[77,10] 10. Αὐτὸς δὲ τὰ χρήματα ἔς τε τοὺς στρατιώτας, ὡς ἔφαμεν, καὶ ἐς
θηρία ἵππους τε ἐδαπάνα· πάμπολλα γάρ τοι καὶ θηρία καὶ βοτά, τὰ μὲν
πλεῖστα παρ´ ἡμῶν καὶ ἀνάγκῃ λαμβάνων, ἤδη δέ τινα καὶ ὠνούμενος,
ἀπεκτίννυε, καί ποτε ἑκατὸν ὗς ἅμα αὐτοχειρίᾳ ἔσφαξεν. Ἡρματηλάτει τε
{ἐν} τῇ οὐενετίῳ στολῇ χρώμενος. Ἦν γὰρ ἐς πάντα καὶ θερμότατος καὶ
κουφότατος, πρὸς δὲ τούτοις εἶχε καὶ τὸ πανοῦργον τῆς μητρὸς καὶ τῶν
Σύρων, ὅθεν ἐκείνη ἦν. Ἀγωνοθέτην δὲ ἢ τῶν ἐξελευθέρων τινὰ ἢ τῶν
ἄλλων τῶν πλουσίων ἐκάθιζεν, ἵνα καὶ ἐν τούτῳ ἀναλίσκηται· προσεκύνει
τε αὐτοὺς κάτωθεν τῇ μάστιγι, καὶ χρυσοῦς ὥσπερ τις τῶν ταπεινοτάτων
ᾔτει. Καὶ ἔλεγε κατὰ τὸν Ἥλιον τῇ ἁρματηλασίᾳ χρῆσθαι, καὶ ἐσεμνύνετο
ἐπ´ αὐτῇ. Οὕτω δὲ παρὰ πάντα τὸν τῆς ἀρχῆς αὐτοῦ χρόνον πᾶσα ἡ γῆ ἡ
ὑπακούουσα αὐτῷ ἐπορθήθη ὥστε τοὺς Ῥωμαίους ποτὲ ἐν ἱπποδρομίᾳ
ἄλλα τε συμβοῆσαι καὶ ὅτι « τοὺς ζῶντας ἀπολοῦμεν, ἵνα τοὺς τεθνεῶτας
θάψωμεν ». Καὶ γὰρ ἔλεγε πολλάκις ὅτι « οὐδένα ἀνθρώπων πλὴν ἐμοῦ
ἀργύριον ἔχειν δεῖ, ἵνα αὐτὸ τοῖς στρατιώταις χαρίζωμαι. Καί ποτε τῆς
Ἰουλίας ἐπιτιμησάσης αὐτῷ ὅτι πολλὰ ἐς αὐτοὺς ἀνήλισκε, καὶ εἰπούσης
ὅτι »οὐκέθ´ ἡμῖν οὔτε δίκαιος οὔτ´ ἄδικος πόρος ὑπολείπεται« ,
ἀπεκρίνατο, τὸ ξίφος δείξας, ὅτι «θάρσει, μῆτερ· ἕως γὰρ ἂν τοῦτ´ ἔχωμεν,
οὐδὲν ἡμᾶς ἐπιλείψει χρήματα .» καὶ μέντοι καὶ τοῖς κολακεύουσιν αὐτὸν
καὶ κτήματα καὶ χρήματα ἀπένεμεν.
| [77,10] 10. Quant à lui, il dépensait de grosses sommes pour les soldats, nous l'avons dit, pour les bêtes et pour les chevaux ; car il tua un grand nombre de bêtes sauvages et domestiques, bêtes dont nous
étions contraints de lui fournir la plus grande partie et dont quelques-unes étaient achetées par lui ;
un jour, il alla jusqu'à égorger en une seule fois cent sangliers de sa propre main. Il conduisait aussi
des chars revêtu de l'habit vert. En effet, il était plein de feu et de légèreté pour toutes choses, et il
avait, en outre, la fourberie de sa mère et des Syriens, dans le pays desquels elle était née. Il donnait
l'intendance des jeux soit à un de ses affranchis, soit à d'autres personnes riches, afin que, là encore,
il se fit de la dépense ; il les saluait d'en bas avec le fouet, et leur demandait des pièces d'or comme
le dernier des cochers. Il disait qu'en conduisant des chars, il imitait le soleil et se faisait gloire d'en
conduire. Tous les pays soumis à son autorité furent, pendant tout le temps de son règne, tellement
pillés, qu'un jour, aux jeux du cirque, les Romains, entre autres cris, laissèrent éclater ces mots :
"Nous ferons périr les vivants, pour donner la sépulture aux morts." Il répétait, en effet, à chaque
instant : "Personne ne doit avoir d'argent que moi, pour en faire des largesses aux soldats." Julia le
reprenant un jour de ses profusions à leur égard, et lui disant : "Il ne nous reste plus aucun revenu,
juste ou injuste," il lui répondit en montrant son épée : "Prends courage, ma mère ; tant que nous
aurons ceci, l'argent ne nous manquera pas."
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