[64,6] μαθὼν δὲ ὁ Γάλβας τὰ πρασσόμενα ἔπεμψέ τινας ἐς τὸ στρατόπεδον
ὡς καὶ μεταπεῖσαί σφας δυνησόμενος. κἀν τούτῳ στατιώτης
τις γυμνὸν τὸ ξίφος καὶ ᾑμαγμένον ἀνατείνων προσῆλθεν
αὐτῷ, καὶ ἔφη "θάρσει, αὐτοκράτορ· Ὄθωνα γὰρ ἀπέκτεινα, καὶ
ἔστι σοι δεινὸν ἔτι οὐδέν." πιστεύσας οὖν ὁ Γάλβας πρὸς μὲν
ἐκεῖνον εἶπε "καὶ τίς σοι τοῦτο ποιῆσαι ἐκέλευσεν;" αὐτὸς δὲ ἐς
τὸ Καπιτώλιον ὡς καὶ θύσων ὥρμησε. καὶ αὐτῷ ἐν μέσῃ τῇ
Ῥωμαίων ἀγορᾷ ἀπαντήσαντες ἱππεῖς καὶ πεζοὶ ἐνταῦθα τὸν γέροντα
τὸν ὕπατον τὸν ἀρχιερέα τὸν Καίσαρα τὸν αὐτοκράτορα, πολλῶν
μὲν βουλευτῶν παμπόλλων δὲ δημοτῶν παρόντων, κατέκοψαν, καὶ
τά τε ἄλλα τῷ σώματι αὐτοῦ ἐλυμήναντο, καὶ τὴν κεφαλὴν ἀποκόψαντες
περὶ κοντὸν ἀνέπειραν. καὶ ὁ μὲν οὕτως, ἀκοντισθεὶς
ἐς αὐτὸν τὸν δίφρον ἐν ᾧ ἐφέρετο καὶ προκύψας ἐξ αὐτοῦ,
ἐτρώθη τοῦτο μόνον εἰπών, "καὶ τί κακὸν ἐποίησα;" καὶ αὐτῷ Σεμπρώνιος
Δῆνσος ἑκατόνταρχος ἐπαμύνας ἐς ὅσον ἠδυνήθη, τέλος, ὡς
οὐδὲν ἤνυσεν, ἐπεσφάγη. καὶ διὰ τοῦτό γε καὶ τὸ ὄνομα αὐτοῦ
ἐνέγραψα, ὅτι ἀξιώτατός ἐστι μνημονεύεσθαι· ἀπέθανε μὲν γὰρ
καὶ ὁ Πίσων καὶ ἄλλοι συχνοί, οὐ μέντοι καὶ ἐπικουροῦντες τῷ
αὐτοκράτορι.
ἔζησε δὲ Γάλβας ἔτη δύο καὶ ἑβδομήκοντα καὶ ἡμέρας τρεῖς καὶ
εἴκοσιν, ἀφ´ ὧν ἦρξε μῆνας ἐννέα καὶ ἡμέρας δεκατρεῖς. καὶ αὐτῷ καὶ
ὁ Πίσων προσαπώλετο, τιμωρίαν ὑποσχὼν ὅτι Καῖσαρ ἀπεδείχθη.
| [64,6] 6. Galba, instruit de ce qui se passait, envoya quelques personnes
au camp, comme s'il eût été en son pouvoir de faire changer les
sentiments. Sur ces entrefaites, un soldat s'avança vers lui, tenant son
épée nue et sanglante, et lui dit : « Empereur, prends courage ; j'ai tué
Othon, tu n'as plus rien à craindre.» Galba, qui crut à ces paroles, lui
répondit : « Et qui t'a commandé de faire cela ?» et il se rendit au Capitole,
comme pour y offrir un sacrifice. Au milieu du Forum Romain, il fut
rencontré par des cavaliers et des fantassins qui le tuèrent, sans respect
ni pour son âge, ni pour son caractère de grand pontife, ni pour sa dignité
d'empereur, en présence d'une foule de sénateurs et de gens du peuple
gens qui, entre autres outrages faits à son corps, lui coupèrent la tête,
qu'ils mirent au bout d'une pique. Atteint par des javelots lancés sur la
litière où il était porté et hors de laquelle il tendit le cou, il reçut une
blessure, en disant pour toute parole : « Quel mal ai-je donc fait ? » Un
centurion Sempronius Densus, après l'avoir défendu autant qu'il fut en
son pouvoir, finit, car ses efforts furent inutiles, par succomber avec lui.
C'est pour cette action que son nom a mérité de trouver place dans mon
histoire ; car Pison et plusieurs autres furent aussi tués, bien qu'ils
n'eussent point entrepris de défendre l'empereur. Galba vécut
soixante-douze ans, sur lesquels il régna neuf mois treize jours. Pison périt après
lui, puni d'avoir été nommé César.
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