HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIVRE LXXVII (épitomé de Xiphilin)

Chapitre 2

  Chapitre 2

[77,2] 2. Ἐβουλήθη μὲν οὖν ἐν τοῖς Κρονίοις τὸν ἀδελφὸν Ἀντωνῖνος φονεῦσαι, οὐκ ἠδυνήθη δέ· καὶ γὰρ ἐκφανέστερον ἤδη τὸ κακὸν ὥστε συγκρυβῆναι ἐγεγόνει, καὶ ἐκ τούτου πολλαὶ μὲν μάχαι αὐτῶν ὡς καὶ ἐπιβουλευόντων ἀλλήλοις, πολλαὶ δὲ καὶ ἀντιφυλακαὶ συνέβαινον. Ἐπεὶ οὖν καὶ στρατιῶται καὶ γυμνασταί, καὶ ἔξω καὶ οἴκοι, καὶ μεθ´ ἡμέραν καὶ νύκτωρ, συχνοὶ τὸν Γέταν ἐφρούρουν, ἔπεισε τὴν μητέρα μόνους σφᾶς ἐς τὸ δωμάτιον, ἐφ καὶ συναλλάξουσι, μεταπέμψασθαι· καὶ οὕτω πιστεύσαντος τοῦ Γέτα ἐσῆλθε μὲν μετ´ αὐτοῦ, ἐπεὶ δὲ εἴσω ἐγένοντο, ἑκατόνταρχοί τινες ἐσεπήδησαν ἀθρόοι, παρὰ τοῦ Ἀντωνίνου προπαρεσκευασμένοι, καὶ αὐτὸν πρός τε τὴν μητέρα, ὡς εἶδέ σφας, προκαταφυγόντα καὶ ἀπό τε τοῦ αὐχένος αὐτῆς ἐξαρτηθέντα καὶ τοῖς στήθεσι τοῖς τε μαστοῖς προσφύντα κατέκοψαν ὀλοφυρόμενον καὶ βοῶντα « μῆτερ μῆτερ, τεκοῦσα τεκοῦσα, βοήθει, σφάζομαι ». Καὶ μὲν οὕτως ἀπατηθεῖσα τόν τε υἱὸν ἐν τοῖς ἑαυτῆς κόλποις ἀνοσιώτατα ἀπολλύμενον ἐπεῖδε, καὶ τὸν θάνατον αὐτοῦ ἐς αὐτὰ τὰ σπλάγχνα τρόπον τινά, ἐξ ὧν ἐγεγέννητο, ἐσεδέξατο· καὶ γὰρ τοῦ αἵματος πᾶσα ἐπλήσθη, ὡς ἐν μηδενὶ λόγῳ τὸ τῆς χειρὸς τραῦμα ἐτρώθη ποιήσασθαι. Οὔτε δὲ πενθῆσαι οὔτε θρηνῆσαι τὸν υἱόν, καίπερ πρόωρον οὕτως οἰκτρῶς ἀπολωλότα, ὑπῆρξεν αὐτῇ (δύο γὰρ καὶ εἴκοσι ἔτη καὶ μῆνας ἐννέα ἐβίω), ἀλλ´ ἠναγκάζετο ὡς καὶ ἐν μεγάλῃ τινὶ εὐτυχίᾳ οὖσα χαίρειν καὶ γελᾶν· οὕτω που πάντα ἀκριβῶς καὶ τὰ ῥήματα αὐτῆς καὶ τὰ νεύματα τά τε χρώματα ἐτηρεῖτο· καὶ μόνῃ ἐκείνῃ, τῇ Αὐγούστῃ, τῇ τοῦ αὐτοκράτορος γυναικί, τῇ τῶν αὐτοκρατόρων μητρί, οὐδ´ ἰδίᾳ που ἐπὶ τηλικούτῳ παθήματι δακρῦσαι ἐξῆν. [77,2] 2. Antonin avait eu l'intention d'assassiner son frère pendant les Saturnales, mais il ne le put pas, parce que le crime aurait été trop manifeste pour être caché ; à partir de ce moment, il y eut entre eux des combats semblables à ceux de gens qui cherchent à se surprendre mutuellement, beaucoup de précautions prises pour se garantir contre son rival. An de Rome 965. Caius Julius Asper et Publius Julius Asper consuls. Mais, comme des soldats et des gladiateurs en grand nombre gardaient Géta nuit et jour, tant au dehors que dans sa maison, Antonin persuada à sa mère de les convoquer tous les deux, seuls, dans sa chambre, afin d'amener une réconciliation. Géta, s'étant laissé persuader par cette offre, vint avec son frère ; mais ils ne furent pas plutôt entrés qu'une troupe de centurions, apostés par Antonin, s'élança et massacra Géta qui, à leur vue, s'était réfugié auprès de sa mère, et, suspendu à son cou, attaché à sa poitrine et à son sein, poussait des cris lamentables : "Mère, ô ma mère, toi, ô toi qui m'as enfanté, viens à mon secours, on m'égorge." Julia, ainsi abusée, eut la douleur de voir son fils tué entre ses bras par le crime le plus impie, et elle reçut, pour ainsi dire, la mort dans ces mêmes entrailles où elle lui avait donné le jour ; car, elle fut couverte tout entière de son sang, en sorte qu'elle compta pour rien une blessure qui lui avait été faite à la main. Elle n'eut pas la liberté de pleurer ni de plaindre le sort de ce fils (il ne vécut que vingt-deux ans neuf mois) ; elle était, de plus, forcée de se réjouir et de rire, comme si elle avait été au comble du bonheur, tellement on observait avec soin toutes ces paroles, tous ses gestes et jusqu'à la couleur de son visage ; seule, cette Augusta, femme et mère d'empereurs, n'eut pas la permission de verser des larmes, même en son particulier, sur un malheur si affreux.


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Dernière mise à jour : 6/11/2008