HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ÉLIEN, Histoires diverses, livre I

Chapitre 19-21

  Chapitre 19-21

[1,19] Περὶ τῆς τῶν Συβαριτῶν, καὶ Κολοφωνίων, καὶ Κορινθίων τρυφῆς. μὲν δημώδης λόγος καὶ εἰς πάντας ἐφοιτήσας λέγει, Συβαρίταις καὶ αὐτῇ τῇ Συβάρει αἰτίαν τῆς ἀπωλείας γενέσθαι τὴν πολλὴν τρυφήν. δὲ οὐκ ἔστι τοῖς πολλοῖς γνώριμα, ταῦτ' ἐγὼ ἐρῶ. Κολοφωνίους φασὶ καὶ αὐτοὺς διὰ τὴν πάνυ τρυφὴν ἀπολέσθαι· καὶ γάρ τοι καὶ οὗτοι ἐσθῆτι πολυτελεῖ ἐθρύπτοντο, καὶ τραπέζης ἀσωτίᾳ καὶ ὑπὲρ τὴν χρείαν χρώμενοι ὕβριζον. Καὶ τῶν Βακχιαδῶν δὲ τῶν ἐν Κορίνθῳ ἀρχή, ἐπὶ μέγα δυνάμεως προελθοῦσα, ὅμως, διὰ τὴν τρυφὴν τὴν ἔξω τοῦ μέτρου, καὶ αὐτὴ κατελύθη. [1,19] Du luxe des Sybarites, des Colophoniens et des Corinthiens. C'EST un fait généralement connu et répandu partout que les Sybarites se sont perdus eux et leur ville par l'excès de leur luxe. Mais on ignore communément ce que je vais rapporter. On dit que la ruine des Colophoniens est venue de la même cause : par la magnificence de leurs vêtements, autant que par la somptuosité immodérée de leur table, ils semblaient insulter aux autres hommes. J'ajouterai que ce fut encore l'excès du luxe, qui fit déchoir les Bacchiades du haut degré de puissance auquel ils s'étaient élevés dans Corinthe.
[1,20] Περὶ Διονυσίου συλήσαντος τὰ τῶν θεῶν. Διονύσιος ἐξ ἁπάντων τῶν ἐν Συρακούσαις ἱερῶν ἐσύλησε τὰ χρήματα. Τοῦ δὲ ἀγάλματος τοῦ Διὸς περιεῖλε τὴν ἐσθῆτα καὶ τὸν κόσμον, ὃς ἦν, φασι, χρυσίου πέντε καὶ ὀγδοήκοντα ταλάντων. Ὀκνούντων δὲ τῶν δημιουργῶν ἅψασθαι, ὅδε πρῶτος ἔκρουσε τὸ ἄγαλμα. Καὶ τὸ ἄγαλμα δὲ τοῦ Ἀπόλλωνος περιεσύλησεν, ἔχον καὶ αὐτὸ χρυσοῦς βοστρύχους, κελεύσας ἀποκεῖραί τινα αὐτό. Πλεύσας δὲ εἰς Τυρρηνούς, τὰ τοῦ Ἀπόλλωνος, καὶ τῆς Λευκοθέας ἅπαντα ἐσύλησε χρήματα, τὴν παρακειμένην ἀργυρᾶν τῷ Ἀπόλλωνι τράπεζαν κελεύσας ἀφελεῖν, Ἀγαθοῦ Δαίμονος τῷ θεῷ διδόντας πρόποσιν. [1,20] De Denys pillant les temples des dieux. DENYS pilla les richesses de tous les temples de Syracuse, il dépouilla la statue de Jupiter de ses habits et de ses ornements, qui pouvaient être estimés quatre-vingt-cinq talents d'or, et comme les ouvriers paraissaient craindre d'y toucher, il porta le premier la main sur la statue. Il traita de même celle d'Apollon : la chevelure du dieu était d'or; Denys ordonna qu'on lui rasât la tête. Ayant ensuite fait voile vers Trézène, il enleva toutes les richesses consacrées à Apollon et à Leucothée, entre autres une table d'argent qui était auprès du dieu, ordonnant de lui verser le coup du bon génie, qui terminait le repas.
