[65,19] ὡς δ´ οὐδεὶς αὐτῶν ἐσήκουσεν, ἀλλ´ ὀλίγου καὶ
ἀπέθανον, πρός τε τὸν Πρῖμον καὶ αὐτὸν ἤδη προσπελάζοντα ἦλθον,
καὶ λόγου μὲν ἔτυχον, ἔπραξαν δὲ οὐδέν. οἱ γὰρ στρατιῶται
ἐπ´ αὐτὸν ὀργῇ ἐχώρησαν, καὶ τήν τε φυλακὴν τῆς τοῦ Τιβέριδος
γεφύρας ῥᾳδίως ἔλυσαν (ἐπειδὴ γὰρ ἐνστάντες ἐς αὐτὴν ἐκώλυσάν
σφας διελθεῖν, διενήξαντο τὸν ποταμὸν οἱ ἱππεῖς καὶ κατὰ τοῦ νώτου
σφίσιν ἐπέπεσον), καὶ μετὰ τοῦτο ἄλλοι ἄλλῃ ἐσβαλόντες οὐδὲν
ὅ τι τῶν δεινοτάτων οὐκ ἐποίησαν· πάντα γὰρ ὅσα τῷ Οὐιτελλίῳ
καὶ τοῖς σὺν αὐτῷ οὖσιν ἐπεκάλουν, καὶ δι´ ἃ καὶ πολεμεῖν σφισιν
ἐσκήπτοντο, ἔδρασαν, καὶ ἀπέκτειναν πολλούς. συχνοὶ δὲ καὶ αὐτῶν
ἀπό τε τῶν στεγῶν τῷ κεράμῳ βαλλόμενοι καὶ ἐν ταῖς στενοχωρίαις
ὑπὸ τοῦ πλήθους τῶν ἀνθισταμένων ὠθούμενοι ἐκόπτοντο, ὥστε ἐς
πέντε μυριάδας ἀνθρώπων ὅλας ἐν ταῖς ἡμέραις ἐκείναις φθαρῆναι.
| [65,19] 19. Comme personne ne les écouta et que même ils faillirent perdre
la vie, ils allèrent trouver Primus qui, lui aussi, commençait à approcher ;
ils obtinrent audience, mais sans aucun résultat. En effet, les soldats
s'élancèrent en fureur contre Vitellius et n'eurent pas de peine à mettre en
déroute ceux qui gardaient le pont du Tibre (le poste qu'on y avait établi
l'ayant empêchée de passer, la cavalerie traversa le fleuve à la nage et
attaqua les derrières) ; puis d'autres s'étant, d'un autre côté, jeté sur la
ville, se livrèrent à toute sorte de désordres : tout ce qu'ils reprochaient à
Vitellius et à ses partisans, et qui leur avait servi de prétexte pour prendre
les armes, ils le firent eux-mêmes et massacrèrent un grand nombre de
citoyens. Beaucoup, en revanche, assaillis du haut des toits par des tuiles
et pressés par la multitude de leurs adversaires dans des rues étroites,
étaient mis en pièces; en sorte qu'il périt, en ces jours-là, jusqu'à
cinquante mille hommes.
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