[77,9] 9. Ὅτι δεινότατόν που καὶ τοῦτο ἔσχεν ὅτι μὴ μόνον ἐς τοὺς
στρατιώτας φιλαναλωτὴς ἀλλὰ καὶ ἐς τὰ ἄλλα πάντα καὶ ἥκιστα αὐτῷ ἦν·
ἐφ´ ἓν τοῦτο μόνον τὸ τοὺς ἀνθρώπους πάντας περιδύειν ἀποσυλᾶν καὶ
ἐκτρύχειν. Χωρὶς γὰρ τῶν στεφάνων τῶν χρυσῶν οὓς ὡς καὶ πολεμίους
τινὰς ἀεὶ νικῶν πολλάκις ᾔτει (λέγω δὲ οὐκ αὐτὸ τοῦτο τὸ τῶν στεφάνων
ποίημα· πόσον γὰρ τοῦτό γε ἐστίν; ἀλλὰ τὸ τῶν χρημάτων πλῆθος τῶν ἐπ´
ὀνόματι αὐτοῦ διδομένων, οἷς στεφανοῦν αἱ πόλεις τοὺς αὐτοκράτορας
εἰώθασιν), τῶν τε ἐπιτηδείων ἃ πολλὰ καὶ πανταχόθεν τὰ μὲν προῖκα τὰ δὲ
καὶ προσαναλίσκοντες ἐσεπρασσόμεθα, ἃ πάντα ἐκεῖνος τοῖς στρατιώταις
ἐχαρίζετο ἢ καὶ ἐκαπήλευεν, καὶ τῶν δώρων ἃ καὶ παρὰ τῶν ἰδιωτῶν τῶν
πλουσίων καὶ παρὰ τῶν δήμων προσῄτει, τῶν τε τελῶν τῶν τε ἄλλων ἃ
καινὰ προσκατέδειξεν, καὶ τοῦ τῆς δεκάτης ἣν ἀντὶ τῆς εἰκοστῆς ὑπέρ τε
τῶν ἀπελευθερουμένων καὶ ὑπὲρ τῶν καταλειπομένων τισὶ κλήρων καὶ
δωρεᾶς ἐποίησε πάσης, τάς τε διαδοχὰς καὶ τὰς ἀτελείας τὰς ἐπὶ τούτοις
τὰς δεδομένας τοῖς πάνυ προσήκουσι τῶν τελευτώντων καταλύσας (οὗ
ἕνεκα καὶ Ῥωμαίους πάντας τοὺς ἐν τῇ ἀρχῇ αὐτοῦ, λόγῳ μὲν τιμῶν, ἔργῳ
δὲ ὅπως πλείω αὐτῷ καὶ ἐκ τοῦ τοιούτου προσίῃ διὰ τὸ τοὺς ξένους τὰ
πολλὰ αὐτῶν μὴ συντελεῖν, ἀπέδειξεν)—ἔξω δὴ τούτων ἁπάντων καὶ
οἰκίας αὐτῷ παντοδαπάς, ἐπειδὴ τῆς Ῥώμης ἐξώρμησε, καὶ καταλύσεις
πολυτελεῖς ἐν μέσαις ταῖς ὁδοῖς καὶ ταῖς βραχυτάταις οἰκείοις δαπανήμασι
κατασκευάζειν ἠναγκαζόμεθα, ἐν αἷς οὐχ ὅσον οὐκ ἐνῴκησέ ποτε, ἀλλ´
οὐδὲ ὄψεσθαι αὐτῶν τινὰ ἔμελλε. Προσέτι καὶ θέατρα κυνηγετικὰ καὶ
ἱπποδρόμους πανταχοῦ, ὅπουπερ καὶ ἐχείμασεν ἢ καὶ χειμάσειν ἤλπισε,
κατεσκευάσαμεν, μηδὲν παρ´ αὐτοῦ λαβόντες. Καὶ αὐτίκα πάντα
κατεσκάφη· οὕτω πως διὰ τοῦτο μόνον ἐγένετο, ἵν´ ἡμεῖς ἐπιτριβῶμεν.
| [77,9] 9. Cet Antonin, ce grand philalexandre, ne reculait pas devant les dépenses lorsqu'il s'agissait de ses soldats ; quant aux autres hommes, il ne s'occupait d'eux que pour les piller, les dépouiller, les
tourmenter, et surtout les sénateurs. {En effet, indépendamment des couronnes d'or qu'il demandait à
chaque instant, comme s'il n'eut cessé de remporter des victoires (je ne parle pas seulement des
couronnes qui furent fabriquées quelle importance a cela ? mais des sommes immenses que les
villes ont coutume de donner aux empereurs sous le nom d'or coronaire) ; des nombreux
approvisionnements pour lesquels on nous mettait de toute part à contribution, tantôt à titre gratuit,
tantôt en nous imposant des dépenses, approvisionnements qu'il distribuait tous en largesses aux
soldats, ou leur vendait comme un cabaretier ; des présents qu'il réclamait des particuliers riches et
des peuples ; des impôts, tant des nouveaux qu'il établit, que de celui du dixième en remplacement
de celui du vingtième, dont il frappa les affranchissements, les legs, les donations de toute nature
par abolition des successions ab intestat et des immunités accordées, dans ces circonstances, aux
proches parents des défunts (c'est pour cela que tous les habitants de l'empire furent, sous apparence
d'honneur, mais en réalité pour plus de revenus à l'empereur, attendu que les étrangers étaient
exempts de la plupart de ces taxes, déclarés citoyens romains) ; en dehors, dis-je de tout cela,} nous
étions contraints, lorsqu'il sortait de Rome, de lui préparer, à nos propres frais, des demeures de
toute sorte et des lieux de repos somptueux au milieu des routes, même les plus courtes, dans des
endroits où non seulement il ne s'arrêta jamais, mais dont il y avait quelques-uns qu'il ne devait
même pas voir. De plus, nous construisons des amphithéâtres et des cirques partout où il passait ou
espérait passer l'hiver, sans recevoir de lui aucune indemnité. Le tout était aussitôt abattu, tellement
il n'avait en cela d'autre intention que de nous ruiner.
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