[1,21] Ἰσμηνίας, αἰσχύνης χωρὶς, πῶς Περσῶν βασιλεῖ προσεκύνησεν. Ἰσμηνίου τοῦ Θηβαίου σοφὸν ἅμα καὶ Ἑλληνικὸν οὐκ ἂν ἀποκρυφαίμην ἔργον. Πρεσβεύων οὗτος ὑπὲρ τῆς πατρίδος πρὸς βασιλέα τῶν Περσῶν ἀφίκετο μὲν, ἐβούλετο δὲ αὐτὸς, ὑπὲρ ὧν ἧκεν, ἐντυχεῖν τῷ Πέρσῃ. Ἔφατο οὖν πρὸς αὐτὸν χιλίαρχος, καὶ τὰς ἀγγελίας εἰσκομίζων τῷ βασιλεῖ, καὶ τοὺς δεομένους εἰσάγων. Ἀλλ᾿, ξένε Θηβαῖε» (ἔλεγε δὲ ταῦτα περσίζων δι᾿ ἑρμηνέως, Τιθραύστης δὲ ἦν ὄνομα τῷ χιλιάρχῳ), νόμος ἐστὶν ἐπιχώριος Πέρσαις, τὸν εἰς ὀφθαλμοὺς ἐλθόντα τοῦ βασιλέως μὴ πρότερον λόγου μεταλαγχάνειν, πρὶν προσκυνῆσαι αὐτόν. Εἰ τοίνυν αὐτὸς δι᾿ ἑαυτοῦ συγγενέσθαι θέλεις αὐτῷ, ὥρα σοι, τὰ ἐκ τοῦ νόμου δρᾶν· εἰ δὲ μή, τὸ αὐτό σοι τοῦτο καὶ δι᾿ ἡμῶν ἀνυσθήσεται, καὶ μὴ προσκυνήσαντι. τοίνυν Ἰσμηνίας, Ἄγε με, εἶπε, καὶ προσελθὼν καὶ ἐμφανὴς τῷ βεσαιλεῖ γενόμενος, περιελόμενος τὸν δακτύλιον, ἔρριψεν ἀδήλως παρὰ τοὺς πόδας, ὃν ἔτυχε φορῶν, καὶ ταχέως ἐπικύψας, ὡς δὴ προσκυνῶν, πάλιν ἀνείλετο αὐτόν· καὶ δόξαν μὲν ἀπέστειλε τῷ Πέρσῃ προσκυνήσας, οὐ μὴν ἔδρασεν οὐδὲν τῶν ἐν τοῖς Ἕλλησιν αἰσχύνην φερόντων. Πάντα δ᾿ οὖν ὅσα ἠβουλήθη κατεπράξατο, οὐδὲ ἠτύχησέ τι ἐκ τοῦ Πέρσου. [1,21] Comment Isménias adora le roi de Perse, sans bassesse. JE ne passerai pas sous silence l'action du Thébain Isménias : c'est un trait d'habileté bien digne d'un Grec. Isménias ayant été envoyé par ses concitoyens en ambassade à la cour de Perse, voulut traiter l'affaire qui l'amenait avec le roi lui-même. Le chiliarque, nommé Tithraustès, qui était chargé d'annoncer au roi les ambassadeurs et de les introduire, lui dit, par le moyen d'un interprète : "Étranger, c'est une coutume établie chez les Perses, qu'on ne paraît devant le roi et qu'on ne peut avoir d'entretien avec lui, qu'après s'être prosterné pour l'adorer. Il faut donc, si vous voulez obtenir une audience, que vous vous conformiez à l'usage; sinon c'est avec nous que vous traiterez, et vous n'en terminerez pas moins votre affaire, sans subir la loi de l'adoration". "Introduisez-moi, répartit Isménias." Quand il se fut approché jusqu'à être vu du prince, il tira la bague qu'il portait au doigt, et la laissa tomber, sans que personne s'en aperçût; puis, se baissant promptement, comme s'il se fût incliné pour satisfaire à la cérémonie, il la ramassa. Ainsi, le roi de Perse se crut adoré, et Isménias ne fit rien dont un Grec dût rougir. Il obtint tout ce qu'il demandait; rien ne lui fut refusé.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 8/03/2007