[63,26] ὅτι ὁ Νέρων μαθὼν τὰ κατὰ τὸν Οὐίνδικα ἐν Νέᾳ πόλει τὸν
γυμνικὸν ἀγῶνα ἀπ´ ἀρίστου θεωρῶν, οὐκ ἐλυπήθη, ἀλλὰ καταπηδήσας ἐκ τῆς
ἕδρας ἀθλητῇ τινὶ συνεσπούδασεν· οὐδὲ ἐς τὴν
Ῥώμην ἠπείχθη, ἀλλὰ καὶ γράμματα ἁπλῶς τῇ βουλῇ πέμψας
παρῃτήσατο ὅτι οὐκ ἀφίκετο, λέγων βραγχᾶν, καθάπερ τι ᾆσαι καὶ
τότε αὐτοῖς δεόμενος. καὶ τήν γε αὐτὴν φροντίδα καὶ ἐπιμέλειαν
τῆς τε φωνῆς καὶ τῶν ᾀσμάτων τῶν τε κιθαρισμάτων, οὐχ ὅτι ἐν
τῷ τότε παρόντι, ἀλλὰ καὶ μετὰ ταῦτα ἐποιεῖτο· καὶ οὔτε τι ἐξ
ἐκείνων ἐξέκραξεν, εἴ τε καὶ ἠναγκάσθη τι οἷα ἐν τοιούτοις ὢν ἐκβοῆσαι, εὐθύς
τις αὐτὸν ὡς καὶ κιθαρῳδήσειν μέλλοντα ἀνεχαίτιζεν
καὶ ἀνελάμβανεν.
τά τε ἄλλα ὅσα εἰώθει ὁμοίως ἐποίει, χαίρων τοῖς ἠγγελμένοις ὅτι ἄλλως τε
κατακρατήσειν τοῦ Οὐίνδικος ἤλπιζεν καὶ ὑπόθεσιν ἀργυρισμοῦ καὶ φόνων
εἰληφέναι ἐδόκει. καὶ ἐτρύφα, καὶ
τὸ τῆς Σαβίνης ἡρῷον ἐκποιηθὲν καὶ κοσμηθὲν λαμπρῶς ὡσίωσεν, ἐπιγράψας
αὐτῷ ὅτι Σαβίνῃ αὐτὸ θεᾷ Ἀφροδίτῃ αἱ γυναῖκες
ἐποίησαν. καὶ τοῦτο μὲν ἠλήθευσεν· ἐκ γὰρ τῶν χρημάτων ἃ πολλὰ
καὶ παρὰ τῶν γυναικῶν ἐσεσύλητο ἐξειργάσθη· συχνὰ δὲ δὴ καὶ
ἤθυρεν, ὧν ἐγὼ τὰ μὲν ἄλλα παραλείψω, ἓν δὲ εἴπω. νύκτωρ
ποτὲ τοὺς πρώτους τῶν βουλευτῶν καὶ τῶν ἱππέων ἐξαπίνης σπουδῇ,
ὡς καὶ περὶ τῶν παρόντων τι κοινώσων σφίσι, μεταπέμψας "ἐξεύρηκα" ἔφη "πῶς
ἡ ὕδραυλις" (αὐτὸ γὰρ τὸ ῥηθὲν γραφήσεται)
"καὶ μεῖζον καὶ ἐμμελέστερον φθέγξεται". τοιαῦτα μὲν καὶ τότε
ἔπαιζεν, οὐδὲ ἔμελεν αὐτῷ ὅτι αἱ θύραι ἀμφότεραι, αἵ τε τοῦ
μνημείου τοῦ Αὐγουστείου καὶ αἱ τοῦ κοιτῶνος τοῦ ἐκείνου, αὐτόμαται ἐν τῇ
αὐτῇ νυκτὶ ἀνεῴχθησαν, οὐδ´ ὅτι ἐν τῷ Ἀλβανῷ τοσούτῳ δή τινι αἵματι ὗσεν
ὥστε καὶ ποταμοὺς ῥυῆναι, οὐδ´ ὅτι
ἐκ τῆς Αἰγύπτου ὑπαναχωρήσασα ἐπὶ πολὺ ἡ θάλασσα μέρος μέγα
τῆς Λυκίας κατέλαβεν·
| [63,26] 26. {Néron, ayant appris la défection de Vindex à Naples, où il
contemplait un combat gymnique après son dîner, ne s'en affligea pas ;
loin de là, il s'élança de son siège pour témoigner sa faveur à un athlète.;
de plus, il ne fit aucune diligence pour revenir à Rome : il se contenta
d'écrire au sénat et de s'excuser de ne pas se rendre dans son sein,
parce qu'il avait une bronchite, comme s'il eût besoin, alors encore, de
chanter devant cette compagnie. C'était toujours, chez lui, même pensée
et même soins pour sa voix, pour son chant, pour son jeu sur la lyre, non
seulement cette fois, mais encore dans la suite ; et ce fut pour cela que
ces événements, bien qu'ils eussent dû nécessairement, à cause de leur
gravité, lui arracher un cri, ne lui firent pousser aucune exclamation; il se
contint et reprit aussitôt son calme, comme s'il allait chanter sur la lyre. Il
se livrait également à toutes ses autres occupations habituelles, joyeux de
ces nouvelles, parce qu'il se flattait d'écraser en tout cas Vindex et qu'il
croyait avoir trouvé là une occasion de lever de l'argent et de verser le
sang. Il s'abandonna à la mollesse, et fit la dédicace du temple de Sabine
, qu'on venait d'achever et qu'on avait orné de dons magnifiques, temple
sur lequel il mit une inscription portant qu'il a été élevé par les matrones
en l'honneur de la déesse Sabine-Vénus. En cela, Néron disait vrai ; car
ce fut avec les sommes énormes enlevées par lui aux matrones que le
temple fut construit; il s'amusait aussi à une foule de plaisanteries dont je
tairai les autres et ne citerai qu'une seule.} Une nuit, ayant subitement
convoqué à la hâte les plus considérables des sénateurs et des
chevaliers, comme pour une communication relative aux affaires
présentes : « J'ai trouvé, leur dit-il, le moyen (je citerai ses propres
paroles), j'ai trouvé le moyen de faire parler l'hydraulis avec plus de force
et plus d'harmonie. » Tels étaient alors encore ses amusements; il ne
prenait nul souci ni des deux portes du monument d'Auguste et de celles
de sa propre chambre qui s'étaient ouvertes spontanément dans la
même nuit, ni d'une pluie de sang tombée avec tant d'abondance dans le
pays d'Albe, que les fleuves en avaient charrié dans leurs eaux, ni de la
mer, qui, se retirant à une longue distance de l'Égypte, avait envahi une
grande partie de la Lycie.
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