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[1,22] Δῶρα τὰ διδόμενα παρὰ Περσῶν βασιλέως τοῖς πρεσβευταῖς.
Δῶρα τὰ ἐκ βασιλέως διδόμενα τοῖς παρ᾿ αὐτὸν ἥκουσι πρεσβευταῖς, εἴτε παρὰ
τῶν Ἑλλήνων ἀφίκοιντο εἴτε ἑτέρωθεν, ταῦτ᾿ ἦν. Τάλαντον μὲν ἑκάστῳ
Βαβυλώνιον ἐπισήμου ἀργυρίου, ταλαντιαῖαι δὲ φιάλαι δύο ἀργυραῖ. Δύναται δὲ
τὸ τάλαντον τὸ Βαβυλώνιον δύο καὶ ἑβδομήκοντα μνᾶς Ἀττικάς. Ψέλλιά τε καὶ
ἀκινάκην ἐδίδου, καὶ στρεπτόν· χιλίων δαρεικῶν ἄξια ταῦτα. Καὶ στολὴν ἐπ᾿
αὐτοῖς Μηδικήν· ὄνομα δὲ τῇ στολῇ δωροφορική.
| [1,22] Présents du roi de Perse aux ambassadeurs.
VOICI les présents que le roi de Perse avait coutume de faire aux ambassadeurs
qui lui venaient, soit de la Grèce, soit de tout autre pays. Il donnait à chaque
envoyé un talent babylonien d'argent monnayé, deux vases d'argent de la valeur
de deux talents (on peut apprécier le talent babylonien à soixante-douze mines
attiques), des bracelets, une épée persique, et un collier, ces trois articles
valant ensemble mille dariques, enfin une robe à la façon des Mèdes, qu'on
appelait dorophorique.
| [1,23] Περὶ Γοργίου καὶ Πρωταγόρου.
Ἐν τοῖς Ἕλλησι τοῖς πάλαι, μακρᾷ τῇ δόξῃ διέπρεπε Γοργίας ὁ Λεοντῖνος
Φιλολάου, καὶ Πρωταγόρας Δημοκρίτου· τῇ δὲ σοφίᾳ τοσοῦτον ἐλείποντο, ὅσον
ἀνδρῶν παῖδες. Ἔοικε γάρ πως ἡ δόξα μὴ πάνυ τι ἀκριβὲς, μήτε ὁρᾶν, μήτε
ἀκούειν· ἔνθεν τοι καὶ πολλὰ σφάλλεται, καὶ τὰ μὲν καταχαρίζεται, τὰ δὲ
ψεύδεται.
| [1,23] De Gorgias et de Protagoras.
GORGIAS le Léontin et Protagoras eurent autrefois chez les Grecs beaucoup plus
de célébrité que Philolaüs et Démocrite. Cependant Démocrite et Philolaüs
étaient autant au-dessus des deux autres par leur sagesse, que les hommes faits
sont au-dessus des enfants, tant il est vrai que les yeux et les oreilles de la
renommée ne sont pas toujours fidèles : aussi se trompe-t-elle souvent, ou dans
l'éloge, on dans le blâme.
| [1,24] Περὶ φιλονεικίας Ἡρακλέους, καὶ Λεπρέου.
Καύκωνος τοῦ Ποσειδῶνος, καὶ Ἀστυδαμείας τῆς Φόρβαντος, γίνεται παῖς
Λεπρέας, ὅσπερ οὖν συνεβούλευσε τῷ Αὐγέᾳ δῆσαι τὸν Ἡρακλῆ, ὅτε αὐτὸν
ἀπῄται τὸν ὐπὲρ τοῦ ἄθλου μισθὸν Ἡρακλῆς. Ἦν οὖν, οἷα εἰκὸς, πολέμιος τῷ
Ἡρακλεῖ ὁ Λεπρέας ἐκ τῆς τοιαύτης συμβουλῆς. Χρόνῳ δὲ ὕστερον ὁ μὲν τοῦ
Διὸς παῖς εἰς Καύκωνας ἀφίκετο· δεηθείσης δὲ τῆς Ἀστυδαμείας, διαλύεται τὴν
πρὸς τὸν Λεπρέα ὁ Ἡρακλῆς ἔχθραν. Φιλονεικία δ᾿ οὖν αὐτοῖς ἐμπίπτει νεανικὴ,
καὶ ἐρίζουσιν ἀλλήλοις περὶ δίσκου, καὶ ὕδατος ἀντλήσεως, καὶ τίς
καταδειπνήσει ταῦρον πρότερος· καὶ ἐν πᾶσι τούτοις ἡττᾶται Λεπρέας. Καὶ ὑπὲρ
πολυποσίας ἀγὼν αὐτοῖς ἐγένετο, καὶ ἐνταῦθα πάλιν ὁ Ἡρακλῆς ἐκράτει.
Διανιώμενος δὲ ὁ Λεπρέας, λαβὼν ὅπλα, εἰς μονομαχίαν προκαλεῖται τὸν
Ἡρακλῆ. Καὶ οῦν καὶ ἔτισε δίκας ὑπὲρ τῶν παῤ Αὐγέᾳ· μαχόμενος γὰρ
ὰποθνῄσκει.
| [1,24] Du défi d'Hercule et de Léprée.
CAUCON fils de Neptune, et Astydamée, fille de Phorbas, eurent un fils nommé
Léprée. Ce Léprée avait conseillé à Augias d'enchaîner Hercule, qui lui
demandait la récompense de son travail; et vraisemblablement ce conseil avait
indisposé Hercule contre Léprée. Quelque temps après, le fils de Jupiter partit
pour aller chez Caucon : là, cédant aux prières d'Astydamée, il lui sacrifia son
ressentiment contre Léprée. Mais il s'éleva entre eux une de ces disputes,
ordinaires entre jeunes gens; ils se défièrent à qui jetterait le plus loin un
palet, puiserait la plus grande quantité d'eau, mangerait en moins de temps un
taureau. Léprée ayant été vaincu dans tous ces jeux, ils se défièrent à qui
boirait le plus : Hercule fut encore vainqueur. Enfin Léprée, dans l'excès de
son dépit, prit ses armes et appela Hercule en combat singulier; mais sa
témérité lui coûta la vie. Ainsi fut puni le mauvais service qu'il avait rendu à
Hercule chez Augias.
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