HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ÉLIEN, Histoires diverses, livre II

Chapitre 4-6

  Chapitre 4-6

[2,4] Περὶ ἔρωτος Χαρίτωνος καὶ Μελανίππου, καὶ Τυράννου εἰς αὐτοὺς συμπαθείας. Φαλάριδος ὑμῖν ἔργον οὐ μάλα ἐκείνῳ σύνηθες εἰπεῖν ἐθέλω. Τὸ δὲ ἔργον φιλανθρωπίαν ἄμαχον ὁμολογεῖ, καὶ διὰ τοῦτο ἀλλότριον ἐκείνου δοκεῖ. Χαρίτων ἦν Ἀκραγαντῖνος, φιλόκαλος ἄνθρωπος, καὶ περὶ τὴν ὥραν τὴν τῶν νέων ἐσπουδακὼς δαιμονίως. Διαπύρως δὲ ἠράσθη μάλιστα Μελανίππου, Ἀκραγαντίνου καὶ ἐκείνου, καὶ τὴν ψυχὴν ἀγαθοῦ, καὶ τὸ κάλλος διαφέροντος. Τοῦτον ἐλύπησέ τι Φάλαρις τὸν Μελάνιππον. Δικαζομένῳ γὰρ αὐτῷ πρός τινα τῶν ἑταίρων αὐτοῦ τοῦ Φαλάριδος, προσέταξεν τύραννος τὴν γραφὴν καταθέσθαι. Τοῦ δὲ μὴ πειθομένου, δὲ ἠπείλησε τὰ ἔσχατα δράσειν αὐτὸν μὴ ὑπακούσαντα. Καὶ ἐκεῖνος μὲν παρὰ τὴν δίκην ἐκράτησεν τῇ ἀνάγκῃ προστάξαντος τοῦ Φαλάριδος· καὶ οἱ ἄρχοντες τὴν γραφὴν τοῦ ἀγῶνος ἠφάνισαν. Βαρέως δ᾿ ἐπὶ τούτοις νεανίσκος ἤνεγκεν, ὑβρίσθαι λέγων, καὶ ὡμολόγει τὴν ὀργὴν τὴν ἑαυτοῦ πρὸς τὸν ἐραστὴν Μελάνιππος, καὶ ἠξίου κοινωνὸν αὐτὸν γενέσθαι τῆς ἐπιθέσεως τῆς κατ᾿ αὐτοῦ· καὶ ἄλλους δὲ ἔσπευδε προσλαβεῖν τῶν νεανίσκων, οὓς μάλιστα ᾔδει περὶ τὴν τοιαύτην πρᾶξιν θερμοτάτους. Ὁρῶν δὲ αὐτὸν Χαρίτων ἐνθουσιῶντα, καὶ ὑπὸ τῆς ὀργῆς ἀναφλεγόμενον, καὶ γινώσκων, ὅτι τῶν πολιτῶν οὐδεὶς αὐτοῖς συλλήψεται, δέει τῷ ἐκ τοῦ τυράννου, καὶ αὐτὸς ἔφη πάλαι τοῦτο ἐπιθυμεῖν, καὶ σπεύδειν ἐκ παντὸς τὴν πατρίδα ῥύσασθαι τῆς δουλείας τῆς καταλαβούσης· ἀσφαλὲς δὲ μὴ εἶναι πρὸς πολλοὺς τὰ τοιαῦτα ἐκφέρειν. Ἠξίου δὴ τὸν Μελάνιππόν οἱ συγχωρῆσαι ἀκριβέστερον ὑπὲρ τούτων διασκέψασθαι, καὶ ἐᾶσαι παραφυλάξαι τὸν χρόνον τὸν ἐπιτήδειον εἰς τὴν πρᾶξιν. Συνεχώρησε τὸ μειράκιον. Ἐφ᾿ ἑαυτοῦ τοίνυν Χαρίτων βαλόμενος τὸ πᾶν τόλμημα, καὶ κοινωνὸν αὐτοῦ μὴ θελήσας παραλαβεῖν τὸν ἐρώμενον, ἵν᾿, εἰ καταφωραθείη, αὐτὸς ὑπέχοι τὴν δίκην, ἀλλὰ μὴ καὶ ἐκεῖνον εἰς ταὐτὰ ἐμβάλοι· ἡνίκα οἱ ἐδόκει καλῶς ἔχειν, ἐγχειρίδιον λαβὼν, ὡρμᾶτο ἐπὶ τὸν τύραννον. Οὺ μὴν ἔλαθε· κατεφωράθη δέ, πάνυ σφόδρα ἀκριβῶς τῶν δορυφόρων τὰ τοιαῦτα φυλαττόντων. Ἐμβληθεὶς δὲ ὑπὸ τοῦ Φαλάριδος εἰς τὸ δεσμωτήριον, καὶ στρεβλούμενος, ἵν᾿ εἴπῃ τοὺς συνεγνωκότας, δὲ ἐνεκαρτέρει καὶ ἐνήθλει ταῖς βασάνοις. Ἐπεὶ δὲ μακρὸν τοῦτο ἦν, Μελάνιππος ἧκεν ἐπὶ τὸν Φάλαριν, καὶ ὡμολόγησεν οὐ μόνον κοινωνὸς εἶναι τῷ Χαρίτωνι τῆς βουλῆς, ἀλλὰ καὶ αὐτὸς ἄρξαι τῆς ἐπιβουλῆς. Τοῦ δὲ πυνθανομένου τὴν αἰτίαν, εἶπε τὸν ἐξ ἀρχῆς λόγον, καὶ τὴν τῆς γραφῆς ἄρσιν, καὶ ἐπὶ τούτοις ὡμολόγει περιαλγῆσαι. Θαυμάσας οὖν, ἀμφοτέρους ἀφῆκε τῆς τιμωρίας, προστάξας αὐθημερὸν ἀπελθεῖν μὴ μόνον τῆς Ἀκραγαντίνων πόλεως, ἀλλὰ καὶ τῆς Σικελίας· συνεχώρησε δὲ αὐτοις τὰ ἴδια δίκαια καρποῦσθαι. Τούτους ὕστερον Πυθία, καὶ τὴν φιλίαν αὐτῶν, ὕμνησε διὰ τούτων τῶν ἐπῶν· Θείας ἡγητῆρες ἐφημερίοις φιλότητος Εὐδαίμων Χαρίτων καὶ Μελάνιππος ἔφυ, τοῦ θεοῦ τὸν ἔρωτα αὐτῶν θείαν ὀνομάσαντος φιλίαν. [2,4] De l'amitié de Chariton et de Mélanippe, et de la clémence de Phalaris à leur égard. JE veux vous raconter une action de Phalaris, à laquelle on ne devait pas