[63,9] καὶ εἰ μὲν μόνα ταῦτα ἐπεπράχει, γέλωτα ἂν ὠφλήκει. καίτοι
πῶς ἄν τις καὶ ἀκοῦσαι, μὴ ὅτι ἰδεῖν, ὑπομείνειεν ἄνδρα Ῥωμαῖον
βουλευτὴν εὐπατρίδην ἀρχιερέα Καίσαρα αὐτοκράτορα Αὔγουστον
ἔς τε τὸ λεύκωμα ἐν τοῖς ἀγωνισταῖς ἐγγραφόμενον καὶ τὴν φωνὴν
ἀσκοῦντα, μελετῶντά τέ τινας ᾠδάς, καὶ τὴν μὲν κεφαλὴν κομῶντα
τὸ δὲ γένειον ψιλιζόμενον, ἱμάτιον ἀναβαλλόμενον ἐν τοῖς δρόμοις,
μεθ´ ἑνὸς ἢ δύο ἀκολούθων βαδίζοντα, τοὺς ἀντιπάλους ὑποβλέποντα καὶ ἀεί τι
πρὸς αὐτοὺς μεθ´ ἁψιμαχίας λέγοντα, τοὺς ἀγωνοθέτας τούς τε μαστιγοφόρους
φοβούμενον, καὶ χρήματα αὐτοῖς
κρύφα ἅπασιν ἀναλίσκοντα μὴ καὶ ἐλεγχθεὶς μαστιγωθῇ, καὶ ταῦτα
μέντοι πάντα ποιοῦντα ἵνα τὸν τῶν κιθαρῳδῶν καὶ τῶν τραγῳδῶν
καὶ τῶν κηρύκων ἀγῶνα νικήσας ἡττηθῇ τὸν τῶν Καισάρων. τίς
γὰρ ἂν προγραφὴ ταύτης χαλεπωτέρα γένοιτο, ἐν ᾗ οὐ Σύλλας
μὲν ἄλλους Νέρων δὲ ἑαυτὸν προέγραψεν; τίς δὲ νίκη ἀτοπωτέρα.
ἐν ᾗ τὸν κότινον ἢ τὴν δάφνην ἢ τὸ σέλινον ἢ τὴν πίτυν λαβὼν
ἀπώλεσε τὸν πολιτικόν; καὶ τί ἄν τις ταῦτα αὐτοῦ μόνα ὀδύραιτο,
ὁπότε καὶ ἐπὶ τοὺς ἐμβάτας ἀναβαίνων κατέπιπτεν ἀπὸ τοῦ κράτους,
καὶ τὸ προσωπεῖον ὑποδύνων ἀπέβαλλε τὸ τῆς ἡγεμονίας
ἀξίωμα, ἐδεῖτο ὡς δραπέτης, ἐποδηγεῖτο ὡς τυφλός, ἐκύει ἔτικτεν
ἐμαίνετο ἠλᾶτο, τόν τε Οἰδίποδα καὶ τὸν Θυέστην τόν τε Ἡρακλέα καὶ τὸν
Ἀλκμέωνα τόν τε Ὀρέστην ὡς πλήθει ὑποκρινόμενος.
καὶ τά γε προσωπεῖα τοτὲ μὲν αὐτοῖς ἐκείνοις τοτὲ δὲ καὶ ἑαυτῷ
εἰκασμένα ἔφερε· τὰ γὰρ τῶν γυναικῶν πάντα πρὸς τὴν Σαβῖναν
ἐσκεύαστο, ὅπως κἀκείνη καὶ τεθνηκυῖα πομπεύῃ. καὶ πάντα ὅσα
οἱ τυχόντες ὑποκρίνονται, κἀκεῖνος καὶ ἔλεγε καὶ ἔπραττε καὶ
ἔπασχε, πλὴν καθ´ ὅσον χρυσαῖς ἁλύσεσιν ἐδεσμεύετο· καὶ
γὰρ οὐκ ἔπρεπεν, ὡς ἔοικεν, αὐτοκράτορι Ῥωμαίων σιδηραῖς
δεῖσθαι.
| [63,9] 9. Si encore il se fût contenté de ces extravagances, il il n'eût été que
ridicule. Et pourtant qui aurait supporté d'entendre, je ne dis pas de voir,
{un Romain, un sénateur, un patricien, un grand pontife,} un empereur
Auguste, se faisant inscrire sur l'album parmi les combattants, exerçant sa
voix, étudiant des airs, laissant croître sa chevelure sur sa tête, le menton
rasé, le manteau relevé dans les courses, marchant avec une ou deux
personnes à sa suite, regardant en dessous ses adversaires, leur disant
sans cesse des paroles propres à exciter parmi eux des querelles ;
tremblant devant les agonothètes et les mastigophores, leur donnant à
tous de l'argent en secret pour ne pas être fouetté quand il commettait
quelque faute ; faisant tout cela pour, après avoir été vainqueur aux
combats de la lyre, {de la tragédie et des hérauts,} être vaincu dans celui
des Césars ? {Quelle proscription plus affreuse que celle où Sylla
proscrivit les autres, et où Néron se proscrivit lui-même ? Quelle victoire
plus ridicule que celle où, recevant une couronne d'olivier, ou de laurier,
ou de persil, ou de pin, il perdit la couronne civique ?} Comment ne
déplorer que ces extravagances de sa part, lorsque, montant sur les
cothurnes, il tombait du pouvoir, lorsque, se couvrant du masque, il
dépouillait la dignité du commandement, il était enchaîné comme un
esclave fugitif, guidé comme un aveugle, il faisait le personnage d'une
femme grosse, d'une femme qui accouche, celui d'un fou, {d'un homme
errant}, attendu qu'il jouait la plupart du temps Œdipe, Thyeste, Hercule,
Alcméon, Oreste ? Il portait des masques ressemblant tantôt à ces
personnages, tantôt à lui-même, car, pour tous les masques de femmes,
ils représentaient Sabine, afin que, même après sa mort, elle prît part à
la pompe. Toutes les paroles des premiers histrions venus, toutes leurs
actions, toutes leurs souffrances dans leurs rôles, il s'y conformait,
excepté toutefois} qu'on l'attachait avec des chaînes d'or ; car il n'était pas
convenable, à ce qu'il paraît, d'attacher un empereur romain avec des
chaînes de fer.
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