[77,8] 8. Οὕτω δ´ οὖν διὰ τὸν Ἀλέξανδρον καὶ τοὺς Μακεδόνας ἐφίλει, ὥστε
ποτὲ χιλίαρχον Μακεδόνα ἐπαινέσας ὅτι κούφως ἐπὶ τὸν ἵππον
ἀνεπήδησεν, ἐπύθετο αὐτοῦ τὸ μὲν πρῶτον « πόθεν εἶ; » ἔπειτα μαθὼν ὅτι
Μακεδὼν εἴη, ἐπανήρετο « τίς δὲ ὀνομάζῃ; » καὶ μετὰ τοῦτο ἀκούσας ὅτι
Ἀντίγονος, προσεπανήρετο « τίς δέ σου ὁ πατὴρ ἐκαλεῖτο; » ὡς δὲ καὶ
οὗτος Φίλιππος ὢν εὑρέθη, « πάντ´ ἔχω » φησίν « ὅσα ἤθελον », καὶ
εὐθύς τε αὐτὸν ταῖς λοιπαῖς στρατείαις ἐσέμνυνε, καὶ μετ´ οὐ πολὺ ἐς τοὺς
βουλευτὰς τοὺς ἐστρατηγηκότας κατέταξεν. Ἕτερον δέ τινα τῇ μὲν
Μακεδονίᾳ μηδὲν προσήκοντα, πολλὰ δὲ καὶ δεινὰ δεδρακότα καὶ διὰ
τοῦτο παρ´ αὐτοῦ ἐξ ἐκκλήτου δίκης κρινόμενον, ἐπειδὴ Ἀλέξανδρός τε
ἐκαλεῖτο καὶ ὁ κατηγορῶν αὐτοῦ ῥήτωρ συνεχῶς ἔλεγεν « ὁ μιαιφόνος
Ἀλέξανδρος, ὁ θεοῖς ἐχθρὸς Ἀλέξανδρος », ὠργίσθη τε ὡς καὶ αὐτὸς
κακῶς ἀκούων, καὶ ἔφη « εἰ μὴ ἀρκέσει σοι ὁ Ἀλέξανδρος, ἀπολέλυσαι ».
| [77,8] 8. Sa vénération pour Alexandre lui inspirait tant d'amour pour les macédoniens, qu'ayant un jour loué un tribun militaire macédonien de la légèreté avec laquelle il avait sauté sur un cheval, il lui
demanda tout d'abord : "De quel pays es-tu ?" puis, quand il eut appris que cet officier était de la
Macédoine, il lui fit cette question : "Quel est ton nom ?" ensuite, lorsqu'il sut de sa bouche qu'il
avait nom Antigone, il ajouta : "Comment s'appelait ton père ?" et ce père s'étant trouvé être un
Philippe : "C'est, dit-il, tout ce que je désirais," et il éleva immédiatement ce tribun aux autres
grades militaires, puis, peu après, le mit au rang des sénateurs ayant exercé la préture. Une autre
personne, complétement étrangère à la Macédoine, et coupable de crimes nombreux, à raison
desquels sa cause venait en appel devant l'empereur, avait pour adversaire un orateur qui, atttendu
que l'accusé s'appelait Alexandre, ne cessait de répéter "cet homicide Alexandre, cet Alexandre
ennemi des dieux." Antonin s'en irrita comme si les injures se fussent adressées à sa personne, et
s'écria : "Si Alexandre ne te secourt pas, tu es perdu."
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