s'attendre : c'est une action de la plus grande humanité, et par là, tout à fait étrangère à son caractère. Chariton d'Agrigente aimait tendrement Mélanippe, Agrigentin comme lui, jeune homme en qui les qualités de l’âme égalaient la beauté de la figure. Phalaris avait sensiblement chagriné Mélanippe en lui ordonnant de se désister d'un procès qu'il avait intenté contre un des amis du tyran. Comme Mélanippe ne se rendait pas, Phalaris avait été jusqu'à le menacer du traitement le plus rigoureux s'il n'obéissait promptement. Enfin, contre toute justice, l'adversaire de Mélanippe, appuyé de l'autorité du tyran, l'emporta, et les magistrats, dévoués à Phalaris, supprimèrent les pièces du procès. Mélanippe, outré de ce procédé, criait à l'injustice : il court chez son ami, lui montre toute sa colère, et le conjure de l'aider dans le projet qu'il a de se venger du tyran. En même temps, il songe à s'associer quelques autres jeunes gens, surtout ceux qu'il savait être par leur audace les plus propres à une pareille entreprise. Chariton le voyant enflammé de colère et hors de lui-même, prévoyant d'ailleurs qu'aucun des citoyens, par la crainte du tyran, n'entrerait dans leur complot, dit à Mélanippe : "Il y a longtemps que j'ai la même pensée, et que je cherche en moi-même les moyens de délivrer ma patrie de la servitude dans laquelle elle gémit, mais comme il serait dangereux de multiplier les confidents de ce projet, trouvez bon que j'y réfléchisse plus mûrement, et laissez-moi épier le moment le plus propre pour l'exécution." Mélanippe y consentit. Ainsi Chariton prit sur lui seul toute l'entreprise, et ne voulut point y associer son ami, pour ne pas l'exposer au danger de subir la même peine que lui, s'il était découvert. Chariton, croyant avoir trouvé l'occasion qu'il cherchait, se saisit d'un poignard. Déjà il allait se jeter sur le tyran, mais son mouvement fut aperçu par les gardes, qui veillaient sans cesse pour prévenir de pareils attentats. Phalaris ordonna qu'on le mît en prison, et qu'on le forçât par les tourments à déclarer ses complices. Il souffrit courageusement la torture : rien ne put ébranler sa constance. Il y avait assez longtemps qu'on l'éprouvait, lorsque Mélanippe vint s'accuser devant Phalaris, non seulement d'être complice de Chariton, mais d'avoir le premier formé le projet de la conjuration. "Eh! quelle raison peut vous y avoir porté?" lui dit le tyran. Mélanippe reprit toute son affaire depuis l'origine, et avoua que la suppression de la procédure l'avait mis au désespoir. Phalaris, étonné de la générosité des deux amis, fit grâce à l'un et à l'autre, mais il leur enjoignit de sortir le jour même de la ville d'Agrigente et de la Sicile, leur permettant néanmoins de percevoir les revenus des biens qu'ils possédaient. La Pythie célébra dans la suite leur amitié par ces paroles : "Héros de la divine amitié parmi les mortels, Chariton et Mélanippe furent heureux." Ainsi le dieu honorait l'amitié du nom de divine.
