HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXXIV (fragments)

Chapitre 7

  Chapitre 7

[74,7] μετὰ δὲ ταῦτα ἐν Ἰσσῷ πρὸς ταῖς καλουμέναις πύλαις μεγίστη γίνεται μάχη, τῷ μὲν Σεουηρείῳ στρατεύματι Οὐαλεριανοῦ τε καὶ Ἀνυλλίνου ἐπιστατούντων, Νίγρου δὲ αὐτοῦ τοῖς οἰκείοις παρόντος τάγμασι καὶ συντάσσοντος ἐς τὸν πόλεμον. δὲ ἐσβολὴ αὕτη, αἱ Κιλίκειοι πύλαι, διὰ τὴν στενότητα οὕτω προσαγορεύονται· ἔνθεν μὲν γὰρ ὄρη ἀπότομα ἀνατείνει, ἔνθεν δὲ κρημνοὶ βαθεῖς ἐς τὴν θάλασσαν καθήκουσιν. οὖν Νίγρος στρατόπεδον ἐνταῦθα ἐπὶ λόφου τινὸς ἰσχυροῦ ἐποιήσατο, καὶ πρώτως μὲν τοὺς ὁπλίτας, ἔπειτα τοὺς ἀκοντιστὰς τούς τε λιθοβόλους, καὶ τοὺς τοξότας ἐπὶ πᾶσιν ἔταξεν, ἵν´ οἱ μὲν ἐκ χειρὸς τοὺς προσμιγνύντας σφίσιν ἀμύνοιντο, οἱ δὲ ἐκ πολλοῦ τῇ ἰσχύι καὶ ὑπὲρ ἐκείνων χρῷντο· τό τε γὰρ ἐπ´ ἀριστερὰ καὶ τὸ ἐπὶ δεξιὰ ὑπό τε τῶν κρημνῶν πρὸς τῇ θαλάσσῃ ὑπό τε τῆς ὕλης ἀνεκβάτου οὔσης ἐπέφρακτο. τό τε οὖν στράτευμα οὕτω διέταξε, καὶ τὰ σκευοφόρα ἐπ´ αὐτῷ κατεχώρισεν, ὅπως, ἄν τις αὐτῶν φυγεῖν ἐθελήσῃ, μὴ δυνηθῇ. οὖν Ἀνυλλῖνος συνιδὼν τοῦτο τὴν μὲν ἀσπίδα προεβάλετο, καὶ ἐπ´ αὐτῇ τὸ κοῦφον πᾶν ἐπέταξεν, ἵν´ οἱ μὲν πόρρωθεν ὑπὲρ αὐτῶν ἀνείργωσι τοὺς ἐναντίους, οἱ δ´ ἀσφαλῆ τὴν ἄνοδόν σφισιν ἀντιπαράσχωσι· τοὺς δ´ ἱππέας μετὰ Οὐαλεριανοῦ ἔπεμψε, τήν τε ὕλην τρόπον τινὰ περιελθεῖν καὶ κατὰ νώτου τοῖς Νιγρείοις αἰφνίδιον ἐπιπεσεῖν κελεύσας. ἐπεὶ δὲ ἐς χεῖρας ᾔεσαν, τῶν Σεουηρείων τὰς ἀσπίδας τὰς μὲν προβαλομένων τὰς δὲ ἐπιβαλομένων ἐς χελώνης τρόπον, καὶ οὕτω πλησιασάντων τοῖς ἐναντίοις, ἐγένετο μὲν ἰσόρροπος μάχη ἐπὶ μακρότατον, ἔπειτα οἱ τοῦ Νίγρου πολὺ τῷ πλήθει σφῶν καὶ τῇ τοῦ χωρίου φύσει προέσχον. κἂν παντελῶς ἐκράτησαν, εἰ μὴ νέφη ἐξ αἰθρίας καὶ ἄνεμος ἐκ νηνεμίας βρονταί τε σκληραὶ καὶ ἀστραπαὶ ὀξεῖαι μεθ´ ὑετοῦ λάβρου κατὰ πρόσωπον αὐτοῖς προσέπεσον· τοὺς μὲν γὰρ Σεουηρείους ἅτε καὶ κατόπιν ὄντα οὐκ ἐλύπει ταῦτα, τοὺς δὲ Νιγρείους ἐμπίπτοντα ἐξ ἐναντίας ἰσχυρῶς ἐτάραττε. μέγιστον δ´ αὕτη συντυχία τοῦ γενομένου τοῖς μὲν θάρσος ὡς καὶ παρὰ τοῦ θείου βοηθουμένοις, τοῖς δὲ δέος ὡς καὶ ὑπ´ αὐτοῦ πολεμουμένοις ἐμβαλοῦσα τοὺς μὲν καὶ ὑπὲρ τὴν ἰσχὺν ἐπέρρωσε, τοὺς δὲ καὶ παρὰ τὴν δύναμιν ἐξεφόβησε· καί σφισι φεύγουσιν ἤδη Οὐαλεριανὸς ἐπεφάνη. ἰδόντες οὖν αὐτὸν ἀνάπαλιν ἐτράποντο, καὶ μετὰ τοῦτο τοῦ Ἀνυλλίνου σφᾶς ἀνακόψαντος ἀνέστρεψαν· εἶτ´ ἄνω καὶ κάτω διατρέχοντες, ὅπῃ διαπέσοιεν, ἐπλανῶντο. [74,7] 7. Après cela, il y eut une grande bataille à Issus, près de l'endroit appelé les Portes, entre l'armée de Sévère, à la tête de laquelle étaient Valérianus et Anulinus, et Niger, commandant en personne ses légions et les disposant pour le combat. L'endroit où la rencontre eut lieu est appellé les Portes ciliciennes, à cause de son