[65,7] ἐπεφοίτα δὲ καὶ τοῖς θεάτροις συνεχῶς, ὥστε καὶ τὸν ὅμιλον
ἀπ´ αὐτῶν ἀναρτᾶσθαι. συνεσίτει δὲ καὶ τοῖς δυνατωτάτοις ἁπλοϊζόμενος,
ὥστε αὐτοὺς ἔτι καὶ μᾶλλον προσεταιρίζεσθαι· τῶν τε
ἀρχαίων συμβιωτῶν ἰσχυρῶς ἐμέμνητο, καὶ πάνυ αὐτοὺς ἐτίμα, οὐκ
ἀπαξιῶν γνωρίζειν τινὰ αὐτῶν δοκεῖν, ὥσπερ ἕτεροι· πολλοὶ γὰρ
ἐπὶ μέγα παραλόγως ἀρθέντες μισοῦσι τοὺς συνειδότας σφίσι τὴν
ἐν τῷ πρὶν ταπεινότητα.
ὅτι ὁ Οὐιτέλλιος, Πρίσκου ἀντειπόντος τι αὐτῷ ἐν τῷ συνεδρίῳ
καί τινα καὶ τῶν στρατιωτῶν καταδραμόντος, ἐπεκαλέσατο μὲν τοὺς
δημάρχους ὡς καὶ τῆς παρ´ αὐτῶν ἐπικουρίας δεόμενος, οὔτε δὲ
αὐτός τι κακὸν τὸν Πρίσκον ἠργάσατο οὔθ´ ὑπ´ ἐκείνων παθεῖν
εἴασεν, ἀλλὰ καὶ ἔφη ὅτι "μὴ ταράττεσθε, πατέρες, μηδ´ ἀγανακτεῖτε,
εἰ δύο ἄνδρες ἐξ ὑμῶν διηνέχθημέν τι πρὸς ἀλλήλους". καὶ
τοῦτο μὲν ἐξ ἐπιεικείας πεποιηκέναι ἔδοξεν· ὅτι μέντοι τὸν Νέρωνα
μιμεῖσθαι ἤθελε καὶ ἐνήγισε {τε} αὐτῷ, καὶ ὅτι τοσαῦτα ἐς τὰ δεῖπνα
ἀνήλισκεν, οἱ μὲν ἄλλοι καὶ κατὰ τοῦτ´ ἔχαιρον, οἱ δὲ δὴ νοῦν ἔχοντες
ἤχθοντο, εὖ ἐπιστάμενοι ὅτι οὐδὲ τὰ ἐξ ἁπάσης τῆς οἰκουμένης
χρήματα ἀρκέσει.
| [65,7] 7. Il fréquentait assidûment les théâtres, afin de se concilier par là
l'esprit de la multitude. Il mangeait familièrement avec les citoyens les
plus puissants, afin de s'assurer davantage encore leur affection : il
gardait fidèlement le souvenir de ceux avec qui il avait vécu, et il leur
accordait des honneurs, ne croyant pas indigne de lui de sembler
reconnaître quelqu'un d'entre eux, comme le font bien d'autres ; car
beaucoup de gens, élevés, contre leur attente, à une haute position,
haïssent ceux qui les ont vus dans leur première bassesse. {Priscus ayant
contredit son avis dans le sénat et s'étant emporté en invectives contre
les soldats, Vitellius appela les tribuns du peuple, comme s'il avait besoin
de leur intervention; mais il ne fit lui-même aucun mal à Priscus et ne
souffrit pas qu'ils lui en fissent aucun ; il se contenta de dire : « Pères
conscrits, ne soyez ni troublés, ni irrités, si deux membres de votre
compagnie sont en différend. » Il parut avoir agi en cela avec modération;
mais si ses prétentions à imiter Néron, les sacrifices funèbres qu'il lui
offrit, et les sommes qu'il dépensa en festins, causaient de la joie aux
autres, ils ne laissaient pas que d'affliger les personnes sensées, qui
comprenaient bien que tous les trésors de l'univers ne lui suffiraient pas.}
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