[2,5] Περὶ χρόνου ταμιεύσεως, καὶ τοῦ μὴ ἐᾶσαι Λακεδαιμονίους περιπατεῖν. Λακεδαιμόνιοι δεινὴν ἐποιοῦντο τοῦ χρόνου τὴν φειδώ, ταμιευόμενοι πανταχόθεν αὐτὸν εἰς τὰ ἐπειγόμενα, καὶ μηδενὶ τῶν πολιτῶν ἐπιτρέποντες, μήτε ῥᾳστωνεύειν, μήτε ῥᾳθυμεῖν εἰς αὐτὸν, ὡς ἂν μὴ πρὸς τὰ ἔξω τῆς ὰρετῆς ἀναλισκόμενος, εἶτα μάτην διαφθείροιτο. Μαρτύριον τούτου πρὸς τοῖς ἄλλοις καὶ τοῦτο. Ἀκούσαντες οἱ Ἔφοροι Λακεδαιμονίων τοὺς Δεκέλειαν καταλαβόντας περιπάτῳ χρῆσθαι δειλινῷ, ἐπέστειλαν αὐτοῖς, Μὴ περιπατεῖτε· ὡς τρυφώντων αὐτῶν μᾶλλον, τὸ σῶμα ἐκπονοῦντων. Δεῖν γὰρ Λακεδαιμονίους, οὐ διὰ τοῦ περιπάτου, ἀλλὰ διὰ τῶν γψμνασίων τὴν ὑγείαν πορίζεσθαι. [2,5] De l'économie du temps. Exemple de Lacédémone. LES Lacédémoniens voulaient qu'on ménageât le temps avec la plus grande économie, et qu'il ne fût jamais employé qu'à des choses utiles; ils ne souffraient dans aucun de leurs concitoyens ni oisiveté ni paresse. Le temps dont l'emploi ne tournait pas au profit de la vertu, était, selon eux, un temps perdu. Entre plusieurs traits qui le prouvent, je ne citerai que celui-ci. Les éphores ayant appris que ceux qui étaient restés en garnison à Décélie, se promenaient après le dîner, leur écrivirent:" Ne vous promenez pas." C'était leur reprocher qu'ils se divertissaient plutôt qu'ils ne s'exerçaient, au lieu que des Lacédémoniens devaient entretenir leur santé, non par la promenade, mais par la gymnastique.
[2,6] Παράδειγμα, ὅτι οὐ δεῖ τοῖς πολλοῖς ἀρέσκειν. Ἱππόμαχος, φασίν, γυμναστής, ἐπεὶ πάλαισμά τι ἀθλητὴς ὑπ᾿ αὐτῷ γυμναζόμενος ἐπάλαισεν, εἶτα πᾶς ὄχλος περιεστὼς ἐξεβόησε, καθίκετο αὐτοῦ τῇ ῥάβδῳ, Ἱππόμαχός, φασιν, καὶ εἶπεν, Ἀλλὰ σύ γε κακῶς, καὶ οὐχ ὡς ἐχρῆν ἐποίησας, ὅπερ ἐχρῆν ἄμεινον γενέσθαι· οὐ γὰρ ἂν ἐπῄνεσαν οὗτοι τεχνικόν σε δράσαντά τι. Αἰνιττόμενος, ὅτι τοὺς εὖ καὶ καλῶς ἕκαστα δρῶντας, οὐ τοῖς πολλοῖς, ἀλλὰ τοῖς ἔχουσιν νοῦν θεωρητικὸν δρωμένων ἀρέσκειν δεῖ. Ἔοικε δὲ καὶ Σωκράτης τὴν τῶν πολλῶν ἐκφαυλίζειν κρίσιν ἐν τῇ συνουσίᾳ τῇ πρὸς Κρίτωνα, ὅτε ἀφίκετο Κρίτων εἰς τὸ δεσμωτήριον, καὶ δὴ ἔπειθεν αὐτὸν ἀποδρᾶναι, καὶ τὴν τῶν Ἀθηναίων τὴν κατ᾿ αὐτοῦ κρίσιν διαφθεῖραι. [2,6] Ce n'est pas à la multitude qu'il importe de plaire. ON raconte qu'un athlète, élève d'Hippomaque, maître de gymnastique, s'exerçant un jour à quelque tour de lutte, reçut de grands applaudissements d'un peuple nombreux qui l'environnait; mais Hippomaque, lui donnant un coup de baguette, "Ce que vous venez de faire, lui dit-il, n'a pas été fait comme il devait l'être, et aurait dû être mieux : si vous aviez observé les règles de l'art, ce peuple ne vous aurait pas applaudi." Hippomaque voulait faire entendre qu'on ne peut, dans tous les genres, s'assurer d'avoir véritablement réussi, qu'autant qu'on aura plu, non à la multitude, mais aux connaisseurs. Il paraît aussi que Socrate faisait peu de cas du jugement de la multitude par l'entretien qu'il eut avec Criton, lorsque celui-ci vint dans la prison pour lui conseiller de se sauver, et de se soustraire à la sentence des Athéniens.


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Dernière mise à jour : 8/03/2007