[78,21] καὶ τὰ μὲν τῶν στρατιωτῶν αὐτίκα λελέξεται· τότε δὲ γράμμα
μὲν οὐδὲν ὁ Μακρῖνος τῶν μηνυτικῶν οὔτε ἐσέπεμψεν ἐς τὴν γερουσίαν,
ὥσπερ ἠξίουν, οὔτ´ ἄλλως ἐξέφηνε, φήσας, εἴτ´ οὖν ἀληθῶς
εἴτε καὶ ψευδῶς, ἵνα μὴ πολλὴ ταραχὴ γένηται, ὅτι μηδὲν ἐν
τῷ βασιλικῷ τοιοῦτον εὑρέθη (ὁ γάρ τοι Ταραύτας ἤτοι διέφθειρε
τὰ πλεῖστα τῶν ἔνδειξίν τινα ἐχόντων, ἢ καὶ αὐτοῖς τοῖς πέμψασιν
αὐτὰ ἀντέπεμπεν, ὥσπερ εἶπον, ὅπως μηδεὶς ἔλεγχος τῆς κακίας
αὐτῶν ὑπολείπηται), τρεῖς δὲ δὴ τῶν βουλευτῶν, οὓς μάλιστα καὶ
αὐτὸς ἐξ ὧν ἐπεφωράκει ἀξιομισεῖς ἐνόμιζεν εἶναι, ἐκδήλους ἐποίησε,
τόν τε Μανίλιον καὶ τὸν Ἰούλιον καὶ προσέτι Σουλπίκιον Ἀρρηνιανόν,
ὃς ἄλλους τέ τινας καὶ τὸν Βάσσον τὸν τοῦ Πομπωνίου παῖδα,
ᾧ τῆς Μυσίας ἄρξαντι ὑπεστρατηγήκει, ἐσεσυκοφαντήκει. καὶ οὗτοί
τε ἐς νήσους ὑπερωρίσθησαν (ἀπεῖπε γὰρ ἄντικρυς μηδένα αὐτῶν θανατωθῆναι, αὐτὸ τοῦτο γράψας "ἵνα μή, ἃ ἐκείνοις ἐγκαλοῦμεν,
αὐτοὶ ποιοῦντες φανῶμεν") καὶ Λούκιος Πρισκιλλιανὸς ὑπ´
αὐτῆς τῆς βουλῆς προβληθείς, οὕτω περιβόητος ἐπὶ ταῖς ἐπηρείαις
ὥσπερ καὶ ἐπὶ ταῖς τῶν θηρίων σφαγαῖς ὤν. ἔν τε γὰρ
τῷ Τουσκούλῳ πολλοῖς ἀεὶ πολλάκις ἐμαχέσατο, ὥστε καὶ σημεῖα
τῶν δηγμάτων αὐτῶν φέρειν, καί ποτε καὶ ἄρκτῳ καὶ παρδάλει
λεαίνῃ τε καὶ λέοντι ἅμα μόνος συνηνέχθη· καὶ πολὺ
πλείους ἄνδρας, καὶ τῶν ἱππέων καὶ τῶν βουλευτῶν, ἐκ τῶν
διαβολῶν ἐξώλεσεν. ἐφ´ οἷς ἀμφοτέροις ὑπὸ μὲν τοῦ Καρακάλλου
μεγάλως ἐτιμήθη καὶ ἐς τοὺς ἐστρατηγηκότας ἐσεγράφη
καὶ τῆς Ἀχαΐας καὶ παρὰ τὸ καθῆκον ἦρξεν, ὑπὸ δὲ τῆς γερουσίας
ἰσχυρῶς ἐμισήθη, καὶ ἐπίκλητός τε ἐγένετο καὶ ἐς νῆσον
κατεκλείσθη.
| [78,21] 21. Il va être à l'instant parlé des soldats ; quant à Macrin, il n'adressa, malgré la demande qu'il en
avait reçue, aucun message au sénat concernant les délateurs, et ne fit aucune déclaration, même
indirecte, à cet égard, prétendant, à tort ou à raison, afin de ne pas exciter un grand tumulte,
qu'aucune pièce de ce genre n'avait été trouvée dans la demeure impériale (Tarautas, en effet, ou
détruisait, ou renvoyait, comme je l'ai dit, à leurs auteurs, afin qu'il ne subsistât aucune preuve de
leur perversité, la plupart des écrits contenant une dénonciation) : il se contenta de signaler trois
sénateurs que, d'après des renseignements surpris par lui, il jugeait dignes de haine, Manilius et
Julius, et, en outre, Sulpicius Arrénianus, qui avait accusé calomnieusement, entre autres, Bassus,
fils de Pomponius, dont il avait été le lieutenant lorsque celui-ci était gouverneur de la Mysie. Ces
coupables furent relégués dans des îles (Macrin défendit publiquement de les punir de mort, "afin,
écrivait-il en propres termes, afin que les fautes que nous leur reprochons, on ne nous voie pas
nous-mêmes les commettre")} ; il en fut de même de L. Priscillianus, {dénoncé par le sénat lui-même,}
qui s'était rendu aussi fameux par ses accusations que par ses massacres de bêtes. {Souvent, en effet,
il combattit à Tusculum, toujours contre plusieurs bêtes, de telle sorte qu'il portait les marques de
leurs morsures} ; un jour même, il fut mis aux prises, seul, avec un ours, une panthère, une lionne et
un lion à la fois ; mais il fit mourir, par ses calomnies, un nombre encore bien plus grand de
citoyens, chevaliers et sénateurs. {Ces deux mérites} lui avaient valu de grands honneurs de la part
de Caracallus, {son inscription sur la liste des anciens préteurs et le gouvernement de l'Achaïe,
contrairement à l'usage ; mais il s'attira une haine violente de la part du sénat, fut mis en accusation,}
et relégué dans une île.
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