[63,12] τοὺς μέντοι ἐν τῇ Ῥώμῃ
καὶ τῇ Ἰταλίᾳ πάντας Ἡλίῳ τινὶ Καισαρείῳ ἐκδότους παρέδωκε·
πάντα γὰρ ἁπλῶς αὐτῷ ἐπετέτραπτο, ὥστε καὶ δημεύειν καὶ φυγαδεύειν καὶ
ἀποκτιννύναι, καὶ πρὶν δηλῶσαι τῷ Νέρωνι, καὶ ἰδιώτας ὁμοίως καὶ ἱππέας καὶ
βουλευτάς.
οὕτω μὲν δὴ τότε ἡ τῶν Ῥωμαίων ἀρχὴ δύο αὐτοκράτορσιν
ἅμα ἐδούλευσε, Νέρωνι καὶ Ἡλίῳ. οὐδὲ ἔχω εἰπεῖν ὁπότερος
αὐτῶν χείρων ἦν· τὰ μὲν γὰρ ἄλλα ἐκ τοῦ ὁμοίου πάντα ἔπραττον, ἐν ἑνὶ δὲ
τούτῳ διήλλασσον, ὅτι ὁ μὲν τοῦ Αὐγούστου ἀπόγονος κιθαρῳδοὺς καὶ
τραγῳδούς, ὁ δὲ τοῦ Κλαυδίου ἀπελεύθερος
Καίσαρας ἐζήλου. τὸν γὰρ Τιγελλῖνον ἐν προσθήκης μέρει τοῦ
Νέρωνος, ὅτι σὺν αὐτῷ ἦν, τίθημι. χωρὶς δὲ ὅ τε Πολύκλειτος
καὶ Καλουία Κρισπινίλλα ἦγον ἐπόρθουν ἐσύλων πάνθ´ ὅσα ἐνεδέχετο, ἐκεῖνος
μὲν μετὰ τοῦ Ἡλίου ἐν τῇ Ῥώμῃ, αὕτη δὲ μετά
τε τοῦ Νέρωνος καὶ μετὰ τῆς Σαβίνης τοῦ Σπόρου. τήν τε γὰρ
φυλακὴν αὐτοῦ καὶ τὴν ἐπιτροπείαν τὴν περὶ ἐσθῆτα, καίπερ γυνὴ
καὶ ἐπιφανὴς οὖσα, ἐπεπίστευτο, καὶ δι´ αὐτῆς πάντες ἀπεδύοντο.
| [63,12] 12. Tous les habitants de Rome et de l'Italie furent livrés à la
discrétion d'un certain césarien Hélius ; car cet Hélius avait été investi
d'un pouvoir si absolu qu'il confisquait, exilait et tuait, avant même d'en
rien communiquer à Néron, simples particuliers, chevaliers et sénateurs.
Ainsi l'empire romain était l'esclave de deux empereurs, de Néron et
d'Hélius. Je ne saurais dire lequel des deux était le pire ; car leurs actions
se ressemblaient en tout, et il n'y avait entre eux de différence qu'en un
seul point, c'est que l'un, descendant d'Auguste, imitait les joueurs de lyre
et les tragédiens, et que l'autre, simple affranchi de Claude, imitait les
Césars. Quant à Tigellinus, je ne le compte que comme une addition à
Néron, attendu qu'il était continuellement avec lui. De leur côté, Polyclète
et Calvia Crispinilla enlevaient, ravageaient, pillaient tout ce qui se
rencontrait; le premier, avec Hélius, dans Rome, la seconde, avec Néron
et Sabine-Sporus. Car Néron avait confié à Crispinilla, bien qu'elle fût une
femme et une femme de distinction, la garde de Sporus et le soin de son
vestiaire, et par elle tout le monde était dépouillé.
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