peu de largeur ; d'un côté, en effet, s'étendent des montagnes escarpées ; de I'autre, des précipices profonds se prolongent jusqu'à la mer. Niger y établit son camp sur une colline forte par son assiette, et plaça au premier rang les soldats pesamment armés, à leur suite les gens de trait et les frondeurs, et les archers les derniers de tous ; afin que les uns arrêtassent I'ennemi en combattant de près, et que les autres employassent de loin leurs forces en combattant par-dessus la tête de leurs camarades, car sa gauche et sa droite étaient défendues par les précipices du côté de la mer et par la forêt, qui était inaccessible. Il disposa son armée de cette manière, et relégua les bagages par derrière, pour ôter le moyen de fuir à celui qui le voudrait. A cette vue, Anudinus met à l'avant-garde les soldats couverts de boucliers, et range derrière eux tous ceux qui étaient armés à la légère, afin que les uns repoussent de loin l'ennemi en combattant par-dessus la tête de leurs camarades, et que les autres, à leur tour, donnent aux vélites le moyen de gravir en sûreté les escarpements ; puis il envoie la cavalerie, sous la conduite de Valérianus, avec ordre de tourner, n'importe comment, la forêt, et de tomber à l'improviste sur les derrières de ceux de Niger. Lorsqu'on en fut venu aux mains, les gens de Sévère ayant mis leurs boucliers en avant et sur leurs têtes en forme de tortue, et s'étant ainsi approchés de l'ennemi, les chances furent longtemps égales ; ensuite, ceux de Niger, grâce à leur nombre et à l'avantage du terrain, eurent le dessus ; ils auraient même remporté une victoire compIète, sans des nuées au milieu d'un ciel serein, un vent par un temps sans vent, des tonnerres horribles, et des éclairs intenses, qui se mêlèrent à une pluie torrentielle pour tomber droit sur leurs visages; cette tempête n'incommodait pas les soldats de Sévère, qu'elle n'atteignait que par derrière, tandis que ceux de Niger, sur qui elle tombait en plein, en étaient fortement troublés. Cette circonstance inspirant aux premiers une grande confiance par la persuasion que les dieux venaient à leurs secours, et aux autres une grande frayeur par la conviction que la divinité combattait contre eux, éleva le courage des uns au-dessus de leurs forces, et glaça les autres d'épouvante malgré leurs ressources ; ils fuyaient déjà lorsque Valérianus parut. A sa vue, ils revinrent à la charge, mais Anulinus les ayant ensuite taillés en pièces, ils prirent la fuite ; puis, courant çà et là en désordre, ils se mirent à errer chacun cherchant son salut.


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Dernière mise à jour : 13/11/2008