vous prie, l'Attique. » Quand Alcibiade l'eut
trouvée : « Cherchez, continua Socrate, les terres qui vous appartiennent. » - «
Elles n'y sont pas marquées, » répondit Alcibiade. « Eh quoi, reprit le
philosophe, vous vous enorgueillissez pour des possessions qui ne sont pas
même un point sur la terre ! »
| [3,29] Διογένης ὁ Σινωπεὺς συνεχῶς ἐπέλεγεν ὑπὲρ
ἑαυτοῦ ὅτι τὰς ἐκ τῆς τραγῳδίας ἀρὰς αὐτὸς ἐκπληροῖ
καὶ ὑπομένει· εἶναι γὰρ
πλάνης ἄοικος πατρίδος ἐστερημένος
πτωχὸς δυσείμων βίον ἔχων ἐφήμερον.
καὶ ὅμως ἐπὶ τούτοις μέγα ἐφρόνει οὐδὲν ἧττον ἢ
Ἀλέξανδρος ἐπὶ τῇ τῆς οἰκουμένης ἀρχῇ, ὅτε καὶ
Ἰνδοὺς ἑλὼν ἐς Βαβυλῶνα ὑπέστρεψεν.
| [3,29] De la pauvreté et de l'orgueil de Diogène.
DIOGÈNE de Sinope avait coutume de dire que toutes les imprécations contenues
dans les tragédies s'accomplissaient sur lui, et qu'il en ressentait les
effets : car, disait il, je suis errant, sans maison, sans patrie, pauvre, mal
vêtu, réduit à vivre au jour le jour. Dans cet état, Diogène n'était pas moins
fier qu'Alexandre, lorsque, maître de l'univers, ce prince revint à Babylone,
après avoir subjugué les Indiens.
| [3,30] Ἀμοιβεὺς ὁ κιθαρῳδὸς σωφρονέστατος ἐλέγετο
καὶ γυναῖκα ὡραιοτάτην ἔχων μὴ ὁμιλεῖν αὐτῇ· καὶ
Διογένης ὁ τῆς τραγῳδίας ὑποκριτὴς τὴν ἀκόλαστον
κοίτην ἀπείπατο παντελῶς πᾶσαν. Κλειτόμαχος δὲ ὁ
παγκρατιαστὴς εἴ ποτε καὶ κύνας εἶδε συμπλεκομένους,
ἀπεστρέφετο· καὶ ἐν συμποσίῳ εἴ τις ἀφροδίσιος
λόγος παρερρύη, ἀναστὰς ἀπηλλάττετο.
| [3,30] De la continence de quelques anciens.
LE joueur de lyre Amébée est renommé par son extrême continence. Il avait
épousé une très belle femme, qui, dit-on, n'éprouva jamais qu'elle eut un mari.
Diogène, l'acteur tragique, peut être cité comme un exemple de la même vertu.
Clitomaque le pancratiaste portait la pudeur jusqu'à détourner la vue,
quand il apercevait deux chiens accouplés, et même jusqu'à quitter la table dans
un repas, lorsqu'on y parlait trop librement.
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