HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXXIV (fragments)

Chapitre 6

  Chapitre 6

[74,6] δὲ Σεουῆρος ἐξεστράτευσε κατὰ τοῦ Νίγρου. οὗτος δὲ Ἰταλὸς μὲν ἦν, ἐξ ἱππέων, οὔτε δὲ ἐς τὸ κρεῖττον οὔτε ἐς τὸ χεῖρον ἐπίσημος, ὥστε τινὰ πάνυ αὐτὸν ἐπαινεῖν πάνυ ψέγειν· διὸ καὶ τῇ Συρίᾳ ὑπὸ Κομμόδου προσετάχθη. ἐχρῆτο δὲ ὑποστρατήγῳ μετὰ καὶ τῶν ἄλλων τῷ Αἰμιλιανῷ, ὅτι τε μεσεύων καὶ ἐφεδρεύων τοῖς πράγμασι πάντων τῶν τότε βουλευόντων καὶ συνέσει καὶ ἐμπειρίᾳ πραγμάτων προφέρειν ἐδόκει (ἐπὶ πολλῶν γὰρ ἐθνῶν ἐξήταστο, ὑφ´ ὧνπερ καὶ ἐξώγκωτο), ὅτι τε τοῦ Ἀλβίνου προσήκων ἦν. ὅτι Νίγρος ἦν μὲν οὐδ´ ἄλλως ἀρτίφρων, ἀλλὰ καὶ πάνυ πολλὰ δυνηθεὶς ἐπλημμέλησε· τότε δὲ καὶ μᾶλλον ὠγκώθη, ὥστε τοῖς μὲν {τὸν} Ἀλέξανδρον αὐτὸν νέον ὀνομάζουσι χαίρειν, τῷ δὲ ἐρομένῳ "τίς σοι ταῦτα ποιεῖν ἐπιτέτροφεν" τὸ ξίφος δεῖξαι, εἰπεῖν ὅτι "τοῦτο". συνερρωγότος δὲ τοῦ πολέμου ἦλθέ τε ἐς τὸ Βυζάντιον, καὶ ἐντεῦθεν ἐπὶ τὴν Πέρινθον ἐπεστράτευσε. γενομένων δὲ αὐτῷ σημείων οὐκ ἀγαθῶν ἐταράχθη· ἀετός τε γὰρ ἐπ´ ἄγαλμα στρατιωτικὸν ἱζήσας ἐπὶ τοσοῦτον ἐπέμεινε, καίπερ ἀποσοβούμενος, ὥστε καὶ ἁλῶναι, καὶ μέλισσαι κηρία περὶ τὰ σημεῖα τὰ στρατιωτικά, τάς τε εἰκόνας αὐτοῦ μάλιστα, περιέπλασσον. διὰ ταῦτα οὖν ἀπῆρεν ἐς τὸ Βυζάντιον. Αἰμιλιανὸς δὲ περὶ Κύζικον συμβαλών τισι τῶν στρατηγῶν τῶν τοῦ Σεουήρου ἡττήθη πρὸς αὐτῶν καὶ ἐσφάγη. καὶ μετὰ ταῦτα μεταξὺ τῶν στενῶν τῆς τε Νικαίας καὶ τῆς Κίου πόλεμος αὐτοῖς μέγας γίνεται καὶ πολύτροπος· οἱ μὲν γὰρ ἐν τῷ πεδίῳ συστάδην ἐμάχοντο, οἱ δὲ τοὺς λόφους καταλαβόντες ἐξ ὑπερδεξίων ἔβαλλον καὶ ἠκόντιζον ἐς τοὺς ἐναντίους, οἱ δὲ καὶ ἀπὸ τῆς λίμνης ἐς πλοῖα ἐμβεβηκότες τοῖς πολεμίοις ἐπετοξάζοντο. κατ´ ἀρχὰς μὲν οὖν ἐνίκων οἱ Σεουήρειοι, ὑπὸ τῷ Κανδίδῳ ταττόμενοι, καὶ τοῖς χωρίοις ὅθεν ἐμάχοντο, ὑπερδεξίοις οὖσι, πλεονεκτοῦντες· μετὰ δὲ αὐτοῦ τοῦ Νίγρου ἐπιφανέντος παλινδίωξις γίνεται καὶ νίκη τῶν Νιγρείων. ἔπειτα τοῦ Κανδίδου τῶν σημειοφόρων ἐπιλαμβανομένου, καὶ στρέφοντος αὐτοὺς ἀντιπροσώπους τοῖς πολεμίοις, τοῖς τε στρατιώταις τὴν φυγὴν ὀνειδίζοντος, αἰσχυνθέντες οἱ περὶ αὐτὸν ὑπέστρεψαν καὶ τῶν ἐναντίων ἀντεπεκράτησαν. κἂν πανωλεθρίᾳ τούτους διέφθειραν, εἰ μὴ πόλις ἐγγὺς ἦν καὶ νὺξ σκοτεινὴ ἐγένετο. [74,6] 6. Pour ce qui est de Sévère, il marcha contre Niger. C'était un homme originaire d'Italie, du corps des chevaliers, n'ayant, ni dans ses vertus, ni dans ses vices, rien de remarquable qui fournisse une ample matière à la louange ou au blâme ; {aussi Commode lui avait-il donné le gouvernement de la Syrie.} Il avait pris, entre autres, pour lieutenant Emilianus, parce que celui-ci, {gardant la neutralité entre les partis et saisissant les occasions,} semblait supérieur à tous les sénateurs de ce temps en prudence et en expérience (on I'avait vu à l'oeuvre dans plusieurs provinces, {ce qui le rendait orgueilleux), et aussi parce qu'il était parent d'Albinus.} La guerre ayant éclaté, Niger vint à Byzance et de là marcha sur Périnthe. Ayant eu des présages défavorables, il en connut de la frayeur ; un aigle, qui s'était posé sur une enseigne militaire, y était demeuré, bien qu'on l'en chassât, jusqu'à ce qu'on l'eut pris; des abeilles avaient fait leurs rayons sur les enseignes de ses soldats et principalement sur ses propres images. Pour ces motifs, il retourna à Byzance. An de Rome 947. Sévère consul II et Albinus consul I. Quant à Aemilianus, il fut vaincu et tué dans un engagement qu'il eut à Cyzique avec des chefs du parti de Sévère. Ensuite, les deux rivaux se livrent, au milieu des gorges de Nicée et de Cos, un combat important avec des incidents variés : les uns, en effet, combattaient de pied ferme dans la plaine, les autres, s'étant emparés des collines, portaient leurs coups avec l'avantage d'une position élevée, et accablaient de traits leurs adversaires ; les autres, enfin, montés sur des barques, lançaient du lac, des flèches sur leurs ennemis. Au commencement, les troupes de Sévère, sous la conduite de Candidus, et qui avaient l'avantage du poste d'où elles combattaient, remportèrent la victoire; mais, lorsque après cela, Niger se fut montré en personne, ceux de son parti repoussèrent les gens de Sévère, et la victoire passa de leur côté. Ensuite Candidus, arrêtant les porte-enseignes et les retournant face à face contre les ennemis, les soldats, à qui il reprochait leur lâcheté, saisis de honte, firent volte-face et furent vainqueurs à leur tour. Ceux de Niger auraient été entièrement taillés en pièces sans le voisinage de la ville et I'obscurité de la nuit, qui survint.


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Dernière mise à jour : 13/11/2008