[63,13] ὠνόμασε δὲ Σαβῖναν τὸν Σπόρον οὐ κατὰ τοῦτο μόνον ὅτι διὰ
τὴν ὁμοιότητα αὐτῆς ἐξετέτμητο, ἀλλ´ ὅτι καὶ ἐγήματο αὐτῷ, ὥσπερ
καὶ ἐκείνη, ἐν τῇ Ἑλλάδι κατὰ συμβόλαιον, ἐκδόντος αὐτὸν τοῦ
Τιγελλίνου, ὥσπερ ὁ νόμος ἐκέλευε. καὶ τοὺς {τε} γάμους αὐτῶν
πάντες οἱ Ἕλληνες ἑώρτασαν, τά τε ἄλλα οἷα εἰκὸς ἦν ἐπιλέγοντες,
καὶ γνησίους σφίσι παῖδας γεννηθῆναι εὐχόμενοι. κἀκ τούτου συνεγίνοντο ἅμα
τῷ Νέρωνι Πυθαγόρας μὲν ὡς ἀνήρ, Σπόρος δὲ ὡς
γυνή· πρὸς γὰρ τοῖς ἄλλοις καὶ κυρία καὶ βασιλὶς καὶ δέσποινα
ὠνομάζετο. καὶ τί τοῦτο θαυμάσειεν ἄν τις, ὁπότε καὶ μειράκια
καὶ κόρας σταυροῖς γυμνὰς προσδέων θηρίου τέ τινος δορὰν ἀνελάμβανε καὶ
προσπίπτων σφίσιν ἠσέλγαινεν ὥσπερ τι ἐσθίων. τοιαῦτα μὲν ὁ Νέρων
ἠσχημόνει, τοὺς δὲ βουλευτὰς χιτώνιόν τι ἐνδεδυκὼς ἄνθινον καὶ σινδόνιον περὶ
τὸν αὐχένα ἔχων ἠσπάσατο·
καὶ γὰρ καὶ ἐν τούτοις ἤδη παρηνόμει, ὥστε καὶ ἀζώστους χιτῶνας
ἐν τῷ δημοσίῳ ἐνδύεσθαι. λέγεται δ´ ὅτι καὶ οἱ ἱππεῖς οἱ ἐκ τοῦ
τέλους ἐπὶ αὐτοῦ πρῶτον ἐφιππίοις ἐν τῇ ἐτησίᾳ σφῶν ἐξετάσει
ἐχρήσαντο.
| [63,13] 13. Néron avait donné à Sporus le nom de Sabine, non seulement
parce qu'il avait été coupé, afin de ressembler à cette femme, mais
encore parce qu'il l'avait, comme Sabine, épousé en Grèce, en vertu d'un
contrat avec Tigellinus, qui le lui fiança suivant les prescriptions de la loi.
Tous les Grecs célébrèrent ces noces par des acclamations appropriées à
la circonstance et par le souhait de voir naître de cette union des enfants
légitimes. A partir de ce moment, Néron eut commerce avec Pythagoras
comme avec un mari, et avec Sporus comme avec une femme ; car, outre
ses autres noms, on lui donnait ceux de dame, de reine et de maîtresse.
Comment s'en étonner, lorsque après avoir fait attacher des jeunes
garçons et des jeunes filles toutes nues à des poteaux, il se couvrait d'une
peau de bête, et, fondant sur eux, il les assaillait à la façon des brutes ?
Telles étaient les turpitudes de Néron ; de plus, il saluait les sénateurs,
vêtu d'une tunique brodée et un linge autour du cou ; il contrevenait déjà
aux lois en se montrant en public avec des tuniques sans ceinture. Ce fut
aussi, dit-on, sous ce prince, à leur revue annuelle, que les chevaliers
servant dans l'armée firent usage pour la première fois de caparaçons.
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