HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXIII

Chapitre 17

  Chapitre 17

[63,17] ἔς τε οὖν τἆλλα καὶ ἐς ταῦτα χρημάτων πολλῶν δεόμενος, καὶ μεγαλοπράγμων καὶ μεγαλόδωρος ὁμοίως ὤν, καὶ ἅμα φοβούμενος τοὺς δυνατωτάτους μὴ ἐπίθωνταί οἱ τοιαῦτα ποιοῦντι, πολλούς τε καὶ ἀγαθοὺς ἄνδρας ἔφθειρεν. ὧν ἐγὼ τοὺς μὲν ἄλλους ἐάσω (πᾶσί τε γὰρ παρ´ αὐτῷ δημόσιον ἔγκλημα ἦν ἀρετή τε καὶ πλοῦτος καὶ γένος, καὶ πάντες ἑαυτοὺς ἀπεκτίννυσαν ὑπ´ ἄλλων ἐφονεύοντο), τοῦ δὲ δὴ Κορβούλωνος καὶ Σουλπικίων Σκριβωνίων, Ῥούφου τε καὶ Πρόκλου, μνημονεύσω, τούτων μὲν ὅτι ἀδελφοί τε καὶ ἡλικιῶται τρόπον τινὰ ὄντες, καὶ μηδὲν μηδέποτε ἄνευ ἀλλήλων πράξαντες, ἀλλ´ ὥσπερ τῷ γένει οὕτω καὶ τῇ προαιρέσει τῇ τε οὐσίᾳ συμπεφυκότες, καὶ τὰς Γερμανίας δὲ ἀμφοτέρας ἐπὶ πολὺ ἅμα διῴκησαν, ἦλθόν τε ἐς τὴν Ἑλλάδα μετάπεμπτοι ὥστε αὐτῶν τοῦ Νέρωνος δεομένου, καὶ ἐγκλήματα οἷα καιρὸς ἐκεῖνος ἔφερε λαβόντες, καὶ μήτε λόγου τυγχάνοντες μήτε ἐς ὀφθαλμοὺς τοῦ Νέρωνος ἀφικνούμενοι, καὶ διὰ τοῦθ´ ὑφ´ ἁπάντων ὁμοίως ἀτιμαζόμενοι, ἀποθανεῖν τε ἐπεθύμησαν καὶ ἐτελεύτησαν τὰς φλέβας αὑτῶν σχάσαντες, τοῦ δὲ δὴ Κορβούλωνος ὅτι καὶ ἐκεῖνον ἐντιμότατα μεταπεμψάμενος, καὶ τά τε ἄλλα καὶ πατέρα καὶ εὐεργέτην αὐτὸν ἀεὶ ὀνομάζων, ἔπειτ´ ἐπειδὴ τῇ Κεγχρείᾳ προσέσχε, σφαγῆναι, πρὶν καὶ ἐς ὄψιν αὐτῷ ἐλθεῖν, προσέταξε· κιθαρῳδήσειν γὰρ ἤμελλεν, ὥς τινες λέγουσι, καὶ οὐχ ὑπέμεινεν αὐτῷ τὸ ὀρθοστάδιον ἔχων ὀφθῆναι. καὶ ὃς ἐπειδὴ τάχιστα τὸ προστεταγμένον ἔγνω, ξίφος τε ἔλαβε, καὶ ἑαυτὸν ἐρρωμένως παίων ἔλεγεν "ἄξιος·" τότε γὰρ δή, τότε πρῶτον ἐπίστευσεν ὅτι κακῶς ἐπεποιήκει καὶ φεισάμενος τοῦ κιθαρῳδοῦ καὶ πρὸς αὐτὸν ἐλθὼν ἄνοπλος. [63,17] 17. Comme il avait besoin de beaucoup d'argent pour cette entreprise et pour d'autres, qu'il était d'ailleurs également grand dans ses entreprises et dans ses dons, et qu'en même temps il craignait que les citoyens les plus puissants ne conspirassent contre lui à cause de cette conduite, il fit périr plusieurs hommes de bien. Je passerai les autres sous silence (c'était auprès de lui un crime commun à tous que d'avoir de la vertu, des richesses, de la naissance, et tous ou se donnèrent eux-mêmes la mort, ou furent tués par d'autres) ; mais je parlerai de Corbulon, des Sulpicius, de Rufus et Proclus Scribonius. Je parlerai des deux derniers, parce qu'étant frères et, pour ainsi dire, du même âge, n'ayant jamais rien fait l'un sans l'autre, unis par la naissance, aussi bien que par l'inclination et la fortune, ils gouvernèrent longtemps ensemble les deux Germanies, et vinrent en Grèce, mandés par Néron, sous prétexte qu'il avait besoin d'eux ; puis, accusés des crimes du temps, sans avoir parlé au prince ni paru devant lui, outragés de tous pareillement à cause de cette disgrâce, ils aimèrent mieux mourir et terminèrent leur vie en s'ouvrant les veines ; de Corbulon, parce que, mandé avec de grands témoignages d'estime par Néron, qui ne cessait de l'appeler son père et son bienfaiteur, quand il aborda à Cenchrée, avant qu'il parût en présence du prince, ordre fut donné de le mettre à mort. Néron, disent certains historiens, était alors sur le point de jouer de la lyre, et il ne souffrait pas d'être vu par Corbulon en habit orthostadien. Corbulon, aussi lût qu'il comprit l'intention de l'empereur, saisit son épée et s'en porta un coup vigoureux, en disant : « Je l'ai mérité ; » car alors, pour la première fois, il crut qu'il avait mal fait d'épargner un joueur de lyre et d'être venu le trouver sans armes.


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Dernière mise à jour : 23/10/2008