[64,2] ταῦτα μὲν ἐς τὴν ἡγεμονίαν αὐτῷ φέροντα προεδείχθη· αὐτὸς
δὲ τὰ μὲν ἄλλα μετρίως ἦρχε καὶ ἀνεπαχθὴς ἦν, νομίζων οὐκ εἰληφέναι
τὴν ἀρχὴν ἀλλὰ δεδόσθαι αὐτᾷ (τοῦτο γὰρ συνεχῶς ἔλεγε),
πλὴν ὅτι χρήματά τε ἀπλήστως, ἅτε καὶ πολλῶν δεόμενος, ἤθροιζε,
καὶ ἀπ´ αὐτῶν ἐλάχιστα ἀνήλισκεν, ὥστε μηδὲ δραχμὰς ἔστιν οἷς
ἀλλ´ ὀβολοὺς χαρίζεσθαι, οἱ δὲ ἐξελεύθεροι αὐτοῦ πάμπολλα
ἐπλημμέλουν, ὥστε καὶ ἐς ἐκεῖνον αὐτὰ ἀναφέρεσθαι. τοῖς μὲν
γὰρ ἰδιώταις ἀπόχρη μηδὲν ἀδικεῖν, τοῖς δὲ δὴ τὰς ἡγεμονίας
ἔχουσιν ἀνάγκη προνοεῖν ὅπως μηδ´ ἄλλος κακουργῇ· οὐδὲ γὰρ
διαφέρει τι τοῖς κακῶς πάσχουσιν ὑφ´ ὅτου ἂν καὶ κακῶνται.
ὥστ´ εἰ καὶ ἔξω τοῦ τι δεινὸν ποιεῖν ὁ Γάλβας ἦν, ἀλλ´ ὅτι ἐκείνοις
ἀδικεῖν ἐπέτρεπεν ἢ ὅτι ἠγνόει τὰ γινόμενα, οὐ καλῶς ἤκουε.
Νυμφίδιος δέ τις καὶ Καπίτων οὕτως ἐξεφρόνησαν ὑπ´ αὐτοῦ ὥστε
ὁ Καπίτων, ἐφέντος τινὸς ἀπ´ αὐτοῦ ποτε δικάζοντος, μετεπήδησε
τε ἐπὶ δίφρον ὑψηλὸν καὶ ἔφη "λέγε τὴν δίκην παρὰ τῷ Καίσαρι,"
διαγνούς τε ἀπέκτεινεν αὐτόν. τούτοις μὲν δὴ διὰ ταῦτα ὁ Γάλβας
ἐπεξῆλθεν·
| [64,2] 2. Tels furent les présages relatifs à son élévation à l'empire; il
gouverna d'ailleurs avec modération et ne se rendit pas odieux se
fondant sur ce qu'il ne s'était pas emparé de l'empire, mais que l'empire
lui avait été déféré (c'était une déclaration qu'il répétait sans cesse); mais
il amassait de l'argent avec une avidité insatiable, attendu qu'il avait de
grands besoins, et il en dépensait si peu que, parfois, au lieu de donner
des drachmes, il donnait des oboles; ses affranchis aussi commirent des
désordres si nombreux, qu'on les fit remonter jusqu'à lui. Pour un simple
particulier, il suffit de s'abstenir de l'injustice ; celui qui est au pouvoir est
obligé d'empêcher les autres de faire le mal ; car, pour ceux qui sont
opprimés, peu importe de quelle part vient le dommage. Aussi bien
qu'étranger à tous les excès, Galba, soit parce qu'il laissait ses affranchis
commettre des injustices, soit parce qu'il ignorait ce qui se passait, Galba
s'attira une fâcheuse réputation. Nymphidius et Capiton, sous son règne,
allèrent si loin que Capiton, un jour qu'un plaideur en avait appelé de son
jugement, s'élança sur un siège élevé et lui dit : « Défends-toi au tribunal
de César, » et, après avoir examiné l'affaire, fit mettre à mort l'appelant.
Galba cependant les punit pour ces offenses.
|